L'Enfant des Ténèbres - V

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Tom dormait mal. Il entendait souvent une voix sifflante dans ses rêves. C'était doux mais étrange. Il avait l'impression que cette voix l'appeler. Et il pensait alors à une femme qui s'éloignait de lui, alors qu'il voulait la rattraper.

— Tu fais de drôle de bruit, Jedusor, lança Lestrange un matin. Si tu continues, tu iras dormir ailleurs !

— Tu iras dormir ailleurs, répliqua Tom en attrapant ses affaires. C'est toi seul qui est gêné, pas moi.

— Ça dérange tout le monde ici, dit Lestrange. Pas vrai ?

Il s'était tourné vers les autres. Borgin haussa des épaules, Bullstrode hocha de la tête, et le dernier, un Avery, poussa un soupir.

— Ça ne me dérange pas, moi, dit Avery. Je n'ai pas l'oreille aussi fine que toi, Reynard.

— Menteur, dit Lestrange. Slughorn peut dire ce qu'il veut, Jedusor n'est pas intouchables non plus et on a le droit de lui dire la vérité : qu'il nous dérange la nuit !

— Et toi, tu nous dérange tous les jours, répliqua Tom. Arrête de te plaindre.

Il sortit de la chambre en claquant la porte. Il ne se laisserait pas faire. Il ne pouvait pas utiliser ce nouveau sort pour faire apparaître les serpents contre les autres qui l'avaient embêté. Dumbledore saurait immédiatement que c'était lui. Il devait donc trouver autre chose. Un enchantement qui leur ferait assez peur pour qu'ils le laissent tranquille pendant les sept prochaines années. Il sortit donc de la salle commune et se dirigea vers le hall. Il devait d'abord prendre un bon petit-déjeuner puis se pencher sur ce qu'il lui semblait prioritaire : ne plus être malmené par ses camarades.

— Jedusor.

Il s'arrêta et se tourna vers les trois filles inséparables.

— Quoi ? Demanda-t-il. Vous voulez quel devoir maintenant ?

— Rien, répondit Walburga.

— Nous avons pensé à tes questions sur Serpentard, dit Druella. Tu semblais vouloir en savoir plus sur lui.

Tom hocha de la tête. Il espérait qu'il avait un lien avec ce sorcier. Ils parlaient Fourchlang après tout.

— Il y a une famille qui se dit descendre de lui, dit Walburga. Il paraît qu'ils sont devenus fous.

— Leur nom ?

Les filles s'échangèrent des regards. Elles passèrent devant lui, l'aire hautaine.

— Apprends d'abord à te comporter comme il faut, dit Alix. Tu es vraiment impoli.

— Un s'il vous plaît est toujours utile, dit Walburga.

Tom resta dans le couloir abasourdi. Ces filles se prenaient vraiment trop pour des êtres exceptionnels. Il devait donc les convaincre qu'il l'était lui aussi, exceptionnel.

— Tom ?

Le garçon leva les yeux vers son professeur. Il était fatigué, passant ses nuits à lire des grimoires sur les mythes et les traditions des sorciers. Il savait si peu de chose en réalité. Archibald ne lui apprendrait jamais ce dont il avait besoin pour survivre à Poudlard : la courtoisie, les mots et expressions de ces aristocrates sorciers, être aussi agaçant qu'un sang-pur. Il avait donc peu dormi en plus avec ce rêve et cette voix lors de son sommeil.

— Pardon, monsieur, dit-il.

— Vous viendrez me voir à la fin du cours, dit Dumbledore.

Tom hocha de la tête. Il regarda alors ces trois filles qui réussissaient plutôt bien en classe. Walburga était même très forte en métamorphose. Dumbledore l'aimait bien. Alix s'en sortait surtout en sortilège, osant souvent défié Tom pour répondre aux questions en classe. C'était à celui qui levait la main le premier. Druella, comme tout Rosier qui se respecte, était à l'aise en botanique, connaissant déjà des plantes qu'ils ne verraient qu'en dernière année. Tom se savait bon dans chaque matière. Il travaillait dur pour l'être, pour voir les yeux de ses professeurs briller, impressionnés. Archibald n'avait jamais été impressionné par lui. C'était tout nouveau pour Tom. Il adorait ça. La cloche sonna alors, le faisant sortir de ses pensées. Il rangea lentement ses affaires puis se dirigea vers Dumbledore.

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