🌙 𝐓𝐡𝐞 𝐩𝐨𝐢𝐬𝐨𝐧𝐞𝐝 𝐬𝐩𝐲;; ᵐᶤᶰˢᵘᶰᵍ

27 🌒

Hyunjin patientait sans réelle patience devant l'imprimante, il mentirait certainement en disant que cette tâche lui plaisait. Il était bien sûr heureux d'être le bras droit de Minho, de l'aider quand il en avait besoin, mais il voulait servir à mieux qu'à faire des cafés ou descendre à l'imprimerie dès que le besoin se présentait.

Pourtant, il avait accepté ce job d'assistant avec ses qualités et ses défauts, et honnêtement, il aurait tout accepté si en échange il pouvait être avec Minho. Lui et son ainé comptaient déjà plusieurs années d'amitié. Leurs familles se connaissaient par rapport à leurs affaires, alors pendant les diners économies, ils avaient bien dû sociabiliser un peu pour éviter l'ennui total. Hyunjin avait onze ans à peine lorsqu'il avait rencontré son ami de treize ans à l'époque. Les deux avaient en quelque sorte grandi ensemble, passant ainsi les étapes de la puberté, de la réalisation de leurs changements corporel respectifs, et de la découverte de leur sexualité à deux. Inévitablement pour le plus petit qui avait dès lors commencé à idéaliser son aîné, il en était tombé profondément amoureux.

Il avait toujours été avec Minho, il était le centre de tout ses souvenirs. Il avait fait tout plein de première fois avec le brun, alors même quand il avait réalisé qu'après l'adolescence, il n'y aurait jamais rien de sérieux entre eux, il s'était accroché à son aîné et l'avait suivi dans son projet de bâtir sa propre entreprise, mission à laquelle il n'avait pas failli.

Hyunjin avait connu Minho dans les hauts et les bas de sa vie. Il avait été avec lui quand le soleil brillait et quand la neige tombait. Il avait vu ses larmes, sa souffrance, ses difficultés, tout comme il avait vu son sourire et ses moments de joie. Hyunjin avait grandi, il n'était plus l'adolescent qu'il fut auparavant, il s'était rendu compte de bien des choses, et si au début, lui et son ami pouvaient connaître quelques aventures sans suite, il savait que jamais rien de plus ne découlerait de leur relation. Malgré cela, une lueur d'espoir brûlait toujours une partie de son cerveau, et l'entièreté de son cœur.

Il se forçait à assimiler les choses, et pourtant son cœur, depuis des années, lui hurlait qu'il allait laisser passer une chance qu'il savait inexistante. Cela faisait des années, que son palpitant ne battait plus que pour l'aîné, et pourtant.

Le blond ramassa le tas de feuilles diverses que lui offrait l'imprimante, commençant pour lui-même une courte et rapide lecture silencieuse des documents.
Lui, il n'avait plus besoin de toquer pour entrer dans le bureau de Minho, alors quand son épaule heurta la porte sans pour autant l'ouvrir, sa bouche se déforma dans une grande moue agacée.

« – Mais qu'est-ce qu'il fout à l'intérieur encore... »

Il toqua avec force, tentant de faire le plus de bruit possible, sans pourtant recevoir de réponse. Il fronça les sourcils, là, ça devenait vraiment bizarre. Il tenta de coller son oreille à la porte, et se ravisa en se souvenant que la pièce était insonorisée.

« – Est-ce que quelqu'un aurait vu M. Lee s'il vous plaît ? Demanda-t-il en vain alors que tout le monde répondait négativement ou haussait les épaules. »

Ses sourcils s'étaient froncés pour de bon, il n'aimait pas la situation. On lui avait demandé de partir trois minutes pour imprimer des documents que le patron avait eu l'audace d'oublier, de perdre ou peu importait son excuse, pour qu'il revienne et que la porte soit fermée !

Il dégaina son portable, le mettant à son oreille en attendant une réponse de Minho. Il s'impatientait sérieusement, et puis il n'avait nul part où poser la grosse pile de documents qu'il venait de récupérer. Il allait définitivement passer un savon à son patron, et pas seulement à propos de cet incident.

Agacé, il prit les escaliers jusqu'à l'étage du dessus où il alla directement trouver la salle des caméras. Il n'avait aucune intention de fouiller dans la vie privée de son ami et patron, mais ce dernier n'avait pas non plus le droit de se volatiliser sans donner de nouvelles et sans daigner répondre au téléphone, alors qu'ils s'étaient quittés il n'y avait pas de tant de temps que cela.