Pour nous

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Je regarde le par brise de manière encore choqué. Il est brisé de partout et j'ai peur que les bouts de verres ne me tombent dessus et me crève les yeux. Je sens mon corps tendu et mes doigts tremble encore. Je n'aurais jamais cru faire le tonneau une fois dans ma vie. Et c'est bien ma vie qui vient de défiler devant mes yeux à la vitesse de la lumière. Sauf que je n'ai pas vue une rétrospective de ma vie sous toute sa forme, je l'ai vu lui.

-Newt, ça va ? Il demande en toussotant, tandis que je vois du sang couler de son arcade.
-Je crois que ça peut aller et pour toi ?
-Je sens encore mes jambes, il conclut et instinctivement je me mets à bouger les miennes.
-J'ai froid, on devrait sortir de la voiture.
-On risque de se mettre en danger, on ne sait pas si on a des traumatismes crâniens ou autre. Les secours vont bientôt arriver.

Je hoche la tête, monsieur a beau avoir loupé deux fois son entrée a l'école de médecine, il n'hésite pas à étaler le peu de savoir qu'il possède. Je n'ai même pas la force de réagir tellement je me sens faible alors je ne relève pas sa remarque et décide de prendre mon mal en patience. Je sens qu'il attrape ma main et subitement, ce qui est à l'origine de cet accident est déjà oublié. Je penche la tête sur le côté et je vois dans ce qu'il reste du rétroviseur que je suis pas mal amoché moi aussi. Je pense subitement à nous. Thomas et moi, on a jamais été d'accord lui et moi. Lorsqu'il est rentré dans ce bar il y a quatre ans et qu'on a parlé car nous étions pas d'accord sur le conflit americano-Soviet et que nous avons passé la nuit à débattre jusqu'à la fermeture du bar et que les mecs qui essayaient de picoler en paix nous hurlaient de la fermer. Je souris à cette pensée et je nous revois alors sortir, je me vois allumer une cigarette et Thomas me mettre en garde contre les dangers de la cigarette. Je me suis mis à marcher en direction de chez moi tout en débattant avec lui et j'ai bien cru qu'on le ferait toute la nuit. Thomas a trouvé le meilleur moyen de me faire démordre, il a capturé mes lèvres et a clôt le énième débat de la soirée tandis que j'ai capitulé à mon tour en le guidant dans mon appartement. Nos ébats ont été la seule chose de la soirée pour laquelle il n'y avait pas débat puisque nous avons pratiquement tout de suite été en symbiose.

-Newt, chéri, il ne faut pas que tu t'endormes.
-Mais je suis fatigué, je rechigne, personne ne nous verra, on est dans un ravin, on nous retrouvera morts demain matin.
-Pour quelqu'un qui a du mal à démordre d'habitude, je ne te trouve pas très combatif.
-Quand la mort est si près est ce qu'il faut vraiment lutter encore ?
-Oui, pour toi, nous, il argumente d'une voix calme et posée, ta sœur Sonya aussi, elle veut que tu sois là pour sa rentrée lundi, tu te rappelles.
-T'as toujours été plus résistant que moi de tout façon, je souris d'un air taquin.
-C'est faux, il proteste et je souris car nous ne sommes jamais d'accord. Tu es le gars le plus courageux que je connaisse.
-Je ne me rappelle même plus de quoi on parlait avant cet accident, je réfléchis subitement.
-Ca n'avait pas vraiment d'importance, il répond et subitement sa voix prend un ton triste.

Je prends le même air triste car je me rappelle que l'on était en train de se disputer et que Thomas a quitté la route des yeux deux secondes.

-Tu as peur, Thomas ?
-Un peu, il avoue, mais je regrette qu'on se soit engueulé. J'espère que demain ce sera juste un lointain souvenir.
-Tu te rappelles de notre deuxième rendez-vous ? C'était dans cette voiture, je dis pour lui changer les idées.
-Ouais, sur les plaines de Noting Hill, il confirme en posant ses bras contre le volant.

Je lui souris et il me rend tendis que des gouttes continue de couler de son arcade. Étrangement je lui trouve un air tellement sexy. Comme un bad boy de film d'action blessé au combat alors qu'en réalité, Thomas est le plus prudent de nous deux. Il a du mal à me voir extravagant. A notre deuxième rendez vous sur cette colline, nous avions regardé les lumières de la ville et je m'étais mis au bord du précipice, si proche qu'il m'avait attrapé la manche et m'avait brutalement attiré contre lui. Il ne voulait pas que je tombes dans le vide. J'ai trébuché à cause de l'élan et je me suis retrouvé sur lui. Je lui avais alors murmuré un « si tu voulais que je te grimpe dessus, il y avait d'autres manières de le demander. » Son souffle contre le mien, il se rassurait peu à peu de ce qu'il venait de se passer et reprenait un sourire enjôleur avant de saisir l'arrière de ma nuque et de murmurer tendrement « t'es un sacré fouteur de merde, Newt. » Là dessus, il m'avait empêché de rétorquer et m'avait embrassé de plus belle en gardant la pression contre ma nuque.

Newtmas OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant