I'm Done

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Marre. Marre. Marre.

Marre d'être là pour cet imbécile et de me faire avoir à chaque fois. Marre de tomber dans le panneau. Bordel ce que je suis con, mais que je suis con. Et pour couronner le tout, je boîte maintenant, bon shooter dans la caisse de bière n'était pas la meilleure idée. Il y a d'autres manières d'exprimer sa colère comme hurler à quel point ce petit enfoiré me fait tourner en bourrique. Ce trou du Cul, ce con, ce.. roh, même dans ma tête je n'arrive pas à être violent avec lui. Je le déteste et... je l'aime putain. J'en ai marre. Marre qu'il soit le jour et la nuit, qu'il ne sache pas ce qu'il veut dans la vie. Qu'il me dise des choses et agisse comme si de rien était avec moi. Honnêtement. Sérieusement ? C'est quoi son problème là ? Avec son petit sourire de merde qui me fait fondre. Non. C'est plus le cas, je suis complètement passé à autre chose. Et dire que tout a commencé à cause de lui. Parce que pour une fois, Frypan avait insisté pour que je fasse une soirée chez moi, parce que ma maison était « trop stylée » selon lui et qu'il y avait la place. Je devais en profiter apparemment et évidement, ma mère heureuse que je reçoit enfin des amis, je n'ai pas pu compter sur elle pour me dire non. Je ne me plains pas de la soirée, c'était sympa. Très cool en vrai. C'est ce qui m'a fait prendre goût à l'idée de m'amuser. Mais lui. Oh putain, lui et son audace, son toupet. Il a osé le con. Il a osé vouloir rester après tout le monde, m'aider à ranger, m'aider à faire la vaisselle. Il a osé m'embêter, me taquiner, me donner des coups de hanches. Mon dieu, je le hais. Tout le monde dormait à l'étage et le feu de la cheminée crépitait tandis qu'on parlait de sa passion pour le dessin et qu'il me faisait rire avec ses imitations. C'est lui qui m'a embrassé. Devant la cheminée. Lui, pas moi. Moi j'ai rien demandé. À partir de là, c'est lui qui demandait à me voir, nos virées en bagnoles c'est lui qui les a inventé en venant me chercher à l'improviste. Il m'emmenait sur les collines de San Fernando et on pique niquait avant de se chauffer dans son pickup. C'est lui qui a voulut de tout ça et moi, ne sachant pas ce qu'il voulait de moi, je n'ai jamais rien osé. Il ne voulait pas parler de nous, il se braquait quand j'osais demander comment il nous voyait. Mon estomac était toujours serrés. Je savais qu'il était perdu, qu'il n'était pas totalement à l'aise avec sa sexualité et que son père, ancien militaire le prendrait très mal s'il l'apprenait. Alors je n'ai rien dit. J'ai encaissé et j'ai essayé de me convaincre que tout ce qu'il faisait n'avait aucune importance pour lui comme pour moi et qu'il le faisait avec d'autres. Donc faire du hors-piste avec lui durant la classe de neige avec le lycée et finir par rouler ensemble dans la neige devait être sans importance. Tout comme ce baiser salé derrière les pierres de la plage du nord, son regard s'éternisant sur moi avant, tout ça n'avait aucun sens. Le fait qu'il aime me prendre la main quand personne nous voit ? Le fait que j'ai finis par céder comme un faible que je suis et que je lui ai légué ma première fois, ça aussi ça devait être rien. Ça aussi, ça n'avait pas d'importance. Et voilà, voilà que je pleure pour cet abrutis. Putain je coule de partout à cause de lui et j'ai mal au pied. Je regrette d'avoir perdu mon énergie pour lui. D'avoir accepté qu'il me regarde de cette façon, qu'il se soit confié à moi la nuit, dans mon lit, entouré par notre nudité post-sexe. J'ai perdu tellement d'énergie à l'aimer. Du temps que j'aurais pu consacrer à une personne qui n'avait pas honte de moi. Qui ne me voyait pas comme un bouche trou.

-Newt tu sais pas où sont les fourchettes pour la... et la vache mais tu pleures ?! Dit Gally en entrant, à moitié alcoolisé.
-C'est rien, Gal, je dis en m'essuyant les joue d'un revers de manche, les fourchettes ne sont pas ici, c'est le garage.
-Bah nan, c'est pas rien, les fourchettes peuvent attendre. Tu veux en parler ?
-Comme si j'avais le droit. Je soupire en levant les yeux au ciel.
-Quelqu'un t'as fait du mal ? Il s'étonne, à toi ?
-Pourquoi ça t'étonne ?
-Bah t'es tout gentil, t'as d'embrouilles avec personne, j'vois pas qui te voudrait du mal.
-C'est vrai, surtout quand tu demandes rien à personne et qu'on vient foutre la merde dans ta vie, je dis en dissimulant le plus possible ma voix qui se brise.
-Newt, il dit en attrapant mon bras, qui est ce qui te fais du mal ? Sérieusement ?
-Que tu le sache n'y changera rien.
-Quelqu'un ose s'en prendre à Newt. Si je dois démonter une mâchoire ce soir c'est de cette personne.

Newtmas OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant