Chapitre 5

1K 46 69
                                    

Chapitre 5

Kaïlie

C'est la fin de notre premier cour et l'heure de la première récré ici, pour ma part. Tous les élèves se précipitent bruyamment vers la sortie de la salle de classe. Chacun retrouve leurs amis à la porte, sans doute ceux d'une autre classe.

Une fois que j'ai terminé de capturer chacune des leçons avec mon téléphone, je range les affaires de Zack dans son sac, puis décide de profiter moi aussi, de l'air de l'été.

Je me fraye un passage entre les lycéens du couloir et prends connaissance de mes éventuelles notifications. Quatre messages. Un de Gabin, un de Maman et deux de Melissa. Alors que je clique sur l'une des conversations, une voix m'agresse les oreilles :

— Eh ! Kaïlie !

Elle m'oblige à m'arrêter et instinctivement, mes yeux fixent mes chaussure sans réaction de ma part.

— Kaïlie ? insiste la voix qui ne semble pas vouloir me laisser tranquille.

Je me retourne alors et essaie de cacher ma gêne.

— Oui ?

Je découvre une camarade de classe que j'ai remarquée lorsque je me suis présentée tout à l'heure. Sa bande d'amies l'accompagne. Chacune d'entre elles sourie agréablement. Elles semblent sympathiques et sociables. Tout ce dont j'ai besoin, finalement.

— On voulait te parler. Mais c'est un peu gênant, en fait, commence la brune. On ne se connait pas, c'est pour ça que je me sens autant confuse...

— Non, pas de souci ! Aucun problème ! tentai-je afin de la mettre à l'aise.

La grande brune regarde ses acolytes sans pour autant les intégrer à notre conversation. Elles restent en retrait.

— Bon. Je ne vais pas passer par quatre chemins. Nous te conseillons simplement de faire gaffe à Zack. Le prof te l'a mis comme guide, mais tu n'es pas obligée de rester avec lui, d'accord ?

J'avais donc bien raison de rester sur mes gardes. Ce mec doit sans doute être dangereux. À mon avis, il doit appartenir à des sortes de mafias où je ne sais quoi. En fait, je n'y connais pas grand-chose. Que je cesse de me mentir à moi-même, je n'y connais rien du tout.

— Euh, oui, d'accord, bégayai-je.

On m'a toujours redouté à cause de ma répartie et de ma façon à sans cesse décrocher le dernier mot, peu importe qui se tient debout face à moi. Seulement, à l'instant, rien ne me vient, mis à part le silence qui ne devient que trop malaisant. Je ne m'attendais pas à ce qu'elles entament le sujet de mon guide. Je n'ai pas le temps de demander une explication, qu'une autre enchaîne directement :

— Si tu veux, tu peux rester avec nous. On pourrait être tes guides et, en plus, on est bien plus agréable que lui. On connaît aussi tous les endroits sympas de Paris. Zack, lui, ne sort jamais. Je ne sais même pas s'il est déjà allé voir la Tour Effel, se marre-t-elle.

— Pourquoi ? soufflé-je simplement.

— Pourquoi quoi ? Il est aussi associable qu'un escargot ? Ou pourquoi tu ne dois pas traîner avec lui ? poursuit la même fille sur un ton d'amusement que je suis incapable de cerner.

Se moque-t-elle de moi, ou rit-elle simplement de la situation ? J'ignore quoi répondre et, une fois de plus, le manque de temps m'en empêche.

— On connait certains faits à son sujet, qui ne tarderont pas à te venir aux oreilles, répond-elle.

— Ah ?

Tu m'en diras tant.

— Mais, au fait, on ne s'est même pas présenté ! Où sont passées nos bonnes manières ? Moi, c'est Clémence, mais tu peux m'appeler Clem. Voici Alexandra, que tu peux appeler Alex et je te présente Mia, enraille-t-elle comme pour changer de sujet et m'empêcher de poser davantage de question.

Love will save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant