Chapitre 50

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⚠️ Ce chapitre comporte des scènes de violence et le viol est abordé. Âmes sensibles s'abstenir⚠️

Kaïlie



Le chrono qui vient de sonner me prévient que ma séance de musculation est terminée. Il fallait bien, car je suis complètement épuisée. Disons que la nuit que j'ai passé ne m'a pas arrangé, étant donné le bordel qu'ils ont fait. Angelo a fait une soirée hier soir et j'ai bien pris soin de manger et de me laver, avant que tous ces dingues n'arrivent. J'ai donc pu passer une soirée paisible, fermée à double tour dans ma chambre.

Je décide alors de descendre au rez-de-chaussée afin de remettre de l'eau dans ma gourde.

— Tu étais cachée ? m'interroge Angelo depuis le salon, pendant que l'eau remplie mon récipient.

Je ne réponds pas. Cela fait déjà trois semaines que mon diable est malencontreusement tombé sur mes poèmes et je dois dire que j'ai pensé qu'il changeait. Et c'était le cas, en soi. Et puis, tout est repartie et je m'en suis voulu d'y avoir cru. Femme trop naïve que je suis.

— Femme, quand je parle, j'exige des réponses.

Je me retourne alors et suis surprise de le découvrir juste derrière moi. Trop près de moi. Trop proche de ce corps qui ne lui appartient pas, mais qu'il comme si c'était le cas inverse.

— Femme ? Mais tu te prends pour qui ? je demande à mon tour.

Alors que j'allais le contourner, il me retient par le poignet et son regard malsain se balade sur tout mon corps.

— Ta tenue de sport me donne tellement envie de toi, susurre-t-il sans me quitter des yeux. Il moule tes formes à la perfection.

Je tente alors de me débattre, car je sens le vent tourner. Seulement, il m'empêche encore de faire ce dont j'ai envie se met contre moi ; en me serrant contre lui d'une force qui me fait manquer d'air. Ma gourde s'est échappée de ma main qui la tenait pour finir par tomber sur le sol.

— Ne tente pas de me filer entre les doigts.

— Tu me dégoutes. Tu me détestes et tu as envie de moi ? Tu es incompréhensible et tellement sale !

— Je ne demande pas d'être compris, petite femme.

Mon corps est parcouru d'une dizaine de frissons à la fois. Je suis extrêmement mal à l'aise et je suis envahie par la peur.

— Je suis sur le point de te violer.

Mon souffle se coupe et plusieurs haut le cœur me font pratiquement vomir.

— Alors ne dis rien qui pourrait faire que cela se produise. Sois avec moi et non contre moi. Tu as oublié tout ce que ta désobéissance a engendré ?

Pourquoi ne puis-je pas avoir plus de force que lui ?

Pourquoi ne suis-je pas plus grande que lui ?

Pourquoi est-ce que je suis devenue muette et que je ne sens plus mon corps ? Pas même les battements de ce cœur inerte ?

— Mais putain réponds-moi !! hurle-t-il en me secouant violemment par les épaules.

Rien ne vient. Je crois n'avoir plus de voix. Je n'ai plus rien, finalement.

— Bon. Peut-être que c'est parce que tu en as envie ?

Il me lâche d'un bras et en profite pour entrer le bout de ses doigts dans mon legging.

Mais cette fois s'en ai trop et c'est mon corps qui répond. Je me défoule contre lui avec plus d'aisance, étant donné qu'il ne me tient plus que d'un bras. Pendant que ses doigts cherchent l'entrée de ma culotte et qu'il me regarde avec ce sourire effroyable.

— Nous sommes rentrés !

Désemparé, Angelo me jette sur le sol et va accueillir Isabelle et mon paternel. Tandis que mes pensées sont encore vides et que j'ai encore du mal à assimiler ce qu'il s'est réellement passé. Je suis assise là, ma gourde contre moi et mon regard semble ne plus rien exprimé. Mais il ne faut pas qu'on me trouve dans cet état.

J'ignore par quelle force j'arrive à me relever et à courir jusque dans le jardin, où je me jette dans l'eau de la piscine. J'ai connu mieux, comme température, mais je crois avoir vécu bien pire. J'enfonce ma tête sous l'eau et reste un moment ainsi, comme si le simple fait de tenter de me noyer me fera tout oublier. Il allait me violer. Si les parents n'étaient pas rentrés, c'est ce qu'il se serait passé. Là, dans notre cuisine. Je n'ose même pas imaginer ce qu'il m'aurait fait endurer et je ne remercierai jamais assez les parents d'être arrivés au bon moment. Ils m'ont réellement sauvé la vie. Mais il est hors de question que je me laisse une fois de plus enterrée vivante par ce malade.

Je finis par sortir de l'eau et c'est ainsi que je remarque que j'étouffée. Je n'ai plus aucune respiration et je crois bien être au bord du malaise. Mais combien de temps suis-je restée là-dessous ? Assez surement pour avoir failli mourir. Je reprends alors ma respiration et une fois que mon corps est capable de se lever, c'est ce qu'il fait.

— Bonjour ma chérie. Ça été ta journée ? me questionne mon père en claquant son sourire sur mes lèvres.

— Génial, déclaré-je sur un ton froid. Désolée, j'ai plein de choses à faire.

Je m'empresse d'escalader les marches et d'aller allumer une bougie. J'appelle Angelo du bas, car ce dernier papotait toujours avec Isabelle. Je l'attends dans sa chambre, la bougie dans le dos.

— Qu'est-ce que tu veux ? Tu veux continuer ce que nous avons commencé en bas ?

— Ce que TU as commencé, enfoiré !

Contrôlée par la rage et la haine, je lui jette la bougie à la figure et comme je l'espérais, j'ai bien visé. Il se met à hurler, lorsque je constate que son teeshirt prend feu. J'inspecte la scène sans rien faire, si ce n'est que j'ai ce sourire aussi diabolique que le sien qui ne quitte pas mes lèvres. Mes poings sont si serrés que mes paumes en saignent.

— Angelo !! Mais que se passe-t-il ?!

Isabelle est là, complètement paniquée, le téléphone à la main. Son regard blessé croise le mien, mais je n'en fais rien.

Love will save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant