~Fifty-nine

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-"Elle dort." Draco regarda Fred, debout au-dessus d'Eileen.

-"Je vois ça." Murmura le rouquin. "Drôle d'endroit pour taper un somme."

Le blondinet retint un sourire.

-"Emma me disait souvent que vous étiez drôles, toi et ton frère. Vous lui manquiez, tous."

-"Elle nous manquait aussi." Il s'accroupit près d'elle et dégagea une mèche de son visage. "Merci d'avoir veillé sur elle."

-"C'est plutôt l'inverse. Mais de rien."

-"On a besoin de tout le monde sur l'aile ouest !" Hurla un sorcier en écartant les bras pour faire signe aux autres. "Tour le monde sur l'aile ouest !"

Tonks et Remus se levèrent, suivi par Sirius qui leur souhaita bonne chance, puis par Molly, Arthur et George.

-"Le devoir m'appelle." Fred déposa un baiser sur le front de la sorcière. "Veille sur elle encore quelques heures."

-"Je n'avais pas besoin que tu me le dises."

-"Je sais." Il lui sourit, avant de rejoindre sa famille.

Bientôt, la Grande Salle fut vide, et seuls fut visible les centaines de linceul blanc sur le sol, cachant les centaines de corps.

Madame Pomfresh s'occupait de blessés graves, et Daphné embrassait une dernière fois les lèvres glacées de Pansy avant de reposer le linceul sur son visage blanchâtre.

Personne ne faisait attention aux autres. Personne ne faisaient plus attention aux vivants, désormais que les morts étaient face à eux.

Draco se leva et déposa un baiser sur les lèvres gercées d'Eileen, avant de s'écarter pour regarder les noms inscrits près des corps. Il marcha le long des allées mortuaires, reconnaissant certains noms, regrettant que certains soient là.

Lorsqu'il vit le nom de sa tante, il s'arrêta et s'abaissa.

Sur l'étiquette, Molly avait signé de son prénom, avec un petit cœur.

Il failli sourire.

En soulevant le linceul, il vit de la cendre dans un bocal  et des bouts de vêtements.

-"Elle a cherché durant une heure entière pour rassembler tous les morceaux, et a fait son possible pour la cendre."

Madame Pomfresh s'approcha de lui et il remit le linceul aussitôt, honteux d'avoir été pris en plein moment de deuil.

Mais elle lui sourit avec amour, comme une mère sourirait à un de ses enfants.

-"Je suis désolée pour Bellatrix." Lui dit-elle. "Je l'aimais bien, lorsqu'elle était à Poudlard."

Il hocha la tête, la remerciant silencieusement.

-"Ta mère m'a demandé de te donner ça, lorsque j'en aurai l'occasion." Elle sortit de sa poche un petit papier froissé, et lui sourit. "Repose-toi un peu."

Puis elle repartit s'occuper d'autres blessés.

Draco resta assis près des cendres de sa tante, et déplia la lettre avec une certaine anxiété.

"Draco,

Je n'ai pas eu le temps de te le dire, je suis navrée, alors me voici en train de t'écrire cette lettre. J'ai réussi à trouver un moyen de vous libérer tous deux de votre serment. L'enchaineur a ce pouvoir, si tant est que son pouvoir est assez puissant. Je vous ai libéré tous deux avant la bataille, parce que je refusais que l'un de vous meurt en ayant échoué à protéger l'autre. Vous n'avez plus besoin d'être des mangemorts, mon chéri. Soyez des adolescents, partez loin. Fuyez tout ça, cette guerre, laissez-la à l'Elu et à ceux qui la veulent. Soyez heureux. Soyez libre.

Avec tout mon amour, ta mère.

Narcissa Malfoy."

Il lacha soudain la lettre.

Voilà, c'était pour ça qu'aucun d'eux n'étaient mort alors même qu'ils étaient si brisés.

Parce que leur serment inviolable n'était plus.

Alors, le commencement de tout ça n'avait plus de sens, désormais.

Leur allégeance ne tenait plus.

Et qu'en était-il de leur amour ?

Était-ce seulement à cause de leur proximité, de leur fardeau mutuel ?

Ou était-ce autre chose, quelque chose de bien plus fort qu'un simple serment ?

-"Draco ?"

Il se tourna vers la fragile voix d'Eileen, qui s'était redressée sur son matelas de fortune.

Ses yeux s'agrandirent de stupeur lorsqu'il vit du sang s'écouler de son nez.

-"Draco." Murmura-t-elle une nouvelle fois avant d'hurler de douleur.

Il se leva d'un coup sec pour aller l'aider, mais son corps s'affaissa sur le sol, et il sentit un liquide chaud sortir des commissures de ses lèvres.

Avant que son avant bras ne se mette à le brûler, et qu'il ne hurle à la mort, faisant écho au cri d'Eileen.

Ce fut lorsqu'Harry apparut, debout, droit, en vie dans la Grande Salle, levant haut sa baguette et celle d'Eileen dans le ciel, que tous comprirent.

Le seigneur des ténèbres venaient de périr.

Et sa marque flambait sur les bras des adeptes déchus.

❦La Princesse de Sang-Mêlé❦ [FINI]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant