🌙 𝐓𝐡𝐞 𝐩𝐨𝐢𝐬𝐨𝐧𝐞𝐝 𝐬𝐩𝐲;; ᵐᶤᶰˢᵘᶰᵍ

17 🌒

Jisung finissait tout juste de ranger sa trousse de secours dans le tiroir de la salle de bain. Sunwoo était assis sur la rambarde de la baignoire, immobile, l'observant avec des yeux reconnaissants, mais n'ayant ni le courage, ni la force de dire merci à voix haute.

Jisung lui avait préparé quelque chose à manger, et il avait un peu grignoté, ne pouvant pas se résoudre à passer devant de la nourriture sans en goûter un peu. Sunwoo le remercia doucement, toujours aussi impressionné par la taille de l'appartement que lorsqu'il était arrivé, une heure auparavant.

Le plus âgé entreprit d'ouvrir la discussion, une fois qu'ils furent sur le canapé et que chacun ait pris sa douche.

« – Comment tu t'es retrouvé... dans ce foutoir ?

   – J-Je sais pas... je veux dire, bien sûr que je sais, m-mais...

   – Tu peux prendre ton temps. Mais comprends qu'il faut que tu me racontes tout et la vérité, je peux pas héberger et louer un appartement pour quelqu'un qui est de un, un inconnu, et de deux, un menteur. Sunwoo acquiesça.

   – Je ne suis pas de Séoul, à la base... Je viens de Changwon, mais j'ai... été entraîné ici, par mon ex. En fait, j'étais super amoureux de lui, et il m'avait promis qu'à Séoul tout serait meilleur, qu'on ne nous regarderait pas de travers parce qu'on se tient la main, qu'on trouvera un job et qu'on aurait notre appartement ensemble. Mais, ce bâtard, tout ce qu'il a fait, c'est jouer de moi et m'abandonner juste après. J'ai fugué de chez mes parents au nom d'un amour complètement faux, et il a reprit son putain de train direction chez lui après m'avoir laissé seul dans un magasin d'arcade. Je lui en veux tellement, putain. Et je me suis retrouvé sans rien ! J'ai à peine retrouvé mes vêtements derrière le putain d'hôtel où on séjournait. J'avais aucun sou, rien pour manger. J'ai essayé de tendre la main ou ma casquette pour m'acheter même un petit sandwich, mais les séoulites sont des putains de radins.
J'avais faim à en crever, mon ventre gargouillait de midi à midi, et j'ai commencé à vomir de la bile, à force.
J'avais même pas de batterie dans mon téléphone, rien du tout. Et je me suis retrouvé devant ce bar, je leur ai demandé de m'héberger, parce que je n'avais rien et que je risquais de mourir.
Je voulais contacter mes parents, m'excuser, mais ils m'ont dit qu'ils acceptaient de me garder sous conditions et seulement si je ne disais rien. Je les déteste. Je pensais être serveur, ou même danseur, s'ils voulaient. Pas prostitué. J'ai chargé mon téléphone et j'ai appelé mes parents. Ils m'ont surpris, et ils me l'ont pris. J'ai plus de moyen de contacter mes parents, et à force de refuser de coucher avec leurs chiens de clients, j'ai énervé le sous-patron, et il m'a frappé. Je voulais pas te déranger jusqu'ici, mais j'avais pas le choix et... et merci, Jisung. Merci pour tout, vraiment. »

Jisung sentit quelque chose se briser dans son cœur. La voix de Sunwoo avait craqué, vers la fin, et en croisant ses yeux, il avait déchiffré de la peur, de la sensibilité, et énormément de reconnaissance. Il semblait bien que le brun venait de sauver un enfant de quelque chose de bien trop horrible, que ni lui ni personne sur Terre ne pouvait avoir à vivre. Il avait pris le garçon dans ses bras, le permettant de joindre ses parents avec son téléphone fixe.
Leur conversation avait été longue, Jisung n'avait pas voulu les écouter, par respect.

Sunwoo était revenu avec un mince sourire aux lèvres, laissant savoir à Jisung que lui louer un appartement, comme il avait prévu de le faire avec tant de générosité, n'était plus nécessaire. Il retournerait chez ses parents la semaine suivante, ils viendraient le récupérer.

Jisung lui offrit un sourire bienveillant, avant de l'inviter à dormir sur le canapé-lit qu'il avait déplié et apprêté spécialement pour lui. Lorsque Sunwoo fut couché, il décida de préparer un petit truc pour son petit-déjeuner demain. Il ne serait pas là, mais au travail, alors il devait prévenir le plus jeune de certaines choses. Il l'accueillerait bien pour une courte semaine, mais voilà tout. Après cela, ce n'était plus qu'il ne voulait plus entendre parler de lui, mais seulement, il n'avait pas besoin de plus de problèmes que ce qu'il avait déjà.