chapitre 11

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Il vient tout juste de sonner midi et je mempresse de ranger mes affaires. Zack, lui, est déjà sorti et mes yeux ne le quittent pas : je vérifie quil ne sen va pas. Mais ce nest pas le cas, puisquil est derrière la porte de classe, les yeux sur son téléphone.

Je sors donc, lançant un signe vers les filles.

— Tu mas attendu ?

Il range son téléphone dans la poche arrière de son jean bleu et lève les yeux au ciel.

Il soupire en répondant :

— Bah ouais, la preuve. Je suis un homme de parole.

— Apparemment ! je pouffe.

Il ne rit pas avec moi et se contente de commencer à marcher.

— Donc tu comptes rester muet ?

— Je compte ne parler que lorsquil en sera nécessaire.

— Bon.

— Tes bien gentille Kaïlie, mais tu sais, je ne cherche pas à me faire des amis.

— Ça, je lai bien compris. Je nai pas oublié ce que tu mas dit lautre jour, ne tinquiète pas.

— Alors pourquoi est-ce que jai limpression que tu forces avec moi ?

Il plante ses jolis yeux verts sur moi.

Son regard est trop sérieux, ce qui me donne envie den rire. Mais je me retiens, sinon je risque de le mettre de mauvaise humeur.

— Cest juste que je suis toute seule, je nai pas dami. Et que, comme par hasard, notre principal ma guidée à toi.

Il explose de rire. Ce garçon a vraiment quelque chose qui mattire. Je ne serai dire quoi, mais son visage reflète le positif. A linstant, il a les paupières closes et ses lèvres sont entrouvertes, ce qui laisse paraître ses dents parfaitement blanches et alignés. Il est doux et une drôle de sensation me parcours. Je ressens cette impression dêtre apaisée.

— Quelle menteuse tu es ! Et puis, personne ne ta guidé à moi, cest quoi ces conneries ?

Je ne lécoute plus. Mon esprit est un peu ailleurs, je ne le quitte plus des yeux, tandis que je me fais bousculer par certains élèves.

— Tsss, lance-t-il, en me prenant par lépaule pour me mettre à lécart.

Une fois un peu plus loin, il se plante devant moi.

— Et ? Quest-ce que tu fous ?

Je reviens à moi, honteuse.

— Je pensais à autre chose.

— Bon, bref, peu importe. On va manger tout de suite, sinon il va encore y avoir une queue folle au self.

On prend donc le chemin du self.

— Attends, pourquoi as-tu dit que je suis une men-teuse ?

— Tu as osé me dire que tu traînes toute seule, alors que tu es collée aux basques des pouffiasses.

Ce qui est sûr, cest quil na pas lair de les considérer. Je me demande bien ce qui a pu se passer entre eux. Il na pas pu avoir dhistoire, avec trois filles à la fois, si ?

— Pouffiasse, carrément ?

Ce dernier sesclaffe :

— Ouais. Je ninsulte pas les gens pour rien, encore moins les meufs. Je ne suis pas comme ça.

— Eh bien, elles ont dû ten faire baver, pour mériter une telle insulte.

Il souffle bruyamment. Je crain quil ne sen aille, car jimagine que je dois linsupporter.

Love will save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant