🌙 𝐓𝐡𝐞 𝐩𝐨𝐢𝐬𝐨𝐧𝐞𝐝 𝐬𝐩𝐲;; ᵐᶤᶰˢᵘᶰᵍ

8 🌒

Jisung sortait tout juste du laboratoire, après avoir fait multiples tests et vaccins, il n'était en fait pas à jour du tout.
Maintenant, il devait avouer qu'il était stressé. Il ne savait pas par quoi, enfin, pourquoi est-ce que ça l'inquiétait autant, mais ne pas connaître les résultats des tests qu'il venait de faire concernant les maladies sexuellement transmissibles, en sachant qu'il avait couché un nombre indéfini de fois avec des hommes sans protections, le rendait anxieux.

Il espérait de tout son cœur que ces derniers puissent être négatifs, autant d'un point de vue personnel que d'un point de vue professionnel. Il avait besoin d'être négatif pour travailler chez Logic Start, et pour continuer à s'adonner autant qu'il le souhaitait au plaisir charnel.

Il avait d'ailleurs réfléchi à la proposition folle de cet homme qui l'avait accosté alors qu'il marchait tranquillement au parc. Il avait même fini par appeler au numéro affiché et sans même fixer de réel rendez-vous entre le patron de la boîte et lui-même, ils avaient décidé au téléphone que Jisung pourrait faire une semaine de test, ce dernier avait confiance en lui, il avait beaucoup dansé pour des hommes, quand c'était un de leurs fantasmes et qu'ils sortaient plus de leur porte-monnaie pour qu'il soit assouvit.

Il devait être un peu rouillé mais une soirée suffirait à le décoincer, se disait-il. En attendant, il ne savait pas quoi penser de sa situation, il ne savait même pas de quel situation il parlait, en fait. Il n'était pas en paix avec lui-même depuis quelques jours. Il n'arrivait même plus à réfléchir correctement. Il était infiniment perturbé, tellement qu'il ne savait plus par quoi. Mais cette fois-ci, pas le temps de couiner sur son sort.

Il s'était assis, déterminé, et avait pris un carnet dans lequel il commença a résumer sous forme de tirets tout ce qui s'était déroulé depuis les deux dernières semaines pour qu'il aille aussi mal.
Là, il comprenait beaucoup mieux, il avait fortement soufflé en poussant sur ses pieds, faisant s'éloigner la chaise à roulette de son bureau où il venait de passer un quart d'heure.

« – Tu m'étonnes que ça va pas là-haut. »

Il souffla pour lui-même, rassuré et à la fois un peu plus terrifié par la longueur de la liste. Il devait se concentrer sur une chose qui allait bien pour se redonner un peu de courage. Qu'est-ce qui allait bien, en ce moment ? Pas grand chose. Mais en se creusant la tête, il sursauta puis sourit.
Sa relation avec Felix allait bien. Ils étaient toujours les amis inséparables qu'ils étaient depuis des années maintenant.

Génial, c'était quelque chose de bien, ça. Alors pour que ça soit encore mieux, il fallait qu'il sente que ça allait bien. Il prit son téléphone et appela son ami. Felix ne faisait jamais grand chose, les après-midis. Il allait toujours en cours le matin à l'université, et il passait le reste de son temps avec son copain, à leur appartement. Jisung s'entendait bien avec Changbin. Il faisait de la musique et sans mentir, ça l'intéressait beaucoup. Mais bon, ce n'était pas digne de son rang social, alors il se contentait de l'écouter créer des morceaux de loin, ça restait amusant tout de même.

C'était aussi une des raisons pour lesquelles Felix était catégorique quand Jisung lui parlait de ses aventures sexuelles, il connaissait bien les dangers de ces relations lorsqu'elles n'étaient pas protégées. Il s'était énormément renseigné, au début de son couple, car Changbin avait été son premier copain, après un grand nombre de copines.

Il avait beaucoup entendu parler de toutes les maladies qui traînaient autour des relations sexuelles homosexuelles, et lorsqu'il comprit qu'avec Changbin, il allait forcément passer à la casserole, il s'était retrouvé à lire des articles entiers pendant toute une nuit, la santé avant tout, c'était sa devise.

Il y avait vu des choses horribles, et ça l'inquiétait énormément que Jisung ne puisse voir aucun souci au fait de coucher avec tant d'hommes, parfois des connaissances, d'autres fois de parfaits inconnus, en ne connaissent pas leurs antécédents médicaux. Et s'il avait choppé une de ces merdes, par pure négligence ? Il sentait parfois son échine trembler, juste à imaginer son ami évincé par la maladie.