Chapitre 13

910 35 22
                                    

Mon téléphone, posé sur le transat, projette de la musique. Jai étalé de la crème solaire sur chaque partie de mon corps (il est hors de question que je me retrouve rouge comme une tomate) ; et je fais des vas et viens sous leau chlorée. Elle rafraîchie chacun de mes membres, me donne des frissons parfois et me chatouille quelques fois. Mes cheveux sont trempés et leur naturel revient au galop.

Jusquà présent, ils étaient lissés ; mais dès quils entre en contact avec de lhumidité, ils bouclent sur le champ. Alors, je passe mon index dans une des boucles et sourie. Jai toujours été complexée par ma chevelure. En fait, je létais jusquà il ny a pas si longtemps. Les gens autour de moi nont jamais cessé de me dire que les cheveux bouclés et frisés, cest laid. On me conseillait toujours de les lisser, pour cacher leurs boucles. Alors, même si, étant enfant, jadorais mes cheveux, à force découter les remarques des autres, jai fini par les détester à mon tour. Et puis un jour, jai eu un espèce de déclic. Un déclic qui ma fait prendre conscience quavoir les cheveux bouclés ou frisés, est une chance, un don de la nature. Depuis, jai appris à les accepter tels quils sont et je ne les lisse quoccasionnellement. Notamment pour ma semaine de rentrée.

Mon téléphone émet plusieurs vibrations, ce qui me fait sursauter. Je sors ma poitrine de leau, me redresse un peu et arrive à lattraper. Jai tout prévu : amener le transat assez proche du bord de la piscine pour pouvoir changer de musique, sans avoir besoin den sortir.

Il sagit de ma meilleure amie. Je décroche donc et suis très heureuse quelle mappelle.

—Allô, ma vie ?

Mais aucune réponse ne vient.

—Mon cur ? je demande encore.

Puis, elle explose en pleure, ce qui méclate le tympan. Ses pleurs sont si bruyants, que jen ai le cur qui se serre. Que lui arrive-t-il ? Que dois-je faire ? Et comment ? Elle serait à mes côtés, je la prendrais dans mes bras. Actuellement, je ne peux rien faire. Si ce nest que lui dire « tout ira bien », même si jignore quelle est la cause de ses larmes et donc, je ne peux pas me permettre de prononcer ces mots.

—Mélissa, quest-ce qui ne va pas ?

Est-ce que, lorsque notre meilleure amie nous appelle en pleure, cest la première question que nous devons lui poser ? Jen doute. Seulement, à linstant, je ne sais vraiment pas comment je dois réagir. Jai limpression que tout ce que je pourrai envisager de faire, serait inapproprié.

—Ka, je suis désolée, bégaie-t-elle.

Je fronce les sourcils, sors de leau et vais massoir sur le bout du transat.

Sa respiration saccélère et devient saccadée. Elle ne cesse de renifler et de déglutir.

—Je ten prie, calme toi. Si tu savais comme je déteste te savoir dans cet état chuchoté-je, les yeux dans le vide.

Quelques larmes perlent au coin de mes yeux.

—Cest moi que tu devrais détester.

—Quoi ? Pourquoi ?

Cest alors que je comprends que cela me concerne. Pourquoi ?

—Mélissa, parles-moi.

Je prends un ton sérieux, me lève sur mes pieds et marche dans tout le jardin. Je suis prise dun gros stresse. Il vient me contrôler de la tête aux pieds. A mon tour, je respire de façon saccadée. La chaleur menvahie et jai la nausée. Mais il y a aussi tous mes membres qui se mettent à trembler. Elle a fait quelque chose de mauvais et je le sens très mal.

—Oui, mais noublie jamais que que je taime ! crie-t-elle, absorbée par les larmes.

Mes joues sont à leur tour, inondées par de leau salée.

Love will save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant