Mission Smoking Kills #8

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Je déteste la tapisserie de ce mur

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Je déteste la tapisserie de ce mur. Je continue de le fixer pourtant. J'entends Thomas et Bark discuter dehors en essayant de murmurer. Je ne sais pas comment on est supposés passer si vite à autre chose lorsque l'on perd un frère. Je revois la scène à répétition, la balle vient se loger dans sa tête, son corps inerte contre le mur. Ma vision se trouble et je me ressaisis. Thomas a déjà rebondi et je le vois me lancer des regards à travers la fenêtre. Nous avons dû sauter d'un immeuble et tomber dans un bassin d'eau pour se sortir de là. Nous avons manqué des coups de feu de justesse et fort heureusement, Bark a su nous trouver et nous nous sommes sauvés à l'aide de ses coéquipiers. La mission a été un succès nous concernant, nous avons empêché une pandémie mondiale depuis déjà trois jours et tout ce qu'on voit aux infos, c'est la rage du peuple qui s'exprime. Le gouvernement n'a fait que tirer sur la corde raide et les récentes révélations les ont révoltés. Les villes sont en feu depuis des jours dans tout le pays. Les habitants de campagne ont regagné les villes pour manifester avec tout le monde, chaque personne a abandonné son poste et n'attend qu'une chose ; voir le gouvernement démissionner. Il les a trahis. Le peuple n'a plus rien à perdre, si personne ne travaille, les grands patrons ne peuvent rien faire, ils ont besoin des employés.  J'ai conscience que nous avons déclenché quelque chose de grand avec Thomas et que ce n'est que le début. Bark nous a présenté d'autres personnes avec les mêmes ambitions.

Nous vivons planqués pour le moment, quelque part dans le nouveau Mexique, le temps de se ressourcer et de revenir plus fort. Le temps de préparer d'autres plans solides, bien déterminés à mettre ce gouvernement de corrompu au tapis. Si Minho voyait ça, il serait tellement fier de ce qu'il a engendré en envoyant ces documents partout dans le monde. Ils sont devenus viraux sur Internet. Tout comme nos visages d'ailleurs. Je pense à ma mère que je n'ai pas le droit d'appeler, ni de venir voir, elle doit être inquiète de m'avoir vu retourner ma veste, elle doit se demander si je vais bien mais tant que je suis recherché c'est que je suis toujours vivant et ça, elle le sait. Je ne peux pas venir la voir, ils m'attraperaient. Je ne peux rien faire. Mais au fond de moi, j'espère qu'elle est fière. Dans sa jeunesse, ma mère aussi s'est battue pour un monde meilleur, je pense que je prends la relève et qu'elle peut me regarder faire. Je suis certain qu'elle est aussi révoltée que nous devant ces récentes révélations et n'a pas cru le gouvernement lorsqu'il a tenté de démentir. La chose qui me fait peur désormais, c'est qu'ils risquent de déclencher la Braise et nous décimer tous. J'ai peur pour l'avenir, mais être aux côtés de Thomas me rend plus confiant. On arrivera un jour à changer les choses.

-Tu viens ? Demande Thomas à mon attention.

-J'arrive, je hoche la tête.

Alors qu'on s'avance sur le parking, j'ai encore la vision du visage de Minho, inerte, contre le mur et je secoue ma tête comme ci ça allait faire partir cette image. Je me pose sur la moto que Bark m'a laissé et Thomas me regarde tendrement.

-Tu as du mal avec la mort de Minho, pas vrai ?
-C'est plutôt toi qui est étrangement serein. C'était ton meilleur ami.

-Ecoute, Newt, ce n'est pas le premier coéquipier que je perds, c'est triste à dire mais à force, on s'endurcit. Bien sûr que ça me rend triste. Il est mort brutalement mais les choses se sont enchaînées et je sais qu'il voudrait que notre lutte continue.

-Tu réagirais pareil si c'était moi qui étais mort ?

-Non. Si c'était toi contre ce mur, je serais anéanti, parce que je t'aime, Newt. Je n'ai jamais laissé quelqu'un être aussi important pour moi, avant toi.

Il a placé mes mains de chaque côté de ma tête et soutient son regard d'un air sûr de lui avant de me sourire tristement. Je vois le grain de beauté en bas de sa mâchoire s'étirer et je lui réponds un même genre de sourire faible.

-A ce propos, il continue en diminuant l'espace qui nous sépare, je crois que j'étais trop habitué à te protéger car je t'ai connu comme ça, tu devais être protégé durant ma première mission avec toi et j'avais cette tendance à vouloir te tenir à l'écart, t'épargner, te maintenir dans une bulle de bien-être. Mais je dois arrêter de faire ça. Tu es devenu très bon et quand je t'ai vu te battre avec Jenson, j'ai réalisé à quel point tu étais devenu fort. J'ai voulu te protéger pour te faire descendre de la voiture lorsque la bombe y était, à chaque fois, j'ai eu peur pour ta vie. Je dois te faire confiance, on est une équipe et tu sais très bien te débrouiller.

-Il était temps que tu le réalises.

-C'est pas évident de ne pas protéger la personne qu'on aime.

-Tu l'as dit toi-même, on est une équipe. Tu as vu ce qu'on a déclenché ?

-Je sais.

Il continue de caresser ma joue et ses yeux passent de mon front à mes yeux puis mes lèvres. Il m'embrasse délicatement et je lui rends en approfondissant le baiser. Je ne savais pas ce que c'était de vivre avant lui. Être en adrénaline permanente. Aujourd'hui, je me sens à ma place, au bon endroit, au bon moment et avec la bonne personne. Même si nous devions vivre au jour le jour, cette mission m'aura appris que même dans les moments de flou le plus total, Thomas et moi étions faits pour être en équipe. C'était nous deux contre le monde désormais. Nous allions changer les choses et j'étais plus que comblé de faire tout ça côte à côte. Thomas met fin au baiser et me sourit tendrement.

-Allez, on doit y aller, annonce t-il.

-Quoi de prévu dans notre programme, Monsieur le hors la loi ?

-On va devoir recruter du monde et se trouver de meilleures planques.

-Là où tu iras, j'irai.

-Tu prends mes penchants de lover, toi.

Sur ses mots, il démarre la moto et on se met en route vers les destinations que Bark nous a données pour recruter d'autres personnes compétentes. Désormais, nous devons être réfléchis, méfiants, se fier seulement l'un à l'autre. Si j'avais su, au début de la mission Smoking Kills qu'aujourd'hui j'en serais là, je crois que j'aurais été encore plus impatient d'être à la partie où j'aurais changé le monde avec mon humain préféré sur cette terre.





S : Et voilà, The End, finito. Merci pour vos commentaires, votre lecture régulière. J'ai pris autant de plaisir à écrire cette histoire que vous à la lire -du moins je l'espère. Je pense que je vais les laisser un peu tranquilles ces deux là, ils doivent changer le monde. Mais je suis agréablement surprises que No Witnesses et Smoking Kills fasse l'unanimité auprès de vous. Je reviens très vite avec d'autres histoires. Je vous envoie de l'amour, vous imaginez pas le soutient que vous êtes dans ma vie.

Love, Swaël

Newtmas OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant