Chapitre 51

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Kaïlie

—    Pourquoi tu n'as rien fait ? retente mon père.

—    Je viens de te le dire, tout est allé trop vite.

—    Isabelle se pose beaucoup de questions. On espère simplement que ce n'était pas volontaire. Angelo aurait pu mourir et regarde dans quel état se retrouve le haut de la maison !

Je hausse les épaules et admire les paysages qui défilent depuis la fenêtre de la voiture. Je m'en tape de la toiture et je m'en tape encore plus de la santé de mon diable.

—    Je me dis juste que nous sommes rentrés à temps, car tu n'aurais surement pas appelé les pompiers à temps.

Ce qu'il ignore, c'est que je ne comptais pas les appeler. Je voulais le voir bruler sous mes yeux et continuer de l'entendre hurler de douleur.

—    Je ne veux pas te faire culpabiliser, mon cœur. Simplement, ce qui est arrivé est très grave.

Ce n'est pas grave, peut-être, le fait qu'il a tenté de me violer ? Et puis à cet instant, je me dis qu'il aurait simplement fini ce qu'il a commencé depuis des mois maintenant.

—    OK.

Mon père soupire, parce qu'il a conscience que cette réponse sortie tout droit de mon bouge prouve que je suis agacée.

—    Kaïlie, s'il te plaît, sois compréhensive. Tu vas avoir dix-sept ans, tu peux comprendre !

—    Mais je comprends ! Maintenant arrête de t'en prendre à moi !

Il renouvelle plusieurs soupirs et cela me prend la tête.

—    Je ne sais pas ce que tu as, mais j'ai vraiment du mal à te cerner. Tu n'es plus celle que j'ai connu. Tu n'es plus la fille que nous avons mis au monde.

J'ignorais que je pouvais encore avoir si mal. Je pensais qu'Angelo était le seul à réussir à me fait sentir une moins que rien. Qu'il était le seul capable de me poignarder le cœur. J'avais tort.

Le restant du trajet se fait dans le silence. Pour donner suite à mon silence, il n'a pas préféré poursuivre et heureusement, sinon je crois bien que je lui aurai demandé de me laisser sur le trottoir.

Lorsque nous arrivons à l'hôpital, nous retrouvons Isabelle qui vient de descendre du camion de pompier. Il n'y a qu'à cause d'elle que je regrette un peu mon geste. L'entendre pleurer et voir ses larmes sur son visage m'affecte. Elle ne le méritait pas.

—    Ils vont l'amener et lui faire des soins. Nous pourrons le voir qu'après, explique-t-elle après avoir passé son mouchoir sous son nez.

Mon père l'étreigne un moment, puis s'en va nous chercher quelque chose à boire. En attendant, elle et moi découvrant le grand jardin. Il n'y a que ça de joli, ici.

—    Tu sais, malgré le fait qu'il m'en fasse voir de toutes les couleurs, je l'aime tellement.

Je n'arrive pas comprendre ses mots, bien que j'essaie. Mais ils me dégoutent, plus qu'autre chose. Comment peut-on aimer un être aussi abominable que lui ?

—    Tu es sa mère, c'est normal, j'imagine.

Non, il n'y a rien de normal. Une pensée vient me contredire. Zack est bien meilleur que lui et pourtant, ses parents l'ont lâchement abandonné. Les deux le détestent, alors qu'il a une âme pure.

—    En tout cas, merci de nous accompagner. C'est gentil de ta part et je suis sûre que ça lui fera plaisir.

Tu m'étonnes ! Sachant que je suis celle qui a failli le tuer, ma présence dans sa chambre est la bienvenue !

Love will save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant