Newtmas OS

Dangerous #1

-Ta sœur a fugué cette nuit.
-Hm ?

Je grillais une énième clope dans la cour du foyer de redressement où Sonya et moi avions était envoyés après que moi et ma frangine ayons encastré le mur d'un supermarché avec une voiture volé. À la différence que ce coup ci, tante Shally n'avait pas répondu aux services sociaux et était encore moins venu nous sortir de ce merdier dans lequel on s'était encore fourré. Nos darons étaient aux abonnés absents et à ce stade là, on avait arrêté de s'inquiéter de les savoir encore en vie ou mort sous un pont. Sonya et moi n'étions pas des salles gosses, juste des gosses à problème qui cherchais sans cesse l'attention. On était clairement pas voulu, la ville aussi en avait marre de nous, on a été viré de différents lycées et au bout d'un certain temps, même les services sociaux de Detroit avait cessé de recoller les pots cassés, on était devenu une plaie pour la ville et toute la vermine qui y habitait. Faut dire qu'on faisait pas beaucoup d'effort pour être accueillant, on préférait piller, dealer, brûler des caisses et trouver des places dans une caravane quand un de nos potes gitans pouvait nous sous louer un lit et qu'il faisait trop froid dehors. Un des gamins était venu me rejoindre sur la table extérieur du foyer. J'avais soufflé la fumé sur sa gueule bien qu'il était le seul gosse à me mettre mal à l'aise ; Winston avait été envoyé ici après avoir foutu le feu à sa mère. Je sais pas ce qu'elle avait fait mais d'après Winston c'était une salope. Ça devait sûrement être vrai.

-Ta sœur, avait-il répété, elle a fugué hier soir.

Il avait parlé doucement comme s'il m'apprenait le scoop de l'année tandis que j'avais simplement haussé les épaules en tirant une nouvelle taffe. Je continuais de fixer le grillage qui entourait le foyer. C'était une prison cet endroit et je connaissais suffisamment bien ma frangine pour savoir qu'elle ne tenait pas en place dans ce genre de lieu. Elle avait dû passer la nuit à arnaquer les délinquants sexuels pour leur portefeuille ou une autre connerie dans le genre. Elle avait pris un magazine dans les toilettes du foyer qui parlait de Chicago. Apparemment on avait un vieil oncle, Jorge, qui vivait dans les quartiers sud et qui pourrait peut être nous aider. J'avais pas compris d'où elle connaissait l'existence de cet oncle ni ce qu'elle comptait faire pour le convaincre de crècher deux morveux chez lui. D'après Sonya, l'oncle Jorge était un demi frère de notre père, un batard que notre défunt grand-père avait eu avec une femme des Antilles et qu'il avait ramené aux États-Unis. Bref elle m'avait parlé de Chicago comme ça et moi qui la suivait comme son ombre j'avais acquiescé sans poser de question. Au petit matin, elle avait fugué et moi j'étais venu prendre un bain de soleil dans la cour de ce trou à rat.

-Je vais pas suivre tout ce que fait ma frangine, Winston.
-Tu crois qu'elle t'a abandonné là ?

J'avais haussé les épaules tranquillement, et j'ai surpris Winston avec un certains sadisme chercher de la peur dans mon regard. Je serrais ma brosse à dent dans ma poche, j'avais réussi à la limer pour la planter quelque part et Winston aurait bien mérité que je lui plante l'entrejambe qui ne servirait sûrement jamais à ce gosse boutonneux qui rejoindrait la prison fédérale à la seconde où il atteindrait la majorité. Je devais faire profil bas. Il était encore tôt. Subitement, un écho de frein criant sur la route se fit entendre et je ne pu m'empêcher de sourire malgré moi. J'écrasai mon mégot sur le fameux banc et je ferma la fermeture de ma veste. Comme je le pensais, Sonya se gara dans une énième voiture volé et klaxonna de toute ses forces tandis que je pris mon sac sur l'épaule et courut à la vitesse éclaire jusqu'au grillage tandis que les gardes s'alarmaient. Ils m'ont presque touchés avec un taser mais j'ai réussi à grimper le grillage et sortir de ce taudis avant eux. Je me suis alors jeté dans la voiture et Sonya reparti à 100 à l'heure avant même que je n'ai pu refermer la bagnole.