No Witnesses (Prologue)

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Prologue :

Il se tenait assis sur le tapis, les genoux croupis sous ses fesses, les mains sur ses cuisses, les bras crispés, le cou tendu. Il ne bougeait plus, ne respirait plus bruyamment car malgré ses quatre ans, il savait qu'il courrait un danger. Il savait que si cet homme qu'il connaissait personnellement l'avait caché sous l'escalier et lui avait demandé de ne pas faire de bruit avec cette peur au fond des iris, c'est que quelque chose se tramait. Il avait pris exemple des dessins animés qu'il adorait regarder à la télé le matin, la discrétion, rester caché et attendre qu'on lui dise que la voix est libre. Il sentait son ventre crier famine, il n'avait pas mangé depuis trop longtemps, beaucoup trop longtemps mais son instinct de survie prenait le dessus. Il avait entendu des coups de feux et à travers le petit trou qui lui servait pour respirer, il avait vu des hommes, plus des ombres, fouiller la maison de fond en comble. Il ne savait pas combien de temps il devrait rester ici, si sa maman le trouverait, si sa maman viendrait le sauver. Si sa maman était encore de ce monde. Il ne savait rien. Il a reconnu la sirène des voiture de police arriver de loin, il la connaissait par coeur car son papa avait la même. Les hommes s'enfuirent en courant et le silence envahit la maison dans laquelle il se trouvait. Les hommes étaient partis, il devait se montrer. Il sortit de sa cachette et vit la main d'un homme sur le tapis, de cet homme qu'il connaissait si bien, il ne savait pas s'il était malade ou s'il s'était fait mal. Il n'imaginait pas à cette époque ce que pouvait être la mort. Il voulut alors s'avancer vers lui mais du verre en morceau pénétra sa main tandis qu'il se déplaçait à quatre pattes. Il gémit et regarda le sang couler sur la paume de sa main. Son réflexe fut d'enlever le morceau de verre. Sa maman lui disait toujours d'être courageux. Ça piquait beaucoup quand même, le courage. Il s'approcha davantage de cette main qui lui était familière, cette main inerte sur le sol avec une bague grise métallique sur le majeur. Autour de ce corps, des meubles retournés, des tables renversées, des fenêtres brisées, aucun signe de vie. Il était tout seul au milieu du bazar. Des hommes en uniformes arrivèrent alors par dizaine, il portait des masques et des grosses armes. Ils faisaient peur. L'enfant eu un geste de recule mais les hommes le saisir avant de l'emporter dehors. Il entendit des informations se transmettre et subitement il se retrouva dans les bras de quelqu'un qu'il connaissait parfaitement. Quelqu'un qui le serra fort contre son cœur en répétant que c'était son bébé, son tout petit. Son odeur était pour lui un repère qu'il venait de retrouver. Sa mère le tenait et à présent, elle ne le lâcherait plus.

Newtmas OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant