What a feeling

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Putain.

Je raccroche le téléphone après une saturation totale des lamentations de Gally qui s'est fait largué le mois dernier par son ex et qui ne s'en remet toujours pas. Je finis mon verre en regardant avec regrets le beau gosse qui voulait de moi ce soir puisqu'il me faisait les yeux doux depuis un moment. Je dois être un ami ce soir même si c'est la énième fois que je me ramène avec un pot de glace qu'il va engloutir en se plaignant à moitié sur un pauvre type qui subissait son sale caractère depuis des mois et qui a simplement saturé de lui. Gally c'est un cœur en mousse, vraiment mais son caractère, c'est la partie qui gratte des éponges ; tu ne veux pas te frotter à lui très longtemps. Mais je ne peux pas lui dire parce qu'il est vulnérable en ce moment et quand il ira mieux pour entendre mes critiques, il sautera sur le prochain. J'ai envie de le faire penser à autre chose mais je sais comment ça va finir, il va s'accrocher à un connard en sachant parfaitement qu'il en est un, juste pour qu'il comble son manque affectif que son ex a soit disant laissé. Je sais que je suis amer alors que j'adore Gally, vraiment, il a des qualités infinies mais bon c'est juste frustrant de voir son meilleur ami enchaîner ce genre de situations et le regarder faire car on sait qu'il ne va pas changer de comportement. Est ce que ce n'est pas ça l'amitié ? Je remercie le caissier de l'épicerie de nuit et je tourne dans deux rues avant de sonner chez Gally qui a ma grande surprise m'ouvre la porte apprêté et beau gosse. Je fronce les sourcils et le regarde perplexe.

-Quoi ? J'ai une tâche ?
-Non, c'est juste pas la procédure habituelle des nuits de déprimes de Gally.
-Bah je sais, il dit en m'offrant une vision zoomée sur son majeur, j'ai réfléchis après ton appel, je crois que j'ai envie de sortir, ça fait un mois, je dois arrêter de me morfondre.
-Bah je t'avais emmené de la glace, je soupire.
-On s'en fou, Newt, allez on y va.

Je lève les yeux au ciel et je suis mon meilleur ami jusqu'au bar de son choix et tandis qu'on s'installe sur une table et que je vois le niveau d'homosexualité présent dans la salle, je souris d'un air moqueur. Gally va dans les bars gays automatiquement parce qu'il est sûr de trouver la marchandise qu'il cherche. Moi je vais dans des bars tout court, je laisse aller le destin et les gens croient au hasard des choses en mode « le monde est bien fait » ou « je ne pensais pas venir dans un bar tout ce qu'il y a de plus basique pour rencontrer un mec aussi gay que moi. » détrompez vous. Les gays sont partout, on est juste biaisés par les anciens clichés des gays qui se retrouvaient entre eux, dans leurs bars, leurs soirées. Aujourd'hui le monde a changé, énormément. Les gays aiment fréquenter les hétéros. Ils n'ont rien à prouver juste c'est une mentalité qui change, les filles qui veulent leur meilleur ami gay qui va leur tenir les cheveux quand elles vont vomir sans avoir peur qu'ils fantasment sur sa robe à moitié défaite qui laissera apparaître un bout de téton.

-Comment tu fais ? Demande Gally en me faisant revenir à moi.
-Pour ?
-Pour ne jamais t'attacher à tout ce que tu touches ?
-J'enchaîne sans me poser de questions.
-Ouais mais tu plaît aux hommes, t'as la tête du gay pas efféminé et mystérieux que tout le monde veut.
-Non, je dis en prenant la carte des alcools, je sais ce que les gens attendent de moi et je leur donne. Regarde le mec par exemple au bar, je dis en montrant le brun qui jette des coups d'œil dans ma direction, lui il se demand si on est ensemble.
-Il est mignon, fait remarquer Gally.
-Très, et c'est toi qui va le choper ce soir, je vais juste te donner un coup de main.
-Oh, je t'en prie Newt, il lève les yeux au ciel, tu vas aller le voir et être lourd pour que je passe pour le mec sympa a ses yeux ?
-Tu me sous estimes toi non ? Je dis en me levant, choisis ce que tu veux, je t'invite.

Gally demande un sex on the beach et moi je fais mon entrée vers monsieur beau gosse qui semble content que je m'approche. Je commande en faisant l'à moitié intéressé et puis sans hésitation, je dis cette phrase pour qu'il entende.

-On est pas ensemble.
-Pardon ? Il me demande.
-Le mec que vous mâtez depuis tout à l'heure, c'est mon pote.
-Qui vous dit que je le matais ? Il demande intrigué.
-Ça ne trompe personne, je souris malicieusement, je m'appelle Newt, au faite.
-Thomas, il répond mais pour être honnête, c'est la peinture derrière vous que je regardais.
-Pas de soucis, vous n'avez rien à prouver à personne, je lui souris et il hausse les épaules.

