L'enfant des Ténèbres

L'Enfant des Ténèbres - XXV

Le train avançait dans une campagne enneigée et triste. Tom  observait ce paysage glaciale l'air morose alors que dans son compartiment ça parlait vivement des cadeaux que les autres avaient reçu. Tom caressait absent son bracelet qui ne pouvait quitter son poignet s'il ne le décidait pas. Il porta sa main à son cou et joua avec son nouveau pendentif. Arcturus Black lui avait offert un livre sur la défense contre les forces du Mal ouvert sur ses genoux.

— Je vais avoir un elfe de maison pour mes dix-sept ans, annonça Alix avec un sourire. C'est mon grand-père qui me l'a dit.

Tom grimaça. Il n'aurait jamais un tel cadeau, lui.

— Panique prend de l'âge, dit Walburga. Sûrement que quand je me marierais j'en aurais un aussi. C'est souvent offert par la famille de la mariée.

— Tu veux vraiment te marier ? Demanda Alix.

Walburga poussa un soupir.

— Je n'ai pas vraiment le choix, dit-elle lugubre. Ma mère espère que je me marie même avec mon cousin Orion...

— Au moins tu le connais, remarqua Druella.

— J'espère ne jamais avoir à me préoccuper de ça, dit Alix. Je ne me marierais jamais, moi !

— Pourquoi ? Demanda Tom. Une famille c'est bien, non ? Tu n'es jamais seul. Tu es aimé par des gens et...

— Et tu as plein de soucis, coupa Alix. Tu te retrouve à t'occuper de gosses braillards et ton mari, bien sûr, n'est jamais là.

Tom posa son crâne contre la banquette.

— Moi, je m'occuperais de mes enfants, dit-il à voix basse. Je leur apprendrais la magie, je leur apprendrais à se battre et à survivre. Je les protégerais ainsi.

— Tu dis ça maintenant, répliqua Alix, mais quand tu verras un gosse tu fuiras comme les autres !

— Je ne suis pas les autres.

Druella soupira comme heureuse.

— Je suis sûr que Cygnus sera comme ça... un bon père, murmura-t-elle rêveuse. Sinon... je te choisis, Tom !

Tom fit un rictus. Il observa la blonde. Elle était une sang-pure. C'était une bonne idée d'avoir pour épouse ce genre de femme plus tard. Elles étaient élevées seulement pour procréer et s'occuper de sa famille et rien d'autre. Druella était peut-être un peu moins puissante que les deux autres. Tom voulait une femme puissante pour que ses enfants deviennent presque ses égaux. Il sourit et les filles gloussèrent alors.

— Aucune d'entre nous ira avec toi, sang-mêlé siffleur, dit Alix moqueuse. Enfin... sauf peut-être une sang-pure d'une autre maison... moins regardante sur ton patrimoine inexistant et ton sang.

Tom lui lança un regard noir.

— La Prewett pourrait s'intéresser à toi, dit Walburga. Même s'il parait qu'elle s'entend très bien avec Londubat.

— Elle pourra bientôt nous dire s'il l'est, pouffa Druella.

Tom grogna. Il ne s'habituerait jamais à ce genre de discussions. Est-ce que les filles ne pensaient qu'à ça ?

— Elle est tellement jolie en plus, dit Walburga. Elle mérite mieux que ce Londubat.

— C'est sûr ! S'exclama Alix. Elle mérite de vivre une vie libre ! Sans mari qui ne sait que mettre ses sales pieds puants sur la table du salon !

— Tu dis ça parce que ton père est un mauvais exemple, dit Druella. Tous les hommes ne sont pas des goujats. Regarde, Tom, par exemple... Depuis qu'il vit chez la famille Black, il est devenu aussi princier qu'il le pouvait. Un vrai gentleman lui !