L'hôpital de tous les espoirs [ Rivamika ]

14

Livaï achevait de couper les légumes quand il reposa son couteau dans un geste sec. Il se tourna ensuite vers Mikasa.
- Pourquoi m'as tu fais ça, Mika ? Pourquoi m'as tu caché l'existence de Lévy ?

Elle fit un pas vers lui, mais il leva la main afin de l'arrêter. Lui intimant de ne pas s'avancer.
- Réponds moi, Mika !
- Liv... tu étais au beau milieu de ton résidanat. Tu étais tellement emballé. Tu allais apprendre auprès des meilleurs, auprès de ta mère ! Je ne pouvais pas te laisser tout foutre en l'air pour moi. Tu aurais fini par le regretter et tu m'en aurais voulu !

Il l'observa incrédule. Elle pensait sérieusement ce qu'elle était en train de lui dire la ? Il n'en revenait pas qu'elle pense une telle chose. Comment pouvait elle avoir fait preuve d'aussi peu de confiance en elle et en lui ?
- Tu penses sérieusement ce que tu dis là ? Tu savais à ma place... ce que j'aurai fait ou bien penser ? Dit il en s'essuyant les mains avant de reposer le torchon sur le plan de travail.

Elle le fixa sans ciller. Livaï était quelqu'un de calme mais il pouvait être colérique. Ses colères ne duraient jamais longtemps mais elles étaient impressionnantes et du genre spectaculaire. Et la, elle sentait qu'il faisait un rude effort pour ne pas exploser depuis l'hôpital.
- J'ai commis une erreur, Liv... à l'époque je pensais que s'était ce qu'il y avait de mieux à faire pour toi...
- Pour moi ? Pour moi ? Répéta t'il plus durement en la fixant. Et nous alors, hein ? Et nous, dans tout ça ? Tu y avais pensé ?
- Je...
- Je t'aimais, Mikasa ! Je t'aime toujours comme un dingue. Et ton rejet, m'a brisé. Je n'y ai rien compris. Tu t'es donné à moi et quand je t'ai avoué mes sentiments tu m'as rejeté. Tu sais pourtant à quel point cela a été difficile pour moi de te faire cet aveu.
- Je suis désolée...

De l'autre côté de la pièce, tout le monde tendait l'oreille afin d'en apprendre plus sur le fin mot de l'histoire.
- J'ai une autre question pour toi... Quand tu m'as jeté, commença t'il en la fixant avant de poursuivre, étais tu au courant pour Lévy ?

A l'expression de son visage qui se décomposa sous ses yeux, il comprit. La colère et la fureur qu'il contenait jusque là éclata.
- Tu te fiches de moi ! T'étais déjà au courant et t'as quand même été jusqu'au bout de ta démarche ??? J'y crois pas...
- Liv...
- Tu m'as enlevé six ans de la vie de mon fils en toute connaissance de cause, Mika ! SIX ANS. Tu t'en rends compte au moins ? Il ne sait rien de moi et je ne sais rien de lui, lui cria t'il, la faisant se tasser dans un coin, Mikasa entourant son corps de ses bras. Tu m'as privé du bonheur de te voir le porter, de le voir grandir et évoluer en toi. Tu m'as privé du moment de sa naissance. De son premier sourire, ses premières dents, ses premiers mots, ses premiers pas, son premier chagrin ! Tu m'as privé de toutes ces premières fois dans la vie d'un enfant qui font le bonheur d'un parent. Tu m'as privé d'être là pour le consoler la nuit quand il se réveille après un cauchemar, de le rassurer lorsqu'il est malade. MERDE... tu m'as privé de tout ça... par... par pur égoïsme ! Lui dit il dans une tirade enflammée.

Mikasa éclata en sanglot. Qu'il lui fasse la liste de tout ce qu'il avait manqué par sa faute ne faisait qu'aggraver sa culpabilité. Livaï passa près d'elle afin de sortir de la cuisine. Il jeta un œil de l'autre côté du salon, voyant tout le monde faire demi tour pour vaquer à une occupation imaginaire.
- Isa, prend le relais s'il te plaît. Les légumes sont déjà près. La viande est préparée, tu n'as plus qu'à mettre le tout au four. J'ai besoin de prendre l'air, dit il en prenant la direction de l'entrée, récupérant son manteau et son écharpe, avant de sortir en claquant la porte.