Je lui jette des regards furtifs et je me rapproche de lui.

-Pour être honnête, mon pote s'est fait largué, il aurait besoin d'un réconfort.
-Bien essayer mais je ne suis pas venu ici pour ça, il me sourit et je n'arrive pas à percevoir ce qu'il attend alors je tente une approche.
-Laisse moi deviner, t'as rendez vous avec un mec rencontré sur une appli débile et il t'a dit de l'attendre ici.
-Nan, toujours pas, mais dis moi plutôt où tu voulais en venir avec ton pote.

Putain. Il me donne du fil à retordre ce petit con. Ses cheveux piqués dans un bordel ordonné, son léger sourire, ses yeux noisette éclairé par les néons du bar. J'ai un frisson qui me parcours le dos jusqu'à électrifié mes oreilles et pour la première fois, je pense chaque mots que je vais dire avant de parler.

-Je me disais que ça lui ferait du bien de plaire à quelqu'un pour lui redonner confiance. C'est un gars de profondément gentil et affectueux qui a besoin de penser qu'il peut plaire à quelqu'un, il a besoin juste d'un peu d'affection rien de plus. T'es même pas obligé de le rappeler si t'en a pas envie. Maintenant tu peux me lancer ton verre à la figure si tu veux, j'annonce, il aura envie de se sentir utile.
-C'est gentil de faire ça pour lui, il répond simplement en buvant une gorgée, mais là ce que je me demande c'est plus, si tu parlais de lui ou de toi ? Il dit, me laissant perplexe devant la question, t'es pas obligé de répondre, je vois que t'as l'habitude de faire ce que tu veux et tant mieux pour toi, mais j'ai aimé ta sincérité. Et pour ce qui est de la mienne, je trouve ça gâché dans les films quand la personne balance son verre au visage du dragueur, c'est de l'alcool gâché, il n'y a aucun intérêt.

Je reste silencieux et sur le cul devant ses propos. Il a un sourire arrogant et ça m'énerve qu'il ai touché aussi juste, aussi près de ce que je suis, c'est énervant parce que moi je n'ai pas réussi à déchiffrer ce qu'il était ni à le cerner. À dire exactement ce qu'il attendait d'entendre. Il finit son verre et baisse la tête tandis que je vois la gorgée descendre contre sa paume d'Adam. Je ne dis plus rien, aucun son ne sort de ma bouche, qui est il ? Je commence à être obsédé par son visage parce que je veux trouver la faille, la faille dans son regard qui me fera retrouver le contrôle de cette relation, il descend de son tabouret et s'approche de moi de plus en plus près. Je suis complètement perplexe et perdu ne sachant pas anticiper ses actions. Il m'embrasse et c'est un baiser qui a un léger goût de Musca aromatisé au melon. Mes poils se hérissent dans tout mon corps et je sens que je ne veux pas que ça s'arrête, alors je lui rends, ses lèvres pince le bout des miennes et doucement nos langues s'effleurent. Bordel si je devais pas réparer Gally ce soir, si j'avais pu penser à moi et juste à moi, je ne sais pas ce que j'aurais fait mais j'aurais vraiment fait en sorte qu'il ne sorte jamais de ce bar si ce n'est avec moi. Je suis troublé. À la fin du baiser, il m'offre un dernier sourire arrogant.

-Content d'avoir pu te donner ce dont tu avais besoin.

Il quitte le bar sur ces mots et j'ai envie de lui courir après mais je suis cloué sur place comme un con, tendu comme un bâton, ne sachant pas où me foutre. C'est comme si j'étais lourd des jambes ou bien qu'il avait collé mes pieds au planches du bar en m'embrassant de la sorte. J'ai l'impression de reculer a une vitesse de dingue et de me retrouver à heurter un mur contre lequel je suis complètement accroché. Il a perçu des appels à l'aide que j'avais mis en sourdine depuis très longtemps, beaucoup trop longtemps. Mes jambes se mettent alors à flageller comme des feuilles et j'ai subitement envie de m'asseoir. Que mon Cul, de la même manière qu'un boulet de canon, se laisse tomber sur la chaise. Je rejoins Gally avec nos boisson qui s'empressent de me demander ce qu'il s'est passé mais je ne peux plus lui répondre. Je reste stoïque, comme beugué devant un pareil sentiment que je n'ai pas su anticiper.

Putain.


S : Voilà, mini os pour vous souhaiter une excellente nouvelle année 2020. J'espère qu'elle sera remplie de bonheur, de surprise, de problèmes que vous résoudrez, de complexité et autres. En ce qui nous concerne vous et moi, je vous remercie encore de lire ce que je fais. Vous m'avez beaucoup apporté en 2019 avec l'envie de poser mes écris et je compte bien continuer tout au long de l'année. Je reviens avec du lourd, promis.

XX

-S

Newtmas OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant