L'Enfant des Ténèbres - XVI

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Tom regardait le professeur Slughorn qui faisait un petit sourire, aimable mais cachant son malaise.

— Ce sera Mr Ogden qui vous conduira chez votre famille, annonça le maître des potions.

— Suis-je obligé d'y aller, monsieur ? Vous savez très bien que mon père a fuit ma mère avant ma naissance... Il ne voulait pas de moi...

— Votre grand-mère aurait accepté, dit Slughorn. Votre famille veut apprendre à vous connaître. Mr Ogden vous accompagnera et expliquera à votre famille tout ce dont ils ont besoin de savoir.

— J'imagine qu'ils ne savent pas que je suis un sorcier, murmura Tom.

Slughorn fit un sourire désolé.

— Je suis sûr que tout se passera bien, dit-il. Allez donc profiter de ces derniers jours avant les vacances, Tom.

Tom quitta le bureau de son directeur de maison de très mauvaise humeur. Il était déçu de cette nouvelle. Slughorn n'avait sûrement pas envie d'accueillir un sang-mêlé comme le bon gros sang-pur qu'il était. Tom les détestait tous. Il n'avait pas besoin d'eux de toute façon. Il rejoignit Oscar qui était également de mauvaise humeur. Lui non plus, il n'avait pas hâte de partir dans une maison dont il ne savait rien. Ce n'était pas chez lui, non plus.

— Alors ? Demanda le chat.

Tom croisa ses bras et se laissa tomber sur le dos dans son lit.

— Hmpf...

— Ah..., fit Oscar. Je vois.

Tom souffla. Il n'avait pas toujours ce qu'il voulait. Mais un jour ça changerait. Il décida de déjà ranger ses affaires. Il caressait ses grimoires, pensif. Il risquait de ne plus avoir d'aide de Poudlard s'il vivait chez son père. Pourquoi sa grand-mère avait accepté de l'accueillir ? Il aurait tellement préféré un refus.

— Je serais avec toi, dit Oscar avec douceur. Ne t'inquiète pas. À deux, ce sera plus facile à supporter.

— Il faudra absolument pas que tu parles devant eux, dit Tom. Les moldus n'ont pas l'habitude des chats qui parlent, encore moins que les sorciers.

— Ne t'inquiète pas pour moi. Je serais muet comme une tombe !

Tom plissa des yeux.

— Ne dis pas ça ! S'écria-t-il furieux.

— Quoi donc ?

— Muet comme une tombe, répéta Tom avec froideur. Je n'aime pas.

— Au moins, tu sais ce que tu n'aimes pas.

Tom soupira.

— Explique moi alors, dit-il. Explique moi l'amour.

Oscar prit une inspiration.

— C'est parfois s'oublier pour rendre heureux une personne, dit-il. C'est souvent voir des qualités dans les défauts. C'est sourire quand on voit cette personne qui fait battre ton cœur. Tous tes sens sont fous quand elle est prêt de toi, et complètement amorphes quand elle n'est plus là. Tu te sens triste quand elle l'est. Tu te sens heureux quand elle l'est. Tu t'inquiète pour un rien quand elle ne te parle pas. Tu es parfois en colère quand elle sourit à un autre.

— Tu ressens tous ça pour une personne ?

— Oui.

— Comment peux tu ressentir tout ça pour une personne ?

— Je le ressens pour toutes celles que j'aime, répondit Oscar avec douceur.

Tom se tourna vers le chat, curieux.

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