Kaïlie- Tu te rends comptes, tu allais sérieusement rater un des jours les plus importants de ton année, là !! m'engueule encore mon père au volant.
Il est complètement hors de lui et je suis certaine que c'est Angelo qui lui a retourné le cerveau. Il grille des feux rouges, tout ça pour que je n'arrive pas en retard. Je ne l'ai jamais vu aussi imprudent en voiture.
- Je sais papa. Ça fait au moins dix fois que tu me le dis, j'ai compris.
- Mais vraiment, qu'est-ce qui te passe par l'esprit ? Je ne te comprends plus, ces derniers temps.
S'il voulait me blesser, c'est réussi. Il fait exprès de prononcer ces mots, pour que j'ai mal au cœur et pour que je rate mon bac blanc.
- Kaïlie, ma chérie, je dis cela pour ton bien. Ton année ici est tellement importante. Tu n'es pas venue ici pour rien, n'est-ce pas ?
Alors, serait-ce simplement de la bienveillance ? En fait, je n'arrive plus à distinguer le bien du mal.
- Je sais.
- Tu sais, mais on dirait que tu lâches prise en ce moment.
Pourquoi, au lieu de m'engueuler, ne peut-il pas parler calmement ? S'il pense que je vais réussir à me confier à lui dans ces circonstances, il a tort !
- Kaïlie, je te parle.
Sa voix m'agace au plus haut point. Je suis à peu de sortir de la voiture.
- Mais putain, je n'en sais rien ! éclaté-je en sanglots.
Mon corps tout entier tremble et je ne fais que de renifler.- Ma chérie ?
Je le vois me regarder, mais me concernant, je maintiens mes yeux sur la route.
- Excuse-moi. Je suis trop dur avec toi, mais c'est pour toi, répète-t-il.
Si c'était vraiment pour mon bien, comme il dit, il tenterait par tous les moyens de savoir ce qui ne va pas. Pourtant, à part m'engueuler, il ne fait rien d'autre.
- S'il te plait, ne dis plus un mot.
Je le regarde de côté et j'aperçois ses yeux se grossir, surement de surprise. Le reste du trajet me parait être interminable. Et puis, je ne me sens pas bien et la scène de samedi n'arrête pas de surgir dans ma tête. Je ressens encore leurs mains se serrer autour de mes bras. J'entends leurs voix parler de moi comme si j'étais un animal. Et puis, j'ai cette peur qui ne veut plus me laisser. Cette peur de mourir. Car j'ai bien cru y passer, cette fois-là. Peut-être que j'aurais dû, finalement.
Après tout, rien ne me retient. À part mes parents et Zack, personne ne tient à moi et je ne manquerais à personne. En avoir conscience me fait mal. Mais ce qui me fait plus mal encore est de me dire que si j'avais été tuée sur la route ce jour-là, je n'aurai plu à subir toutes ses douleurs qui se font face chaque jour dans ma tête et dans mon corps. Ces souffrances que je déteste et que j'aimerais combattre. Depuis samedi, il y a comme une partie de moi qui s'est définitivement éteinte.
- Bon courage pour tes examens ma petite Kaïlie.
Je sors sans ne rien répondre et le stress s'empare de mon être quand je remarque qu'il n'y a déjà plus personne. Et merde. Si Angelo l'avait fermé, je serais resté paisiblement au fond du lit. A la place de cela, je dois encore affronter une journée que m'impose la vie.
Je m'empresse de lire le mail que le lycée nous avait envoyé quelques semaines plus tôt. Les épreuves ont lieux dans un des amphithéâtres. Je cours et quand j'arrive dans le couloir vide. Je frappe alors contre la porte.
Une fois qu'on m'autorise à entrer et que j'y suis, j'avance vers le bureau derrière lequel se trouve un prof qui a pour job aujourd'hui d'être surveillant. Je signe la feuille d'émergement, tout en présentant ma carte d'identité et m'empare du sujet et des feuilles de brouillon.
Je traverse l'amphithéâtre car le peu de place qui reste sont celles du milieu. Il doit n'en rester que cinq et j'espère qu'il n'y pas beaucoup de retardataire, sinon j'ignore où ils s'installeront. Tout en sachant que nous sommes dans l'obligation de laisser une place d'écart entre nous et le voisin. Et c'est quand je m'assoie enfin que je remarque à côtés de qui je me suis assise. Mon ancienne amie, Alexandra. Cette dernière me fixe sans aucune émotion et on dirait qu'elle n'a pas compris que je la fixe aussi. Puis, elle finit par plisser ses yeux et les détourner ensuite. J'aurais aimé savoir à quoi elle pensait.
À présent, il me doit de me concentrer. Quelques minutes s'écoulent sans que je n'y parvienne. Le lis le sujet, gribouille sur la feuille rose, inscrit mon numéro d'étudiante sur la feuille d'examen. Mais c'est tout. Je ne fais rien de plus que cela, car je n'y arrive pas.
Mon esprit est complètement ailleurs et il ne fait que de passer en boucle ce qu'il s'est passé samedi et cela me rappelle pourquoi j'aime autant me faire du mal. Mon menton vient se poser dans la paume de ma main et ainsi, je me mets à observer les élèves qui m'entourent.
C'est alors que mes yeux tombent sur Zack, qui doit surement me fixer depuis que je suis arrivée, puisqu'il semble soulagé dès que je le remarque. Il me tend un beau sourire, qui devrait pourtant me donner de la force. Mais ce sourire ne me fait plus aucun effet. Rien. Je ne ressens rien. Je lui en offre un en retour malgré tout, puis tourne les yeux.
Je vois Clémence, située tout au fond de la salle. Elle ne me remarque pas, puisqu'elle a les yeux rivés sur son sujet. J'espère fort qu'elle n'aura pas son bac, celle-là. Mon regard s'arrête ensuite sur Mia qui semble penser, les yeux vers le plafond. J'aimerais prendre de ses nouvelles. Après tout, Angelo lui a aussi fait du mal.
Je soupire et mon stylo qui tombe sur le sol me fait sursauter. Je le ramasse alors et une fois que je suis redressée, mon stylo en mains, je le vois lui. J'avais espéré qu'il serait dans l'autre amphi. Mais non, évidement, il fallait qu'il est son examen dans le même amphi que le mien. Remuons le couteau dans la plaie. Il est assez loin de moi et pourtant, j'ai peur qu'il arrive jusqu'à moi, par je ne sais quel moyen. Je ne peux m'empêcher de garder un œil sur lui et de vérifier s'il est bien installé, là où il devrait être. Lui non plus ne semble pas être concentré, puisqu'il n'écrit rien et qu'il regarde ailleurs. Et à force, ses yeux finissent par croiser les miens.
Il m'observe un moment, sans que je ne baisse les yeux. Mais étrangement, je ne vois aucune méchanceté dans son regard. Aucun mauvais sourire non plus. Et à ma grande surprise, j'aperçois même un petit rictus sur ses lèvres. Je dois halluciner, c'est impossible. Angelo ne peut pas me sourire, à moi. Il me déteste pour une raison que j'ignore et me brise peu à peu, pourquoi se mettrait-il à me sourire ? Comme ça, du jour au lendemain ? Je me rappelle qu'il a lu mes poèmes et cela me rend fragile. Tout sauf lui. Il ne devait pas les lire. Jamais cela aurait dû arriver et puis, il n'entre pas dans ma chambre lorsque je ne suis pas réveillée. Pourquoi est-ce que cela s'est passé ainsi ? Désormais, il sait tout ce que je ressens. Et pire encore, il est le seul à le savoir.
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Love will save me
RomanceCoucou à toutes et à tous ! Je vous mets en garde, ce roman comporte plusieurs scènes à sujets sensible donc protégez vous et ne vous forcez surtout pas. Pour les personnes sensibles, je vous déconseille cette histoire. Prenez soin de vous, c'est tr...