Au matin, une douce lumière filtre à travers les rideaux de la chambre où j'ai trouvé refuge la veille. Je m'étire, sentant la raideur dans mes muscles, résultat d'une nuit de sommeil peu confortable, alourdie par les émotions complexes que j'ai refoulées. L'appartement est silencieux, et je me demande brièvement si Arès s'est levé. Puis une légère odeur de café flotte dans l'air, guidant mes pas vers la cuisine. Attirée par cette senteur réconfortante, je me lève, passe rapidement une main dans mes cheveux pour tenter d'avoir un air un peu plus présentable. J'avance avec le cœur un peu serré par un mélange de curiosité et d'appréhension, sans vraiment savoir quelle version d'Arès je vais rencontrer ce matin.
En entrant, je le trouve près du plan de travail, concentré, ses mains affairées à préparer un petit-déjeuner. Il est si absorbé que, pendant un instant, il me paraît presque vulnérable. Ce contraste entre sa stature imposante et la simplicité de ses gestes, dans cette activité si quotidienne, m'intrigue et me touche. C'est une scène de calme inattendue, d'intimité presque troublante.
Il se retourne en entendant mes pas.
- Bonjour, Persia, me salue-t-il, sa voix grave résonnant dans l'espace tranquille de la cuisine.
Un sourire timide se dessine sur mes lèvres. Il semble étrangement... domestique, dans cet environnement, comme si cet homme imposant et puissant appartenait tout autant à la quiétude d'un foyer qu'aux tumultes de son monde.
- Bonjour, Monsieur, murmuré-je en guise de réponse, essayant de masquer la gêne qui m'envahit.
- Bien dormi ?, sa voix est douce, et son regard porte une lueur tranquille.
Je hoche la tête, un peu surprise.
- Oui... merci.
Il pose la poêle sur le feu et s'approche de moi, ses yeux plantés dans les miens, un éclat de malice y brillant.
- Je t'ai attendue toute la nuit.
Je ressens un léger pincement, incertaine de sa signification. Pourtant, je décide de répondre avec légèreté.
- Je suis sûre que vous vous en êtes bien sorti, Monsieur.
Il émet un rire bref, puis secoue la tête.
- Peut-être. Mais je voulais que tu saches... j'aimerais que tu dormes avec moi, Persia, mais cela ne signifie pas que j'exige toujours plus. Il y a des moments où le simple fait de partager une présence est suffisant.»
Ses mots m'émeuvent, me surprennent presque, et je ressens une chaleur inattendue s'installer en moi. Je lui adresse un sourire sincère, une douceur que je n'avais jamais ressentie dans ses échanges.
- Je vous remercie d'avoir respecté mon choix.
Arès m'invite à m'asseoir pendant qu'il termine de dresser la table. Café, fruits frais, pain, beurre, miel... le tout est disposé avec soin, et je réalise soudain qu'il a préparé ce repas bien plus généreusement que nécessaire. Nous mangeons en silence, mais l'atmosphère est sereine, détendue, comme si une nouvelle complicité s'installait doucement entre nous.
À un moment, son regard glisse sur ma tenue froissée de la veille.
- Tu as dormi avec tes vêtements ? remarque-t-il d'un ton presque amusé. Réalisant que je n'ai pas pris la peine de me changer avant de m'endormir, je ressens un léger embarras. Il semble remarquer ma gêne, et me dit avec une douceur surprenante :
- Tu n'as pas besoin de te contenter de cela ici. Tu disposes de ton propre dressing, avec tout ce qu'il faut pour que tu te sentes à l'aise. Tu peux t'habiller comme tu le souhaites, selon tes envies.
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Persia
General Fiction⚠️ Trigger Warning - Traumas Avertissements⚠️ Chers lecteurs, chères lectrices, cet ouvrage contient des passages décrivant des actions ou propos pouvant déclencher une souffrance émotionnelle et réactiver un possible traumatisme. Notamment des des...