This Time

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Je veux écrire une histoire d'amour. La plus belle histoire d'amour que la terre n'ai jamais respirée. La plus forte histoire d'amour que la lune n'ai jamais hurlée.

J'entre ouvre difficilement les yeux ce matin là et je réalise que ce n'était pas qu'une impression ; ma tête tourne vraiment et j'ai l'impression d'être dans un manège infini alors que je suis bien dans mon lit. Un boxer et un teeshirt comme seuls habits et la pâteuse pour seule amie. J'ai peut être bu plus que je ne pensais la veille. Je sens une odeur que je connais bien, des œufs, du bacon. Sans doute ce qu'il faut. Je descends doucement les escaliers de chez moi après avoir enfilé un vieux sweat-shirt qui trainait dans mon placard. J'essaye de me remémorer ce qu'il s'est passé la veille en vain mais je sais qu'il est là, entrain de prendre soin de moi comme il l'a toujours fait avant cette fois. Je l'avais découragé il y a de ça deux ans lorsque j'avais dit oui à l'homme avec qui je pensais faire le reste de ma vie. Mais deux ans ce n'est pas une vie, c'est une mouche sur le parprise de la route qui me reste à parcourir. Il le savait, je le savais. Il est en train de cuisiner des œufs comme je le pensais et je racle ma gorge pour lui signifier ma présence.

-Hey, il dit un gentil sourire sur les lèvres. 

Ce sourire, ces yeux noisettes qui me ramène à la soirée de la veille, lorsque je titubais et bavais sur moi même et que j'ai quand même pris ce téléphone pour le chercher dans mes contacts car il était la seule personne à qui je voulais parler après cet échec. Sous l'effet de l'alcool, je me suis rappelé ce qu'il m'avait glissé à l'oreille un jour, lorsque nous étions allongés sur son canapé entrain de mélanger nos lèvres et nos âmes avec. « Même si on se sépare, je t'aimerai toujours. » je savais qu'il m'aimerait toujours car Thomas était ce genre de personnes à tenir ses promesses et à ne jamais inventer. Il affirmait des choses lorsqu'il était certain de lui, lorsqu'il savait qu'il n'y avait pas une infime chance que ce qu'il dise soit faux. Il n'a jamais menti, même après notre séparation, même après un temps sans se parler, j'ai pu compter sur lui et il n'a jamais cessé de me le prouver. Alors hier soir, lorsque je broyais du noir tout seul chez moi, mon réflexe fut de lui téléphoner même si je ne savais pas ce que j'étais sur le point de lui dire.

-Newt, il avait simplement dit en décrochant, sans aucune froideur, sans aucune rancune à l'horizon.
-Je suis tout seul.
-Ça ne va pas ?
-Tu peux venir ? J'avais simplement répondu en cachant ma voix cassée.

Cinq minutes plus tard, il était là. Tandis que je finissais ma bouteille de rhum en m'apitoyant sur mon triste sort, de l'alcool à 90º aurait suffit pour ma pauvre âme de poète. J'ai toujours été l'amoureux transit, j'avais besoin d'aimer, de vivre, de respirer l'amour et soit je donnais rien, soit je me vouais corps et âme à une moitié que j'estimais comme l'amour de ma vie. Même si je me trompais, même si c'était voué à l'échec, même si je n'avais rien à faire avec cette personne, je ne pouvais pas faire les choses à moitié. Thomas le savait. Après avoir été l'être que j'aimais durant sept belles années, il savait que je me casserai la gueule plus bas que Terre avec les prochains. Alors il est resté dans les parages et ça peut importe ce qu'en pensait ses copains. Il s'est avancé vers moi pour me retirer ma bouteille vide et il m'a regardé tristement, pas un regard de pitié, non, un regard attendris comme s'il était prêt à mettre de la betadine sur mon coeur et coller un pansement par dessus.

-Newt...
-C'est un échec.
-Votre divorce a été prononcé aujourd'hui ?
-Je pensais que Gally était le bon, on avait les mêmes perspective d'avenir lui et moi, la même motivation qui nous hantait. J'y croyais.... pourquoi mes histoires d'amour échouent à chaque fois ?
-Pour que tu trouves d'autres personnes à aimer. Le monde entier devrait connaître cet amour que tu veux offrir.
-Tu crois ? J'ai demandé tandis qu'il essuyait une larme sur ma joue.
-Bien sûr, on devrait tous connaître l'amour que tu veux donner.
-C'est pathétique.
-Non, c'est ce que tu es, Newt. Et moi je suis heureux d'avoir été aimé par toi. Allez, lève toi, je t'emmène te coucher.

Il m'a probablement aidé après mais je ne m'en rappelle pas et j'ai suffisamment honte alors tandis qu'il pose sur le bar de ma cuisine un cachet d'aspirine et un jus de fruit, je songe à réserver une place au cimetière pour y installer ma tombe et m'y enterrer six pieds sous terre.

-Comment tu te sens ?
-J'en sais trop rien, je dis en avalant difficilement mon médicament, est ce que ridicule minimise assez mon état ?
-Tu n'es pas ridicule, Newt, simplement un mec qui vient de divorcer et qui a cherché à avoir moins mal.
-Ça faisait des mois que ça n'allait plus avec Gally. Le mariage ça gâche vraiment tout, je soupire.
-Tu comprends maintenant pourquoi je n'ai jamais voulu t'épouser ?
-Essaye de me faire croire que c'est parce que t'avais peur que ça change tout.
-Pourquoi d'autre ? Il demande en me servant les œufs aux plats qu'il m'a préparé.
-Parce que tu ne te voyais pas faire ta vie avec moi.
-Bien sûr que si Newt, tu le sais. Je me vois toujours faire ma vie avec toi.
-Ça t'a pas gêné quand je me suis marié pourtant.
-Oublie pas que je sais très bien cacher mes émotions.

Sur ces mots il embrasse mon front et je le regarde me tourner le dos pour faire la vaisselle. Je mange alors mes œufs avec ce goût amer dans la bouche. Et si j'étais passé à côté de tout sans m'en rendre compte ? Si j'avais tellement rêvé une histoire d'amour à l'eau de rose avec cette possibilité de se marier et de fonder une famille que je m'étais aveuglé sur ce qui me rendait heureux ? Un souvenir me parcourus le corps, lorsque nous nous sommes croisés pour la première fois, et de là, les souvenir ont fusé dans tous les sens. Nos baisers, nos musiques écoutées sur le canapé, nos corps nus entrelacés, nos bagarres qui ne nous rendais que plus fort, nos pardons, nos réconciliations, nos sourires, nos danses, nos cœurs battant à l'unisson, nos moments opportuns, nos occasions que nous n'avons jamais manqué pour se dire que l'autre avait voler notre cœur. Nos niaiserie, nos baisers passionnés, nos touchés, nos soupires, nos mains dans les cheveux, nos je t'aime, nos envies.

J'ai revu en perspective toute la vie qu'il m'avait offerte et je fixais ses larges épaules tandis qu'il lavait la vaisselle mais cette fois ça ne s'arrêtait plus. Mon cœur ne s'arrêtait plus d'accélérer. Il le voulait depuis toujours mais avant il n'était pas prêt, ça devait être maintenant. Ça devait être aujourd'hui, après un mariage raté, il m'avait fallut tout ça pour me faire réaliser que cette fois le paris était lancé, cette fois je misais tout sur nous, je me vouais corps et âme à ce que je voulais :  être à ses côté, cette fois je voulais tout, mais pas le tout que je donnais à n'importe qui, ce tout qu'il avait déjà pris depuis longtemps, depuis la fois où il s'était adressé à moi pour la première fois un soir de Novembre. J'ai reposé mes pieds sur le carrelage froid de la cuisine et je me suis approché de lui en douceur avant de poser ma main sur ses omoplates. Son visage s'est tourné vers moi avec un sourire gigantesque et sans qu'il n'ai le temps de me dire non ou que c'était trop tard, j'ai capturé ses lèvres pour ne plus jamais les lâcher.

Newtmas OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant