Voyage Destiné

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J'ai passé une très bonne semaine avec Léo, je crois qu'on a une relation bizarre à se taquiner tout le temps, mais à se rendre pleins de petits services mine de rien. La semaine a filé à la vitesse de l'éclair, Léo ne m'a pas laissé souffler j'ai pu faire plusieurs photos de nuits vraiment sublimes. Léo me servant de porteur, je pouvais me concentrer sur les photos, il a vite compris ce qu'il pouvait me tendre pour m'aider. J'ai même fini sur ses épaules pour avoir un meilleur point de vue. On se partageait les taches de repas et de camps, il a vite appris et j'ai fait semblant de lui remettre son badge d'aide de camps...

Il est très observateur, il sait quand parler, quand se taire et ... quand chanter. Il m'a surprise à chantonner, chose que je fais très souvent quand je suis seule, mais je n'osais pas trop avec lui à côté, mais il a repris à haute voix le refrain et on a fini par chanter en Duo " Perfect" en faisant un ou deux pas de danse. Tout doucement, j'ai encore pas mal de mouvements rotatifs des jambes que je ne maitrisais plus. J'ai dû lui avouer que j'ai eu un accident de voiture m'ayant explosé les rotules et avoir des prothèses maintenant. Il m'a appelée RoboCop pendant toute la journée.

J'ai remarqué qu'il arrive à me mener par le bout du nez pour toutes les petites choses, mais qu'il me laisse une grande liberté pour tout ce qui est important. Par exemple, il n'a pas cédé sur les repas frais me jurant que je n'aurai pas plus d'effort à faire vu qu'on se partagerait les tâches. Mais il me laisse tout le temps dont j'ai besoin pour mes photos malgré les réveils de nuits et à l'aube. Il veille sur le feu la nuit et il y a toujours un café et un thé de prêt. Je lui ai dit que vue comment il me chouchoutait j'allais avoir du mal à retrouver ma routine solitaire quand il aurait une mission.

Il m'a demandée si cette vie me convenait, si je n'avais pas envie de me poser et avoir des amis et de la famille près de moi.

J'ai dit non et je me suis éloignée vers le coin fille pour faire refluer la crise de panique qui menaçait. Je lui ai retourné la question au cours de l'après-midi, curieuse de son point de vue. Fuit-il lui aussi son passé ? Il a rigolé, puis plus sérieusement, il m'a dit qu'il aimerait bien avoir un vrai coin à lui, pas juste sa chambre dans la demeure familiale. Mais qu'il ne le ferait pas tant qu'il ne trouverait pas « la bonne », que son cousin avait malgré tout besoin de lui pour les missions extérieures, alors qu'il espérait trouver un équilibre entre un chez soi et une vie d'aventure à ce moment-là.

Ça m'a fait réfléchir à mes objectifs de vie. Ai-je vraiment envie de continuer ainsi ? J'aime voyager et me sentir libre. Mais surtout est-ce-que je suis capable d'avoir de nouveau une maison, de m'occuper d'un foyer alors que celui-là serait vide ? Je n'imagine même pas pouvoir refaire confiance à un homme pour me toucher et j'aurai l'impression de trahir mes filles en ayant d'autres enfants. J'ai essayé de m'imaginer adopter, mais j'ai été tellement malade à cette idée, que je sais que ce ne sera pas possible.

J'ai hésité à en parler à Léo, mais je repousse pour le moment, ayant peur de voir la pitié dans ses yeux.

Vu le mauvais temps sur mes prochains pays de travail, Léo m'a proposée d'aller chez lui. Apparemment ses potes lui manquent et l'embêtent pour me découvrir. J'ai fini par céder, ça ou une semaine d'hôtel bloquée par la pluie, autant aller avec Léo. En plus Il m'a dit que le voyage serait payé par sa compagnie, vu que je fais désormais partie des employés. A croire qu'il a tout manigancé, mais il ne peut quand même pas commander la pluie sur le continent Asiatique ? Si ?

C'est comme cela que je me retrouve à l'aéroport de Moscou, a stresser. J'adore Léo, mais si ses potes ne m'aiment pas, va-t-il me laisser ou me rejeter ? Vont-ils se moquer de moi ? J'ai une boule dans la gorge et mon estomac fait le grand huit alors que nous ne sommes qu'aux bureaux d'embarquements.