~Forty-seven

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-"Ça m'a saoulé."

Eileen balança une branche dans le vide près d'elle.

Debout sur un petit plateau d'une forêt alentour, à la recherche d'un prisonnier évadé, près d'un vide d'une centaine de mètres avec en contrebas une rivière paisible.

-"Tu l'as déjà dit." Remarqua Draco, assis sur un rocher.

-"Je sais." Il y eut un silence. "Mais ça me saoule."

Il soupira.

-"Tu dis ça encore une fois et je te jette." Il désigna le vide et elle lui tira la langue.

-"On rentre ?" Proposa le garçon au bout d'un temps.

-"On ne l'a pas encore trouvé, ce prisonnier." Elle haussa un sourcil.

-"Je sais." Il soupira une énième fois, puis se leva et tendit sa main qu'elle saisit. "Mais je m'ennuie. On reviendra demain matin."

Elle eut un léger sourire.

-"Ou alors..."

Elle l'attira vers elle, faisant attention à ne pas chuter en arrière, et posa sa main à plat sur ses clavicules, avant de plonger ses yeux dans les siens.

-"On peut rester ici encore quelques heures..." Murmura la sorcière en caressant la paume de la main du garçon.

Draco sentit son échine se redresser lorsqu'un sourire apparut aux coins de ses lèvres.

-"Avec plaisir." Susurra-t-il à son oreille.

Lentement, il déposa un baiser sur son menton, avant de remonter ses lèvres jusqu'aux siennes et de les sceller.

Elle les tout deux  fit basculer en avant et ils tombèrent sur la terre fraîche.

En temps normal, Draco aurait râlé et se serait levé pour essuyer ses vêtements.

Mais là, il eut une idée plus logique.

Il commença à enlever sa veste - pour ne pas qu'elle soit salie évidemment.

Il passa sa main dans le dos de la jeune femme, les yeux clos, et chercha de son pouce sa fermeture éclair, avant de tendrement la glisser jusqu'en bas.

-"On dira qu'on était tombé sur des moldus." Murmura-t-elle en soufflant sur ses lèvres humides.

Il reprit possession de sa bouche et elle se laissa faire.

Elle pressa son corps contre le sien et chercha le premier bouton à déboutonner avec son index.

Lorsqu'enfin leurs peaux ne firent plus qu'une, sur l'herbe mouillée, ils ne sentirent même plus la rosée du matin, trop occupés par la transpiration qui s'agglutinait sur leurs peaux translucides.

Il passa sa main dans ses cheveux doux et pressa son visage contre le sien, comme un besoin urgent de la sentir contre lui, près de lui.

Et tandis qu'ils continuaient à brûler d'un amour effréné dans la forêt, à quelques dizaines de kilomètres de là se situait le Manoir Malfoy, accueillant de nouveaux invités.

-"Nous avons besoin d'eux." Bellatrix se rongea les ongles avec stress.

-"Ils sont déjà sur une autre aff-"

-"Je me fiche de leurs affaires !" S'écria la femme en levant les bras au ciel. "C'est une mission beaucoup plus urgente, celle ci !" Elle désigna le salon d'un air ahuri.

Après quelques soufflements de la part du père Malfoy, il hocha la tête en direction de sa femme.

-"Vas-y."

Elle hocha à son tour la tête, et pris sa baguette dont elle posa l'extrémité sur sa paume.

-"Que ceux que j'ai lié par mon devoir d'Enchaineur se souvienne de leur serment." Murmura-t-elle, et elle sentit aussitôt un vent chaud traverser sa main.

-"Qu'as-tu fais ?" Demanda sa soeur en plissant les yeux.

-"Un signal." Elle rangea sa baguette. "Lorsque j'ai besoin d'eux ici, je les appelle par le système du serpent inviolable. Leurs chaînes se rougissent, sur leurs bras, et ils savent que c'est urgent."

-"Normalement, ce système est fait pour qu'aucun d'eux n'oublient leur serment." Fit Lucius avant d'hausser les épaules.

Et après quelques minutes, ils entendirent la porte s'ouvrirent, et deux jeunes adolescents en sortirent.

-"Qu'est-ce que-" murmura Narcissa en fronçant les sourcils.

Draco se gratta l'arrière du crâne.

-"Il nous a échappé." Mentit le garçon effrontément pour expliquer leurs vêtements crasseux et mal mis."

Lucius haussa un sourcil en regardant le haut d'Eileen, à moitié ouvert.

Néanmoins, aucun d'eux ne demanda plus d'explications - pour la santé mentale de tous.

Lorsque la jeune femme entra dans le salon, la main dans celle de Draco, elle s'apprêtait à demander à Narcissa pourquoi celle-ci les avaient demandé.

Mais elle n'en eut nul besoin : d'ailleurs, elle et Draco trouvèrent bien vite le pourquoi.

Sur son visage s'étira un léger sourire lorsqu'elles les vit tous les trois à genoux.

-"Bonjour Buddy." Elle eut un sourire triomphant. "Je t'avais bien dit qu'on finirait par se retrouver."

Et Hermione lui jeta un regard noir.

-"Vous êtes venus chercher Luna ?" Elle grimaça. "Désolée, je l'ai déjà ramené à son père, hier. Grâce à lui, on a pu vous retrouver."

Elle s'approcha d'Harry et lui murmura à l'oreille tandis que Draco la regardait, toujours debout derrière elle.

-"Regarde ce qu'il t'a mis, ce coquin."

Elle passa sa main sur son dos et attrapa une toute petite chose noire, avant de la lui montrer.

-"Un traceur." Elle sourit avant de tendre sa main.

L'un des rafleurs lui donna un objet transparent avec des petits traits dessus.

-"Et ça." Elle le lui montra à son tour. "C'est ce qui trace ton traceur."

Devant son froncement de sourcils, elle sourit.

-"On t'as suivi, comme un chasseur chassant un lapin, Buddy."

-"Je ne comprends pas ce que tu obtiens à être de leur côté."

-"Tara tata, Herm'." Elle se tourna vers la jeune fille ligotée. "Tu penses que j'aime ça ?"

-"T'as l'air." Ricana Ron, et il se prit un regard noir.

-"Si je fais ça, c'est parce que j'y suis obligé." Furieuse, elle jeta les objets moldus au sol et se releva, avant de poser sa main sur le torse de Draco.

-"On s'en va."

Elle les regarda une dernière fois avec mépris, avant de prendre la main du garçon et de monter à l'étage, dans la chambre de Draco.

Ce que venait de dire le trio la troublait.

Parce qu'elle avait beau être obligé de faire ça -parce que c'était désormais une mangemort et qu'elle devait protéger Draco-, elle savait, au fond d'elle, qu'elle aimait.

Elle aimait jouer à la méchante, charismatique, puissante.

Vouloir le monde dans le creux de sa main ? Non, sans façon.

Mais être puissante, se sentir puissante, oui.

Se savoir du mauvais côté et de réjouir lorsque le bon perd face à elle, savoir que des plans ont fonctionnée parce qu'elle était là pour les faire réussir :

C'était ce qu'elle aimait faire, par dessus tout.

C'était ce qu'elle aimait être.

❦La Princesse de Sang-Mêlé❦ [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant