- Chapitre 26 -

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Je l'écoute attentivement, même si les coups contre la porte commencent à être de plus en plus fort, je vois la porte se briser petit à petit.

- « Persia, chérie, fais ce qu'il te dit, obéis lui. Ta vie, notre vie en dépend... si tu meurs, il nous tuera tous... ».

Je ne comprends pas, je lui demande de répéter mais il ne dit plus rien. Il est toujours en ligne, mais il ne dit plus rien. La porte finit par céder, Arès entre en furie. Il est suivi de près par Hadès.

Je laisse tomber le téléphone au sol et attrape un bout de verre que je sers dans ma main. Arès voit le sang qu'à laissé mon pied partout par terre. Il se dirige immédiatement vers moi, ramasse le téléphone, le met sur haut parleur et parle à mon père.

« Je vais tous vous buter, je terminerais par ta salope de fille ! » hurle t'il au téléphone.

J'entends mon père lui répondre, la voix toujours tremblante : « Monsieur Yrieix, je vous en prie... Je lui ai dit d'être obéissante... nous avons conclu un marché... ».

Il lui répond que le marché est devenu caduc à partir du moment où il a laissé son fils de pute faire des business sur son territoire, il continue en lui disant : « Maintenant, je vais t'appeler et tu vas me regarder punir ta petite pute de fille ! ».

Arès raccroche et rappelle aussitôt en appel vidéo, mon père décroche, il ne dit rien.
Arès retire sa ceinture, il la pose contre l'évier puis se dirige vers la chambre. Lorsqu'il passe l'encadrement de la porte, je le vois récupérer la clé de l'armoire dans sa poche. Je sais ce qui m'attend. Il revient aussi vite avec le kubotan dans sa main.

Il s'adresse à mon père : «  j'aurais mieux fait de t'appeler toute à l'heure quand j'étais entrain de la baiser, que ma bite pénétrait sa petit chatte serrée et qu'elle gémissait comme une pétasse ».

Il rigole puis continue en s'adressant à son frère : «  filme et assure toi que ce fils de pute n'en loupe pas une miette, si il détourne le regard une seule seconde, je la tue ! ».

Il se dirige vers moi, je me fait toute petite sous l'évier. Je suis terrorisée. Il attrape mon pied et me tire, je m'accroche du mieux que je peux pour rester sous l'évier mais il donne un premier coup au niveau de ma cuisse, je lâche.

Il me traîne au centre de la pièce, entre les mégots et les bouts de verre puis commence à me frapper. Il semble dans un état second, il ne m'a jamais frappé comme ça. Il enchaîne coup de poing, coup de pied, d'une violence inouïe et indescriptible. J'ai l'impression que mes os se brisent un à un dans mon corps. Je ne peux même pas crier car j'en ai le souffle coupé. Il continue pendant de longues minutes. Ses coups font preuve de sa fureur. Il attrape la ceinture, qu'il prend bien soin d'enrouler autour de sa main pleine de sang, en laissant pendre la boucle dorée. Puis il me frappe encore et encore. Je vais mourir aujourd'hui, battue, violée par un homme et trahie par ma famille.

Hadès filme toujours, mon père ne dit rien, il n'essaie même pas de me sauver la vie, il n'essaie même pas de l'en dissuader.

Mon corps ne ressent plus rien, ni les coups de ceinture, ni les coups de poing amplifiés par le kubotan, ni les coups de pied, plus rien. Arès s'en rend compte, il s'arrête. Jette au sol sa ceinture et le kubotan, se retourne vers son frère et lui dit : « filme bien ça ! ».

Il attrape ma jambe, me tire jusqu'aux pieds de son frère. Je me mets machinalement en position fœtale mais il me replace sur le dos lorsqu'il se met à califourchon sur moi. Ses mains enlacent mon cou, puis il sert et l'air ne passe plus. Je lui tiens les mains et me débat pour qu'il me laisse respirer. Je le griffe, le pince, le frappe à de nombreuses reprises mais il ne bouge pas d'un centimètre. J'étouffe. Je me résigne à me battre et me laisse partir.

Je n'aurai jamais cru pouvoir tenir aussi longtemps dans ce calvaire. Ma vie défile dans ma tête, accentuée par les derniers moments que j'ai vécu, des moments horribles.

Au moment où je commence à m'évanouir, Arès ordonne à son frère de raccrocher. Il s'exécute. Arès me lâche au dernier moment. Il récupère le téléphone et se félicite de laisser mon père dans le doute et l'incertitude.

Je me laisse partir, je ne sens plus mon corps, la seule partie qui n'est pas douloureuse c'est mon visage qu'il a pris soin d'épargner pour une fois.
Je suis au sol, je me tourne sur le côté face contre terre. Hadès et Arès s'assoient sur les fauteuils près de la cheminée, je les regarde, ils discutent comme si rien ne s'était passé. Je ferme les yeux, peut-être qu'il me laissera tranquille.

Je rapproche mes mains de mon visage, je me recroqueville sur moi même. Je sens le bout de verre que j'ai ramassé avant, il a coupé la paume de ma main. Les coupures sont profondes même si le sang a fini par arrêter de couler et a séché sur ma peau.
J'approche le verre de mon avant bras, j'appuie. Une larme de sang se met à couler. Je continue d'appuyer, la douleur que je ressens est infime en comparaison avec celle que je viens de vivre. Je suis concentrée sur mon avant-bras. Je veux en finir, c'est beaucoup trop pour moi. Mon père m'a trahi, il savait très bien avec qui j'étais et ce que je subissais mais il n'a rien fait pour m'aider. Personne ne me sortira de cet enfer, à part moi. Je laisse le verre glisser contre ma peau, j'appuie encore.

À ce moment, je ne prête plus attention à ce qu'il se passe autour de moi. Je ne remarque même pas Arès qui est planté devant moi. Il attrape ma main, je m'effraie. Il récupère le bout de verre et le balance contre le mur.

Je le supplie : « tuez moi... tuez moi, s'il vous plaît ». Il sourit et mime non de la tête. Il me dit qu'il n'en n'a pas fini avec moi, que je vais rester avec lui encore longtemps et que je lui serai très utile. Il me demande de me lever, je ne bouge pas, je n'y arrive pas. Il attrape ma nuque, place sa main sous mes jambes et me soulève. Il me porte et se dirige en dehors de la chambre, nous parcourons les couloirs de la maison. Je tremble de peur, que va-t-il me faire encore...
Je le regarde et tente de lui demander où nous allons. Il me regarde mais ne répond pas, il m'ordonne simplement de me taire. Il continue de marcher, il pousse une porte avec son pied et commence à descendre des escaliers. Nous croisons beaucoup de monde, des hommes, des femmes qui ont l'air d'être autant terrorisées que moi.

Nous arrivons dans une pièce blanche avec une baignoire rempli d'eau. Il me dépose par terre, j'essaye de me réfugier dans un coin.

PersiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant