🌙 𝐓𝐡𝐞 𝐩𝐨𝐢𝐬𝐨𝐧𝐞𝐝 𝐬𝐩𝐲;; ᵐᶤᶰˢᵘᶰᵍ

50 🌒

Jisung avait présentement la boule au ventre, l'ascenseur du Naming Lab l'amenant jusqu'au bureau de son père où ce dernier l'avait convoqué. Il avait eu l'air plutôt dur au téléphone, selon le rapport de sa sœur, Nayeon.
Il savait de quoi il allait lui parler, il n'avait pas besoin de faire semblant de ne pas comprendre, mais il avait peur de devoir dire la vérité. Il avait vingt-cinq ans, mais sur le moment il se sentait tout jeune et petit, comme le jour où il avait fait son coming out auprès de son père. Il avait les mains moites, et le son de l'ascenseur qui s'ouvrait lui fit croire pendant quelques secondes qu'il allait se chier dessus, littéralement.

Il toqua trois fois avant d'être invité à entrer, ce qu'il fit après avoir soufflé une bonne fois, tentant pour la dernière fois de se calmer et de se donner un peu de courage. Le père Han avait le visage serré, visiblement, il était prêt à remonter son fils unique. Ils se saluèrent et Jisung vint s'assoir en face de son paternel, commençant automatiquement à taper du pied au sol, assez discrètement pour qu'il ne fasse pas de bruit.

« – Tu as abandonné les rapports, Jisung ?

   – Je... oui. Je suis désolé, mais je n'ai plus envie de faire la mission, papa.

   – Plus "envie" ? Il répéta, confus. Mais Jisung, qui t'as parlé d'envie ? Je t'ordonne de le faire. Tu rendais de bons rapports, pourquoi tu t'arrêtes tout d'un coup ?

   – Je... En fait... Minho, on est... devenus proches et...

   – Oui, vous êtes devenus proches parce que c'était le but de la mission, je t'ai envoyé jusqu'à chez lui pour ça, pour que tu puisses récupérer ses informations et me les livrer ! M. Han commençait à élever le ton.

   – Il ne mérite pas qu'on le ruine ! C'est bonne personne, contrairement à toi !

   – Oh donc, vous êtes devenus amis, c'est pour ça que tu le défends autant ? Un silence plana. Écoute, Jisung. Sa chute, j'en ai besoin. J'ai besoin de revenir en tête sur le marché, j'ai besoin de l'argent que l'entreprise génère, j'ai besoin de faire perpétuer l'héritage que mon père m'a laissé, tu comprends ? J'ai besoin que toi, tu reprennes l'affaire après que je sois parti, Jisung !

   – Mais lui, alors ? Tu ne penses pas que peut-être lui aussi, il veut voir son entreprise au sommet, il veut qu'elle dure ? Bats toi pour être meilleur, ne sois pas lâche, ne vole pas ses idées ! Tu as bien réussi à diriger cette entreprise pendant des années, et à la moindre apparition de concurrence, tu veux agir laisser tomber et te corrompre ? Tu vas te laisser être humilié comme ça, sérieusement ?

   – Jisung, je suis en train de tout perdre, tout. Je m'en fou de ton discours moralisateur, j'ai besoin qu'il ne soit plus là.

   – Et alors ! Débrouille toi pour le dépasser, merde ! J'en peux plus de faire ça, j'en ai pas envie et c'est pas mon rôle ! Tu me prends pour un espion ou quoi ? Je suis pas qualifié pour ça. Je veux pas lui faire du mal, papa. Ça fait cinq mois, maintenant. Tu crois que ça peut toujours être aussi facile que ça, après avoir passé autant de temps avec lui... ?

   – Jisung, pause. Il l'avait regardé sérieusement, dans les yeux. Tu n'es pas tombé amoureux de lui, par hasard ? »

Plus de bruit. Il n'y avait plus eu aucun bruit dans le bureau, avant que le son d'une forte gifle ne retentisse.

« – Tu n'es pas sérieux ! Son père hurla, passant une main sur son visage. Jisung, Jisung, Jisung ! Il répéta. Mais qu'est-ce que je vais bien faire de toi, merde ! À quoi tu sers ? À quoi tu sers, Jisung ?!

   – Je suis désolé...

   – J'arrive pas à y croire. Sa bite était si bonne que ça ? Tu es passé sous le bureau d'une centaine d'hommes mais quand c'est moi qui te demande un petit service tu vas mêler tes sentiments à mes histoires ? Mais qu'est-ce que je vais faire d'un fils comme toi, quel incapable ! »