Cette nuit d'été

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-Cette soirée est à chier, hein ?-Quoi ?

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-Cette soirée est à chier, hein ?
-Quoi ?

J'avais tourné la tête vers cette voix qui m'avait parlé au milieu de la nuit. Je ne sais pas comment il l'avait su, je ne sais pas s'il l'avait vu ou deviné ou bien s'il l'avait dit au pif. Je regardais autour de moi, la nuit nous guettait et l'air était toujours semblable à celle d'un four à 180º tandis que la fumée de nos cigarettes ondulait dans l'air et se mélangeaient avec le vent. J'étais sorti fumer en dehors de ce bar, j'avais eu envie de prendre l'air même s'il n'était pas plus frais que l'intérieur malgré l'heure tardive. J'en avais eu assez de ces corps collés qui ondulaient sur la piste de danse au rythme d'une chanson populaire que l'on entendait trente fois à la radio. J'en avais assez de poser ma main sur une table trempée d'alcool et de devoir me briser la voix pour commander à boire. Et il y avait quelque chose d'autre, quelque chose de trop douloureux qui m'avait fait quitter le bar pour fumer une clope. Mes mains tremblaient lorsque je l'allumais et je sentais mes nerfs à cran au point que le tabac qu'elle contenait n'avait pas pu me détendre. J'avais soupiré je ne sais combien de fois tandis que lui, mon cœur, cet idiot, saignait silencieusement. J'étais tellement enfermé dans ma torture intérieure que je n'avais même pas remarqué ce blond qui fumait sa cigarette juste à côté et qui semblait me regarder depuis un moment. C'est comme ça qu'il m'a abordé. Je le jaugeais du regard, il souriait du coin de la lèvre mais il ne semblait pas plus s'amuser lui non plus.

-Ouais, j'avais dit après quelques secondes. Une belle soirée de merde.
-Tu ne devrais pas dire ça, il avait ajouté, la nuit est encore loin d'être finie.
-C'est vrai, avouai-je, elle pourrait encore se finir au fond d'un caniveau à cuver son vin.
-Ou au bord d'une falaise à hurler à pleins poumons.
-Ou sous l'eau à boire la tasse.
-Ou ici même, à discuter.
-Thomas, me présentai-je en souriant.
-Newt, il répondit en me serrant la main.
-Original comme prénom.
-Ma mère avait la conviction que tout le monde devrait dire cette phrase en me rencontrant.
-Mais es-tu aussi original que ton prénom, Newt ?
-T'as envie de le découvrir ?
-Peut être bien.
-Non, tu dois être sûr.
-Ok, qu'est ce que tu proposes ?
-On se casse ?
-J'ai mes amis encore dans le bar, répondis-je embêté.
-Et alors ? Ils seront ravis de te voir partir avec un bel inconnu.
-Un bel inconnu au prénom original, rajoutai-Je.
-En plus. Allez suis moi.

Newt se décolle du mur en écrasant son mégot et me fait un signe de tête de le suivre.

-Qui me dit que tu n'es pas un dangereux psychopathe ?
-Tu n'as qu'un seul moyen de le découvrir, il répond en haussant les épaules.

J'écrase mon mégot à mon tour et je place mes mains dans mes poches avant de le suivre. Les rues de Santa Barbara sont vides. On y voit encore des jeunes tituber en marchant où exploser de rire tandis que l'on traverse le Parc Alameda. Je sens l'air frais regagner mes oreilles, j'ai l'impression que la musique du bar m'a rendu presque sourd. Je vois Newt saisir un objet de son sac avant de l'allumer. Je reconnais une sono et je le regarde mettre de la musique pas trop forte. Elle est agréable dès le début.

Newtmas OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant