One day

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J'attendais

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J'attendais.
J'attendais que la pluie cesse de tomber, j'attendais que la journée se termine, j'attendais qu'il m'aime.

Tous semblaient avoir une foie inébranlable sur ce qui nous attendait lui et moi, tous sauf moi qui n'y croyait plus, qu'il puisse un jour s'intéresser à ma personne, qu'il puisse à un moment me regarder autrement. Je ne l'avais jamais vu me regarder différemment qu'avec cet air que je ne comprenais que trop bien ; celui qui disait « je sais ce qu'on se fait ressentir toi et moi, j'en ai parfaitement conscience et oui je suis bête mais je préfère prétendre que rien de tout ça n'existe »

Newt était ce type dans les couloirs de la fac qui connaissait parfaitement sa trajectoire, qui savait exactement où il allait. Le jour où je l'avais rencontré j'avais été perturbé qu'il ne soit pas paumé sur son futur comme 90% des étudiants qui se cherchent juste après le lycée. Il n'avait pas de copain avec qui il maintenait une relation à distance car il était à l'autre bout du pays. Il n'avait pas de doute, il était parfaitement droit dans ses bottes. Il connaissait un tout plein de chose qui laissait entendre qu'il avait plus longé les étagères de la bibliothèque que les couloirs du lycée mais que ça lui avait en aucun cas retiré sa confiance. Newt n'avait peur de rien. Du moins c'est ce qu'il laissait paraître. C'est ce que je pensais au début, maintenant j'étais convaincue que toute cette image qu'il se donnait n'était que du vent et ça en devenait insupportable.

Lorsqu'il m'avait parlé au début de l'année, nous avions si vite accroché, nous avons ri pendant tout un cour sans vraiment porter attention au prof. Lorsqu'il a eu cette audace de poser sa main sur ma cuisse, je n'ai pas su rétorqué autrement qu'en perdant tous le peu de moyens que j'avais et j'ai sentit que j'avais trop de salive à ravaler tandis que nos yeux ne se quittaient plus. Cinq minutes plus tard on s'est retrouvés dans les toilettes de la BU et on s'embrassait langoureusement, se plaquant mutuellement contre le peu de mur qu'il y avait, haletant, gémissant et attirant l'attention de toutes les allées et venues dans les toilettes. Je me rappelle que Newt m'a fait la pipe de ma vie ce jour là. Puis après c'est devenue plus confortable entre nous, on se retrouvait chez moi, chez lui, à grignoter dans le lit et puis se consumer pour finalement fumer un join post sexe, épuisant nos corps qui s'accordaient et s'ébranlaient si bien.

Je le sentais, lorsqu'il posait sa tête à côté de moi, me regardant de ses grands yeux bruns, je le sentais qu'il tombait pour moi. C'était si réciproque car je savais à présent que j'étais déjà prêt à soulever des collines entières pour obtenir un sourire qui était le sien. Ses lèvres et ce qui en sortaient me faisait chavirer sur un air marin alors que j'étais sur la terre ferme. Je cherchais toujours un contact avec sa peau et il me le rendait bien. Je passais tout mon temps avec lui et c'était à peine si l'université nous intéressait. Nous étions là, dans un lit, des fruits secs ou du fromage à découper et nous nous aimions.

Enfin le jour est arrivé, celui où j'avais vu son air grave, ses yeux abaissé, assit d'un air cérémonieux sur ce lit où nous avions tant de fois succombés. Newt Ne me regardait plus dans Les yeux, il m'a dit que c'était terminé parce qu'il commençait a s'attacher et que c'était mieux pour nous deux. Alors je lui ai dit que j'étais amoureux en pensant que ça le retiendrait mais il a répondu qu'il était désolé. Aujourd'hui il était dans ma vie lorsque je le croisais dans la fac, faute de le trouver les matins dans mon lit, aujourd'hui il était toujours le même sauf qu'il m'avait brisé et déstabilisé. Je pensais que lorsque deux personnes s'attachaient c'était l'apothéose mais Newt était particulier et aimait le rester. Il ne voulait pas que quelqu'un lui fasse perdre tous ses moyens.

Donc je le croisais à la pause clope entre deux cours, agissant comme un roi, se laissant avancé par les filles qui lui tournaient autour. Je le voyais dans les soirées, faire son show, ramener tout individu autour de lui comme s'il était simplement le centre du monde et je ressentais un brin d'agacement. Je ressentais un dégoût car aux creux de mes bras, je savais ce qu'il avait ressenti. Lorsqu'il caressait mon torse et embrassait ma clavicules avant de s'endormir, lorsqu'il me souriait chaque matin où il se réveillait avec moi, lorsqu'il me murmurait qu'il tombait pour moi dans l'oreille pendant le coïte.

