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Lorsqu'ils arrivèrent à la maison, Livaï accompagna son père jusqu'à l'ancienne chambre  d'Isabelle qu'il occupait depuis son arrivée. Il l'aida a s'installer et a s'allonger.

Père et fils avaient pris le risque de quitter l'hôpital malgré les risques que Jonas courait après sa ponction lombaire.
- Surtout, tu te tiens tranquille et tu ne bouge pas ! Tu m'as bien compris ? Lui dit Livaï.
- Oui, docteur. Je me tiendrai sagement couché sur ce lit...
- Ne prend pas cet air condescendant avec moi ! Tu devais bien te douter de ce qui t'arriverai si j'apprenais que t'étais malade, non ?
- Pour être honnête... je pensais plutôt que tu me laisserai crever comme une merde...

Livaï lui jeta un regard méprisant avant de s'assoir sur le bord du lit au niveau de ses pieds. Il se baissa prenant appui sur ses cuisses de ses avant-bras avant de murmurer :
- T'es vraiment qu'un sale con ! C'est ça l'opinion que t'as de moi ? Celle d'un enculé qui laisserai son paternel crever par pure revanche ? Je suis médecin je te rappelle !
- Je ne sais... mais je ne suis pas sûr que tu ne change pas d'avis. Surtout quand tu sauras pourquoi je suis revenu...
- T'es pas revenu parce que t'avais appris la mort d'Isa ?
- Si, c'est l'une des raisons. Mais il y en a deux autres.
- Je sais pas pourquoi mais je sens que je vais pas aimer ce qui va suivre... dit il en prenant son visage entre ses mains avant de les passer dans ses cheveux qu'il ramena en arrière. Ok. Vas-y, accouche !

Jonas lui lança un regard amusé avant de se redresser légèrement contre son oreiller. Livaï l'arrêta en posant la main sur sa jambe.
- Je t'ai dit de te tenir tranquille ! Qu'est-ce que tu ne comprends pas ?!
- Je ne risque pas grand chose à me redresser légèrement mon fils, détend toi. Bref... pour répondre à ta question, je suis également revenu pour toi... et... parce qu'il y a quelque chose qu'il faut que je te dise. Comme je te l'ai déjà dit, aujourd'hui, tu es mon seul héritier et...
- Stop ! Je t'arrête tout de suite. Tu crèveras pas, j'y veillerai. Alors je ne veux rien entendre concernant ton patrimoine. Donne le aux bonnes œuvres.
- Je ne peux pas. Je suis désolé. En fait, j'ai déjà vu un notaire. A ma mort, tout te reviendra à toi et tes héritiers nés ou à naître.

Livaï eut un ricanement sarcastique aux propos de son père. Évoquer les enfants le touchait en plein cœur à chaque fois aussi sûrement qu'un coup de couteau.
- Voila qui tombe mal, Jonas. Mikasa ne portera probablement plus aucun enfant. La perte de notre enfant à venir lors de l'accident n'est pas resté sans conséquences vois-tu, et notre ainé n'a pas survécu non plus dans ce putain d'accident de merde, donc...

Un silence s'installa entre père et fils. Jonas pouvait ressentir derrière cette façade froide et dure que Livaï lui présentait, toute les failles qui la traversait. Son fils était profondément affecté par le décès de ses enfants. Comment en aurait il pu être autrement d'ailleurs ? Il ne le comprenait que trop bien.

Et renoncer à être à nouveau père, le touchait au plus profond de lui. De ce que lui avait dit Kuchel, Livaï avait eu le rêve d'une grande famille. S'était un peu pour cela qu'il vivait avec ses sœurs et leur famille.
- Probablement pas, ne signifie pas que ce soit une certitude. Je suis sûr que vous aurez d'autres enfants, Livaï. Ta femme est jeune. Elle y arrivera.
- En admettant que tu dises vrai, ses grossesses seraient à risque. Elle devrait être alitée et sous surveillance constante. Je préfère encore me passer d'enfant plutôt que la mettre en danger et la perdre elle aussi !

Jonas se mit à réfléchir. Il hésita à lui soumettre sa proposition. Mais celle-ci pourrait être une solution à leur problème. Encore fallait il qu'ils soient d'accord tous les deux.
- Vous pourriez avoir recours à une mère porteuse ?
- Et prendre le risque qu'elle se barre avec notre enfant ? T'as perdu la tête ? Hors de question.
- Mikasa n'a pas une soeur ? Une cousine ou même sa mère qui pourrait lui faire ce cadeau.
- Mikasa n'a pas de soeur ni de cousine. Elle n'a qu'Eren et sa mère. Si Isa ou Petra était encore là, je ne doute pas que l'une d'elles auraient fait cela pour nous, mais je refuse de confier notre enfant à un étranger.

L'hôpital de tous les espoirs [ Rivamika ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant