Chapitre 48

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Angelo



J'ai passé ma nuit à fumer tout et n'importe quoi, au rebord de la fenêtre. Je n'ai pas fermé l'œil. Et pour cause, trop de choses traînent dans mon esprit. J'espère ne pas finir derrière les barreaux, même si certaines personnes diront que c'est ici ma place. Pourtant, j'estime avoir le droit à cette vie, même si personnellement, je la trouve plus inutile et destructrice qu'autre chose.

Je gare enfin ma moto sur le parking du lycée et vais ranger mon casque dans mon casier. Sur le chemin, je croise tous ces lycéens aussi abrutis et inintéressant les uns que les autres. Je soupire, avant de fermer mon casier.

- Salut Angelo !

Je ne reconnais pas cette voix. Mais alors pas du tout. Alors, je plisse les yeux et me retourne sur la personne concernée. Et c'est à instant que je me souviens de pourquoi je n'ai pas dormi cette nuit. C'est la première fois que je le revois, depuis presque un an et demi. Depuis le drame.

Je déglutis simplement et je suis toujours dans l'incapacité de lui répondre autre chose qu'une figure sans expression.

- Bah, tu n'as pas l'air d'être content de me voir ?

Mes poings se serrent sous automatisme et je sens la colère me gagner.

- Qu'est-ce que tu fais ici, enfoiré ?

Je le fusille du regard, pendant qu'il me fixe avec un air hautain. Il me prend pour un con et je ne supporte pas ce genre de comportement. Personne n'a le droit de me prendre pour un con.

- Je vis. Tout simplement. Comme toi, non ?

Rare sont les fois où je me sens ainsi. J'ai chaud et j'ai peur. Car pour cette fois, je n'ai plus contrôle sur rien. Tom est bien vivant, ce n'était pas une blague. Le message que j'ai reçu quelques jours plus tôt venant uniquement de lui. Pourquoi ne l'ai-je pas réellement tué, ce jour-là ?

- Dis-moi la vérité du pourquoi tu reviens ici ?

En réalité, j'ai déjà la réponse. Il n'est pas là pour rien, comme il tente de me faire croire. Il est bien là pour une chose : faire éclater la vérité pour se venger. Quel fumier. Ma vie est déjà tellement bien compliquée, fallait-il qu'il revienne là comme par magie sans prévenir ? Je ne suis préparé à rien psychologiquement. Décidément, mon existence est un pur échec.

- Pour te voir. Toi et Zack, vous m'avez beaucoup manqué, m'adresse-t-il un sourire en coin.

Cette fois-ci, c'est la chose de trop. Je l'attrape par les épaules et le maintien plaqué contre le casier. Ceci fait un bruit sourd dans tous le couloir.

- Si tu dis tout, je te tuerai cette fois-ci de mes propres mains.

Il explose de rire et la peau de son visage rougie.

- Mais tu es déjà mort, mon cher ami.

Je ne reconnais pas là mon ancien meilleur ami.

Je serre davantage mes doigts autour de son col.

- Les élèves te voient. Tu empires ton cas. À ce que je vois, tu es toujours autant imbécile.

J'ouvre grand les yeux. Comment se permet-il ?

- Fais-en sortes de ne plus croiser mon chemin volontairement, le menacé-je en le lâchant définitivement.

Je reprends mon sac à dos pour m'en aller. Sur le trajet, je trouve Kaïlie qui, évidemment, ne me prête pas attention. Elle marche, seule, son téléphone à la main. C'est alors qu'étrangement, je ressens comme un besoin de lui parler de la situation.

Love will save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant