Chapitre 8

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Chapitre 9

Kaïlie

Ah, le métro ! Une grande histoire d'amour entre lui et les Parisiens. Pourtant, je chercher toujours pour quelles raisons. Actuellement, je suis sur la voie cinq et je suis pressée d'en sortir. J'ai décidé de visiter Paris et de prendre mes marques, y compris avec les transports. Seulement, je suis bien déçue. De mauvaises odeurs surviennent de temps à autre, tout le monde cri et puis, il y a ces personnes qui me regardent comme si j'étais une extraterrestre. Pardon si je pensais que Paris était autant jovial que la ville de la Ciotat. Peut-être que mon top à cerise accompagné de ma jupe rouge est de trop...Mais après tout, je ne vais pas changer ma façon de m'habiller pour leur plaire et pour passer inaperçu ! Même si, je dois bien avouer que cela reste tentant... Ils doivent sûrement ressentir que je suis nouvelle, ancienne sudiste et légèrement perdue. Je ne sais pas. Mais en tout cas, le métro, ce n'est pas fun et à cette période de l'année il y fait très chaud. J'étouffe. Et puis, j'en viens même à me demander comment mon père a-t-il pu échanger l'air marin pur à celui de la pollution toxique ? Comment peut-il préférer le bruit des klaxons qui ne nous laisse aucun répit au bruit des vagues que créer l'océan ? Ou encore, opter pour la vie au grand froid et au mauvais temps contre un temps solaire et chaud tout au long de l'année ? Bon, j'ai une nouvelle fois mis les pieds dans les gros préjugés parisiens. Mais tout de même, mon père restera toujours un grand mystère.

  Le temps du trajet m'a forcée à me rappeler la soirée d'il y a cinq jours. J'ai dû descendre pour tenter de les calmer et pour que je puisse un minimum dormir, quand une jeune femme m'en a empêchée. Pleine de bienveillance et paroles sages, elle m'a mise en garde en disant des mots comme : « Surtout, ne prends jamais Angelo pour un con et ne doute pas de lui. Ne le crois pas incapable de mettre à exécution tout ce qu'il dit. C'est un homme de parole. Tout ce qui sort de sa bouche, il le fera. » J'essaie d'oublier. Mais c'est difficile. Difficile parce qu'il est définitivement fou et qu'il m'a dans le viseur.

  Le même soir, c'est avec lui-même que j'ai eu un face à face, lorsque je suis courageusement allée aux toilettes, au beau milieu de la nuit.

— Quand vas-tu arrêter, de me tenir tête, à moi ? m'a-t-il demandé, pendant qu'il était bourré comme un trou.

J'avais beau lui répéter qu'il n'était personne à mes yeux, rien ne le faisait changer d'avis. Je lui ai même assuré ne pas avoir peur de lui, mais c'est évident qu'il n'est pas cru en une seule de mes paroles. Mais je ne céderai pas à son chantage. Jamais.

Je peux enfin sortir du métro et je vais pouvoir souffler. Les moments où je ne fais rien font que mon esprit se retrouve subitement envahie de mauvaises pensées, qui commencent déjà à me bouffer alors que je viens pourtant d'arriver à Paris.

Me voici à l'extérieur et je peux enfin respirer l'air saint et sans odeurs qui m'ont d'ailleurs donné la nausée. Je me trouve face aux galléries Lafayette et rejoins mon paternel.

— Alors ? Comment s'est passé ton petit trajet ? me demande-t-il en toute bienveillance, comme d'habitude.

— Ça été. Mise à part le métro en lui-même. Enfin, comment t'expliquer ?

Il baise mon crâne puis nous nous dirigeons vers les grandes portes.

— En soit ça va, je commence à enregistrer quelles sont les voies dont j'ai besoin, les endroits où aller et tout. Mais pour ce qui en est du métro en lui-même, c'est une véritable horreur ! Il fait chaud, on est tout le temps dans le noir, ça pue, on est tous collé et j'en passe !

J'imagine que c'est grâce à mon air désespéré que mon père rit de cette manière, à gorge déployée.

Je le regarde tout sourire, avec le visage légèrement relevé étant donné notre différence de taille.

— Eh beh ! Bienvenue à Paris ma fille ! s'exclame-t-il plein d'entrain.

— Moi j'aurai plutôt dit, bon courage ma fille ! le rectifié-je sur un ton amusé.

Ce qui me plaît, c'est que nous n'avons perdu aucune once de notre complicité, malgré le fait qu'il a séparé notre famille à tout jamais et qu'il s'en est reconstruit une ailleurs. Il n'a pas imaginé une seconde me mettre à l'écart et bien que ce soit un comportement normal, je le remercie. Car j'ai conscience que ça ne se passe pas partout pareil et que j'ai la chance d'avoir un père mature et qui me considère peut-être encore plus que ce que je pensais.

Il me propose de choisir des ensembles d'affaires qui me plaisent et m'en a gentiment fait cadeau. Au moins, je me souviendrai d'où ils viennent et de ce merveilleux après-midi avec lui qui m'a rendu heureuse.

Love will save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant