Chapitre 36

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Kailie

Je ne cesse de penser à ce qu'Angelo a fait. Il a retiré tous les rasoirs de la salle de bain et me voilà troubler. Pourquoi est-ce qu'il a agi de la sorte, alors qu'il me déteste ? Je ne comprends pas ses intérêts et j'ai beau torturé mes esprits de questions, aucune réponse ne vient me satisfaire. Il est conscient du mal quil me fait, alors pourquoi a-t-il fait ça ?

Lorsque je suis en bas, je remarque que la télévision est allumée. J'approche alors à tâtons et me rends d'abord dans la cuisine. Je tire un tiroir pour m'emparer dun couteau de cuisine. Je ne sais pas vraiment quoi en faire.

Seulement, je ne peux m'empêcher de penser que si Angelo venait à mourir, je serai enfin libre. Et que tant quil sera en vie, tout ira de travers et je finirai par faire une bêtise qui me serait fatale, un jour ou l'autre.

Je continuer et avance alors vers le salon, le couteau dans le dos.

—Angelo ?

—Tu n'es pas transparente, me fait-il remarquer une fois que je me plante devant lécran.

—Tu sais que tu me donnes envie de te tuer ? demandé-je du plus sereinement possible.

Ce dernier, affalé sur le canapé, se redresse, les yeux grands ouverts.

—Pardon ?

—Je crois que tu ne te rends pas compte du mal que tu me fais, craché-je avec dédain.

C'est alors que j'amène mon bras le long de mon corps, pour qu'il puisse observer ce que ma main tient. Je veux qu'il sache que je suis comme lui. Tout mot qui sortira de ma bouche sera mis à exécution.

—Ne fais rien qui pourrait aggraver ton cas, lui conseillé-je.

Il se lève alors du canapé, les poings serrés et le visage crispé.

—Kaïlie, bordel, tu n'es pas drôle, là.

Je plisse les yeux et entoure de plus bel mes doigts autour du manche en bois.

—Je n'ai pas envie de rire, tu sais, précisé-je.

—Arrête. Tu me fais penser à moi, là, lâche-t-il sérieusement, une paume de ses mains levée dans ma direction.

C'est alors que je suis prise par un dégoût qui me fais aussitôt lâcher larme avec laquelle jaurai surement fait une bêtise. Ce dernier claque sur le sol de marbre blanc, tandis que je ne prends pas réellement conscience de mon geste qui vient de tout gâcher. C'est terminé, Angelo ne me prendra plus jamais au sérieux. Pourtant, c'était le cas les minutes davant. Je me déteste.

—Sérieux ! C'est à moi que tu veux ressembler ? Y a pas de meilleur exemple ? À moins que tu sois vraiment la pire des connes pour ne pas t'apercevoir que je suis un monstre, avoue-t-il d'une traite sur un ton sec.

Je ne parviens pas à croire directement qu'il prononce ces mots. Pourtant, ce n'est pas un rêve. Il se tient debout, face à moi et ses phrases sont bien réels, puisque je les ai entendues.

—Tu t'en sortais bien, jusquà ce que je découvre que tu te mutiles. Je peux savoir combien de fois sest arrivé ?

Je ne comprends rien à ce quil se passe. J'ai les jambes en coton et je ne sens plus mon corps. La rage et la détermination que j'avais quelques temps plus tôt mont trahis.

—Mais comment ça, je m'en sortais bien ? Tu te fou de ma gueule, en fait ?! Tu n'en as qu'après moi depuis des mois ! Tu me pourris la vie et tu oses faire l'étonné des conséquences ? Mais sérieux ? Qu'est-ce qu'Isabelle a fait pour mériter une pourriture telle que toi !! hurlé-je à travers la pièce.

Love will save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant