Love will save me

chapitre 12

Arrivée face aux filles, cest un interrogatoire. Les trois me posent des question littéralement en même temps, imaginant que je suis capable de toutes les entendre et de répondre à tout.

— Je ne répondrai à rien, tant que je naurai pas moi-même, des réponses à mes questions.

— Parce que tu as des questions ? me demande Alex sur la défensive.

— Oui, jen ai. A commencer par celle-là. Pourquoi avez-vous lair de détester Zack ?

Clém et Mia explosent de rire. Quant à Alex, elle me dévisage de la tête aux pieds. Si bien que je ne me sens pas à laise. Cest avec elle que je mentends le mieux, pour linstant. Pourtant, cest elle qui a lair de détester Zack et tous ceux qui sen approchent.

— Alors ?

— Cest mon ex. Cest bon, tu es contente ?

Son ex ? Pourquoi est-ce quil ne men a pas parlé, alors que nous avons abordé plusieurs fois le sujet du trio ?

— Ah bon ? je demande en secouant la tête.

Mes yeux alternent entre lui et Alexandra. Je crois quil a compris que les filles me parlent de lui, puisquil me fixe, sans aucune émotion. Jaimerais savoir le message quil essaie de me faire passer, mais je ny arrive pas. Il est trop doué pour ne rien laisser paraître et pourtant, jai limpression quil veut me dire quelque chose.

Il est adossé contre le mur, pas loin des filles moi. Il est accompagné par un mec de la classe qui lui parle. Mais Zack a lair de ne rien écouté. Il est concentré sur le trio et moi-même.

— Ouais. Mais pas juste un « ex », rajoute Mia en mimant des guillemets.

— Comment ça ?

— LE PROF EST ABSENT ! cri brusquement le garçon qui me fixait depuis cinq minutes sans détourner les yeux.

Ça va dans tous les sens. Les élèves se bousculent et prennent des chemins différents. Le trio se sépare. Clém sen va donc, suite à la nouvelle de Zack. Mais Alex et Mia sont toujours debout, face à moi.

Alex allait poursuivre la conversation, jusquà ce Zack reprenne :

— Le prof nest pas là, vous êtes sourdes ?

Il sadresse à nous trois, nous fusillant chacune notre tour. Jai limpression de devenir folle.

— Tas des preuves ? Ou tu inventes ça, histoire quon ne puisse pas finir notre conversation ? lui demande hargneusement Alexandra.

Elle aussi, le mitraille du regard.

— Jai pas cinq ans, chérie.

— Ne mappelle plus jamais comme ça.

Les deux diverses une forte haine lun envers lautre. Mia et moi, on nexiste plus, nous sommes complètement en retrait.

— Le prof nest pas là, point final. Tu devrais rentrer dans ton petit château de princesse. Quest-ce que tu fous encore dans les couloirs, alors que le cours que tu aimes le moins est annulé ?

— Tu nas pas besoin de savoir ! Et puis, depuis quand ça tintéresse ? grogne-t-elle.

Bien que je ne les connaisse pas assez, jétais loin de me douter que les deux pouvaient autant sénerver. Alex est aussi rouge quune tomate et Zack a les poings serrés. Mia na pas lair de savoir quoi faire. Il me doit dintervenir.

— Euh bon, je pense que Zack a raison. On devrait rentrer chez nous, puisque nous navons aucun cours après celui-là.

En effet, cet après-midi, nous enchaînons trois heures de français. Sans ce cours, nous avons laprès-midi de libre !

—Allez, rentrons chez nous et plus de prise de tête ! tenté-je.

Un sourire de gêne se dessine sur mes lèvres, puis mes yeux se posent sur ces deux individus, un à un. Toujours debout lun face à lautre, je peux ressentir la haine qui les traversent. Mais pourquoi se détestent-ils autant ?

—Kaïlie a raison. Aller Alex, viens avec moi.

Mia tente de prendre Alex par le poignet, puis elle me fait un mouvement de la tête vers Zack. Elle ouvre gros les yeux dans ma direction. Jimagine que je dois essayer déloigner Zack dAlex, tout comme elle tente de le faire avec Alex.

Comment my prendre ? Je ne vais pas faire comme Mia, enrouler mes doigts autour de son poignet. Il risque de me rejeter aussitôt et de ne pas bien le prendre. Je nai aucune envie dentrer en guerre avec lui.

—Zack ? On y va ? demandé-je en pose la paume de main sur son épaule droite.

Il secoue sa tête lorsquil remarque quAlex sen va. Mia me lance un regard inquiet, puis, comme pour me rassurer, me sourit ; avant de senfoncer dans le fond du couloir.

Zack plante ses yeux verts dans les miens sans dire un mot. La situation me gêne, si bien que jen frissonne de la tête aux pieds.

—Excuse-moi.

Je lève les sourcils.

—Texcuser de quoi ?

—Alexandra est la seule à réussir à me mettre hors de moi. Et je mexcuse que tu aies assisté à ça.

—Pourquoi, si tu la déteste autant, as-tu intervenu ? Je veux dire, elle et moi parlions tranquillement quand nous avons appris labsence du prof et toi, tu es venu directement vers nous. Je lai vu que tu étais furax.

—Je naime pas quelle raconte nimporte quoi sur moi, voilà tout. Je te préviens, si tu restes en contact avec elles, tu me haïras par la suite.

—Je comprends.

Je nose pas en demander davantage. Pourtant, ce nest pas lenvie qui me manque.

—Heureusement que toi et Mia étiez là.

Nous marchons vers la sortie du lycée.

—Cest normal. Et puis de mon point de vue, je trouve cela dommage de détester autant quelquun. Par-dessus le marché, vous êtes dans le même lycée et la même classe, autant faire un minimum defforts.

Il rigole nerveusement. Son rire est doux et apaisant.

—Tu ne sais pas de quoi tu parles Kaïlie, crois moi.

—Peut-être.

Je ne peux pas continuer cette conversation. Après tout, il a raison, je ne sais pas de quoi je parle. Et je dirai même que je suis la moins bien placée, pour en parler. Je ne connais rien dAlex, rien de Zack et encore moins concernant leur ancienne relation amoureuse. Ça serait déplacé de ma part de lui faire entendre ce que je pense, tandis que je ne suis au courant de rien. Pas même le moindre petit détail.

—En tout cas, si tu as besoin de quoi que ce soit, moi je suis là.

Il me regarde de côté et explose de rire.

—Je nai jamais besoin de qui que ce soit ! lance-t-il.

Je me contente de hausser les épaules, sans réagir davantage.

Arrivés au grand portail du lycée, je le salue de la main et il fait de même en chuchotant :

—A demain.

Manque de temps pour lui répondre. Il sen va à lopposé de ma direction et je le regarde sen aller.

Sur le chemin du retour, je tente de faire un point sur tout ce quil se passe depuis que je suis ici. Je souris vers le ciel dun bleu hétérogène. Il ny a aucun nuage à lhorizon, ce qui laisse lopportunité au soleil de se montrer dans son entièreté.

Je donnerai tout, pour que la météo soit celle-ci tous les jours.

Plus tard, jarrive enfin à la maison, que je retrouve vide. Chose normale, puisque tout le monde travaille. Tant mieux pour moi, jai la demeure et son extérieur à moi toute seule !

Il fait beau et je nai pas de devoirs, alors je décide denfiler mon maillot de bain et de privatiser la piscine creusée, située face à la porte vitrée. Quoi de mieux, que de passer des heures à nager et à bronzer, dans la tranquillité ?