- Chapitre 2 -

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J'entends des pas lourds revenir vers la pièce, le verrou se tourne et la porte s'ouvre dans un fracas assourdissant.

Je sursaute lorsque je sens des mains froides et rugueuses me toucher le dos. C'est lui, c'est Monsieur Yrieix.

Il est maintenant en face de moi, à moitié assis sur le bureau au centre de la pièce. Il est grand, extrêmement grand, je constate que ses mains sont également recouvertes de tatouages, elles sont énormes. Il serre les poings, il a des bleus sur les phalanges. Il m'observe longuement.

Je suis toujours suspendue, en sous vêtements, vulnérable. Je baisse les yeux pour ne pas croiser son regard répugnant.
Il entame la conversation en se présentant : « Je m'appelle... » il s'arrête, se lève, s'approche à vive allure et me donne un énorme coup de poing dans les côtes, ma respiration se coupe immédiatement, son visage est collé au mien, aucun son ne sort de ma bouche pourtant je voudrais hurler de douleur. Il plonge son regard bleu mais tellement sombre dans le mien et dit doucement : «  Première règle, tu me dois le respect, donc quand je parle tu la fermes et tu me regardes dans les yeux, compris ?! ». J'acquiesce. Il retourne s'asseoir sur le bureau et recommence : « Je m'appelle Arès, Arès Yrieix. Tu es chez moi ici et tu es maintenant à moi. »

Il me demande si j'ai une question, je le regarde fixement et lui fais signe de la tête pour lui dire oui. « Parle ! » me dit-il. Je lui demande pourquoi je suis ici, comment je suis arrivée et quand je pourrais repartir chez moi. Il se lève à nouveau brusquement, quand il arrive prêt de moi je peux entendre sa respiration haletante, j'essaie de me recroqueviller sur moi-même et le supplie : « Non, s'il vous plaît... je vous en prie... je n'ai rien fait de mal ! ».

Il défait la boucle de sa ceinture et l'enlève doucement des passants de son pantalon en souriant. Il l'enroule calmement autour de son poing et attrape la boucle métallique du bout des doigts. Il passe délicatement la boucle argenté sur mes lèvres, puis descend au niveau de mon cou, de ma poitrine. Elle est gelée et me fait frissonner. Il sait qu'il me terrifie, il sourit et me dit : « j'avais dit une question, Persia, une seule question ! ». Je baisse la tête, je sens déjà la douleur que va me provoquer son poing, il le serre en tenant fermement la boucle de la ceinture.

Un soupir m'échappe, mon instinct de survie prends le dessus : « Je vous prie de m'excuser, par pitié, je suis désolée... ».
Son poing se desserre doucement : « ça ira pour cette fois, c'était ta dernière chance. Pour répondre à tes questions, tu vas vite comprendre ce que tu fais ici et tu auras plutôt intérêt à te plier à mes règles et mes demandes sinon ça sera un vrai calvaire pour toi. Tu es arrivée ici avec Mad, il t'a repéré à la soirée par rapport à mes critères, il a mis du GHB dans ton verre, a attendu que la drogue fasse effet et que tu perdes connaissance pour te récupérer. D'ailleurs, il m'a parlé de votre petite conversation, il a confirmé que tu n'avais pas tenu longtemps avant de t'évanouir. Quant à ta dernière question, quand est-ce que tu pourras rentrer chez toi... » il s'arrête, rit diaboliquement et reprend : « si tu sors d'ici un jour ma belle, ce sera les pieds devant. ».

Quelqu'un toque à la porte, Arès ordonne à la personne d'entrer. Un homme entre avec une mallette : « Monsieur Yrieix, veuillez m'excuser si je vous interrompt ou si je vous dérange. J'apporte ce que vous m'avez demandé. »

« Parfait ! » répond Arès, « pose la mallette sur le bureau et allume la cheminée. » L'homme s'exécute, Arès ouvre la mallette. Je distingue des pansements, de l'alcool pour désinfecter les plaies, toutes sortes d'ustensiles, des gants et une longue barre en fer. Il semble savoir ce qu'il fait et prépare une table avec du matériel. L'homme lui demande si il a besoin d'aide, il a l'air très jeune. Arès lui répond par la négative et il lui demande en me fixant ce qu'il pense de la nouvelle. Le jeune homme n'ose pas répondre, il doit être autant terrifié que moi. Arès rigole et lui dit que les femmes comme moi on besoin d'être traitées ainsi pour se soumettre.

La chaleur de la cheminée commence à réchauffer la pièce, c'est agréable. Je suis fatiguée et mes yeux restent péniblement ouverts. J'aperçois tout de même Arès s'avancer jusqu'à la cheminée et y déposer le bout de la barre de fer, il sort de la pièce avec l'autre homme. 

Toujours le même soulagement lorsque la porte se ferme, je ressasse ce qu'il vient de se passer. Je me demande à quoi vont servir les ustensiles de la mallette. J'espère sincèrement ne pas assister à  quelque chose d'horrible. Je m'assoupis quelques minutes.

Lorsque j'ouvre les yeux, Arès est devant moi avec un bâillon à la main. Je comprends rapidement que ça va très mal se passer. Je lui demande ce que j'ai fait de mal, il peut lire la terreur dans mes yeux. Il me dit de me calmer immédiatement, que ça va bien se passer. Il ajoute : « Sais-tu pourquoi les animaux sont marqués au fer ? », il n'attend pas de réponse de ma part puisqu'il enchaîne immédiatement : « c'est pour qu'on puisse identifier leur propriétaire en cas de problème. » Il s'approche, caresse mes lèvres avec le bout de ses doigts et enfonce le bâillon dans ma bouche avant de le serrer énergiquement. Il continue en m'expliquant que je suis à lui maintenant, que je suis sa propriété. Il met ses gants et attrape le fer chaud dans la cheminée, l'embout est rouge vif. Il avance vers moi avec un calme sidérant.

Le fer de marquage est à quelques centimètres de mon visage, je sens la chaleur sur ma peau...

Je commence à pleurer, il ajoute : « ça ne sert à rien de pleurer, tu ne vas pas m'attendrir avec tes larmes, je ne suis pas quelqu'un de doux, je ne suis pas quelqu'un de délicat et je n'ai pas l'intention de te faire du bien ! ».

Il me montre le fer de marquage, ce sont ses initiales. Le A de Arès et le Y de Yrieix. Le fer est tellement proche qu'il me brûle déjà la surface de la peau. Je me débat, en espérant pouvoir me défaire de mes liens. Il sourit : « tu te fatigue pour rien, même si tu arrives à te défaire de tes liens, tu ne pourras jamais sortir d'ici. Dans tous les cas, tu dois arrêter de bouger et te laisser faire car si je loupe le marquage, je vais devoir recommencer de l'autre côté. Ça me plairait énormément mais je ne suis pas certain que ce soit pareil pour toi. ».

J'écoute son conseil et me résigne à me débattre. Il me caresse les cheveux, essuie mes larmes et ajoute que je suis une bonne fille, qu'il espère que je continuerai comme ça par la suite...

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