Chapitre 19

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Kaïlie



    —Bien. Maintenant, vous allez toutes et tous prendre un petit papier, exige la professeure de français.

    Chaque élève exécute.

    —A présent, je veux que vous écriviez une phrase qui vous passe par la tête. Ça peut être n'importe quoi. Juste, une pensée. Cela sera anonyme, je vous pris de ne pas inscrire votre nom et prénom.

   
—Tu penses à quoi, toi ?

   
Je regarde mon voisin de français d'un air interrogateur.

    —Euh, je ne sais pas. Pourquoi veux-tu savoir ?

   
Sébastien ne m'a jamais adressé la parole depuis que j'ai intégré l'école. Sa question me surprend assez.

   
—Oh, OK, se contente-t-il de répondre en haussant les épaules.

    Son geste fait légèrement rebondir ses cheveux blonds.

    —Et toi ?

    —Mystère et boule de gommes.

Il pose son index sur ses lèvres, ce qui me fait rire légèrement.

Une fois que nous avons toutes et tous écrit notre pensée, nous devons poser nos morceaux de papiers dans un panier.

Je suis la dernière à déposer le mien. En fait, j'ai beaucoup hésité à écrire ce mot.

Lorsque je vais m'asseoir, je remarque que Zack dort à moitié.

—Maintenant, je vais appeler chacun d'entre vous, un par un, à monter sur l'estrade. Chacun va ouvrir un papier, le lire à voix haute et nous allons décortiquer les mots inscrits. Tenter de les développer.

—Un peu comme une séance chez un psy ? questionne un de mes camarades de classe, la main levée.

Notre professeure acquiesce.

—C'est un peu ça, oui.

Nous en sommes déjà à cinq pensées de lues. Certaines sont ce qu'il y a de plus banales. Par exemple, parmi ces cinq mots, il y avait écrit sur l'un d'entre eux : ma saison préféré est l'été. En soit, rien d'intéressant.

—Kaïlie, vient lire un mot.

Je me lève et marche vers l'estrade où se trouve la prof.

Elle me tend un grand sourire. J'aime beaucoup ma professeure de français. Elle est très jolie et toujours de bonne humeur.

Mes doigts plongent dans le panier, pour se mélanger entre les papiers.

J'en sélectionne un au hasard et le déplie.

Je déclare, à voix haute et en riant :

—J'aime la beuh.

Toute la classe explose de rire et c'est à cet instant que je comprends par qui ce mot a été écrit.

Mes yeux se posent sur Zack et le fixent d'un air sérieux. Il me voit et sourit, comme si de rien n'était.

Love will save meOù les histoires vivent. Découvrez maintenant