Je voyais les regards rapides qu'il m'adressait, je sentais que j'étais encore important pour lui. Mais j'étais toujours dans un coin, à fumer ma clope et le regarder amer tandis qu'il jubilais de cette chose qu'il appelait liberté. Mes amis m'avaient dit de lui être indifférent mais je crois qu'il ne comprenait pas ce que je pouvais ressentir. J'ai essayé de prétendre que ça ne me faisait rien, j'ai essayé d'en avoir rien à foutre.
Et il me disait tous qu'un jour ce serait plus fort que lui, il reviendrait vers moi.

Un soir c'est arrivé, il a frappé chez moi en larme et on s'est embrassés, on a fait l'amour, il avait été tendre, doux, il murmurait qu'il m'aimait, qu'il était ivre d'amour et qu'il avait simplement peur mais au petit matin il était simplement reparti. Ça avait été le déclic, il avait voulu que je m'offre à lui et je m'étais sentit tellement salit qu'il agisse comme ça avec moi, qu'il se permette de faire tout ça. Alors quand qu'il a retenté, cette fois je n'ai pas hésité à le foutre dehors et fermer la porte. À cette autre soirée, je n'ai pas fait attention à lui et j'ai laissé le beau mec du cour d'économie me draguer et flirter avec moi. C'est au moment où j'en avais plus rien à foutre, que Newt a refait un pas. Alors que j'embrassais Alby à pleine bouche, j'ai senti que quelqu'un l'arracha à moi et j'ai ouvert les yeux pour découvrir que Newt le plaquait contre un mur. Il avait les jointures de ses mains blanchis et il se mordait la mâchoire en tremblant. Une part de moi était content et l'autre a plain Alby. Un silence a envahit la soirée et j'ai soupiré en saisissant Newt.

-On va dehors, j'ai ordonné fermement, tout de suite.

Bien qu'il avait un regard menaçant sur Alby que je ne lui connaissait absolument pas, il finit par capituler et on s'est retrouvé sur le parking de la résidence, têtes baissées à s'embrasser encore, contre un mur, contre une voiture, sauf que cette fois si c'est moi qui avait le dessus.

-Je ne supporte pas qu'on te touche, dit il en allumant une clope alors que nous nous sommes assis contre une voiture.
-Tu ne pourras pas faire ça éternellement, Newt, un moment je vais faire ma vie avec une personne qui voudra bien de moi.
-Tu pense que je ne veux pas de toi ?
-Bah c'est le cas non ? Quand t'as envie de baiser pas de soucis, par contre pour ce qui est d'assumer l'aspect sentimental y'a plus personne.
-Tommy, il soupira, tu me rends dingue.
-Bon, alors c'est quoi le problème ?! Je me suis impatienté.
-Je préfère avoir des relations où j'ai le contrôle. Si je tombe amoureux je le perds. Donc je me mets en couple avec des gens pour qui je ne ressentirais rien.
-Woah. Tu réalises la toxicité de tes propos ?
-Non c'est normal, comme ça tu ne souffre pas.
-Mais tu fais souffrir les autres et ils perdent leur temps avec toi. Tu sais aimer c'est dangereux et oui on souffre mais c'est la toute la beauté du truc, quand ça se passe bien c'est vraiment génial.
-Je préfère le contrôle.
-Bon, et bien je te souhaite bon courage avec ton contrôle, moi ça ne m'amuse plus. Je vais retourner rouler des pelles à Alby.
-Quoi ?
-Rentre chez toi, Newt, t'as fait assez de dégâts.
-Thomas le prend pas comme ça.
-Ah mais je le prend comme ça doit être pris et pour être honnête moi je vais bien, je pensais que j'étais juste pas assez intéressant pour que tu tombes amoureux de moi, maintenant je réalise que c'est toi le problème et que je ne veux pas perdre plus mon temps.
-Thomas...
-Arrête, Newt, grandit un peu, ne me met pas la faute sur le dos, si tu vas être malheureux sans moi c'est clairement de ta faute.

Je l'ai abandonné sur ces mots avec la ferme intention de passer à autre chose mais je n'avais plus de cœur à la fête alors je suis juste rentré chez moi. Alors que je pensais tomber de sommeil, il a frappé à la porte, il se tenait droit, penaud et déstabilisé.

-Apprend moi, il a murmuré dans le couloir. Apprend moi à t'aimer comme tu le mérites mais je t'en supplie, ne me laisse plus jamais seul.

J'ai tristement sourit et j'ai soupiré avant de décaler mon épaule pour le laisser entrer.

-Tu ne me laisseras donc jamais tranquille hein ?

Il semblait tout nu malgré les couches de vêtements qui le pesait, il semblait honteux et déstabilisé alors j'ai caressé sa joue et nos lèvres se sont embrassées mais c'était doux et tendre, c'était agréable et aimant. Ses mains ont trouvé les miennes et même sous ses épaisseurs vestimentaires j'ai senti cette chose qui le rendait beaucoup moins détestable ; un cœur tachycarde.

Newtmas OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant