Natural Disaster #2- À la fin de la terre

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« Nous avons essayé de ne pas succomber
D'ignorer les signes avant coureurs . Ces traces qui signifiaient que nous allions disparaître, que les humains avaient causés bien trop de torts, à s'entretuer, ils avaient engendré trop de pertes. Se déchirant, se désirant comme si nous étions les derniers hommes et les dernières femmes sur cette Terre. Nous nous sommes retrouvés toi et moi, au détour du cataclysme, nos poils hérissés tel un champ de mine. Nous nous sommes rencontrés au sommet du chaos, forcés de constater que même le ciel n'avait plus d'oiseaux. Derrière ton regard qui s'était voilé, la lune n'était pas la seule a avoir égaré ses étoiles.  Et pendant que l'écho des bombes accostait le sol, nous nous trouvions dans la folie de nos corps, trop occupés à s'aimer sur le dernier oreiller du monde » -Swaël

J'essayais d'ignorer les grésillements de la radio qui bouffaient mon morale. Je me demandais où tu étais dans cette folle valse qui annonçait la fin du monde, je ne pouvais penser qu'à toi alors que je gribouillais sur un brouillon pour passer le temps. Je voyais tout le monde qui se précipitait dans des voitures, dans des avions, le gouvernement aurait presque voulu décoller sur la lune si ça ne demandait pas autant de préparation. Le plus incroyable c'était qu'ils pensaient encore pouvoir sauver leurs peaux dans cette catastrophe alors qu'il était suffisamment trop tard pour espérer changer quoi que se soit. J'essayais de paraître détaché devant cette folle histoire. Dans moins d'une heure, nous aurons disparu comme si nous n'avions pas été.

Je sais ce que tu te dis, tu dois être comme moi, sidéré, comme si nous ne les avions pas déjà prévenu de ce qui allait arriver. L'être humain passe sa vie à s'autodétruire, se reconstruire et tout gâcher. Comme une tour de lego qu'on passe du temps à faire, qu'on perfectionne et à la fin on donne un coup de pied dedans et on regarde le tout s'écrouler. Je secoue la tête à cette pensée et je retourne griffonner sur ce satané brouillon qui bientôt n'existera plus non plus. Je pense à toi, j'attends que tu sois là. Je pense que je ne pourrais pas vivre une meilleure fin du monde sans toi dans les parages. Je regarde en bas et je vois un gars s'enterrer vivant. Je ne sais pas s'il espère se protéger avec de la terre ou mourir avant pour avoir le contrôle. Mais la mort par suffocation est lente et douloureuse.

1 an que les tensions persistent entre les pays, pays que dis-je, entre les puissances mondiales. Poutine a attaqué l'Europe. Il a d'abord envahit l'Ukraine, il a rasé la France en moins de 3 minutes. Ce mec est fou mais il sait ce qu'il fait. C'est une sorte de génie diabolique que tu préférais avoir comme pote plutôt que comme ennemi. Seulement, et ce malgré ses nombreux avertissements et ses actions de rayer des pays de la carte les uns après les autres, les États-Unis ont continué à foutre leur nez là où il ne fallait pas. Je sais bien ce qu'on dit à la radio, Poutine ce grand méchant mais les gens se crèvent tous seuls les yeux devant les dégâts. La vérité est tout autre que veulent bien dire les médias. Poutine est une enflure mais il voulait seulement avoir la paix, les américains veulent gouverner et n'ont pas respecté les traités ou même les limites imposés par le président Russe. Donc aujourd'hui ils se lancent les missiles à tour de bras, j'ai perdu à peu près tous mes proches, ma famille en Angleterre n'est plus du tout. Et les gens pensent encore naïvement qu'ils y peuvent quelque chose. Et moi je pense à toi. Je pense à toi et tes cheveux noirs, tes yeux rebelles que je n'ai pas pu oublier de toute ma vie. Je me demande si dans ce chahut incessant, tu es encore en vie ou si la guerre nucléaire a eu raison de toi.

Dans 1 heure nous serons tous morts et moi, je voudrais passer cette fin du monde avec toi. Si tu es encore de ce monde -du moins ce qu'il en reste- j'aimerais avoir un signe du ciel que tu m'attends quelque part, au détour d'une ville en ruine ou bien d'un champ de mine. J'ai envie de savoir que tu vas bien, Thomas. Que tu penses toujours à moi et que dans cette fin du monde, c'est moi que tu cherches, tandis que des gouttes de feu se déverse sur notre pauvre terre que l'on détruit progressivement. Il parait que les dinosaures ont disparus avec le big-bang. Moi je trouve ça incroyable et assez ironique qu'on ai réussi à s'auto détruire. Tout ça pour un concours de bite. La porte s'ouvre et se ferme violemment et moi qui attendait un signe du ciel, je te retrouve là, dans ce qui me servait de couloirs et de salle de séjour autrefois. Tu as repris ton souffle d'un air abasourdis et sans que je n'ai à dire quoi que se soit, tu as su rassurer mes inquiétudes et répondre à mes questions.

Newtmas OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant