- Chapitre 31 -

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J'ai toujours mon oreille coller à la porte lorsque quelqu'un toque vigoureusement. Je sursaute.
Le cœur qui bat à toute vitesse, pensant qu'il s'agit de Raph qui s'impatiente, je réponds la voix tremblante : « je suis désolée, j'ai presque terminé, je me dépêche, pardon ».

« Ouvre la porte, Persia ». Cette voix je la reconnais et je pourrais la reconnaître parmi des milliers d'autres. Il s'agit d'Ares. J'ai la boule au ventre, des dizaines de questions me traversent l'esprit avec les scénarios associés à chacune d'entre elles.

Est-ce que j'ouvre ? Pourquoi j'ouvrirais ? Que va t'il me faire ? Et si je n'ouvrais pas ? Que fera t'il quand il sera en colère ? Des questions auxquelles je ne peux pas répondre immédiatement, ou au contraire, des questions pour lesquelles j'ai déjà la réponse et celle-ci ne me convient guère.

Pour ne pas me retrouver dans une situation douloureuse, je fais le choix d'ouvrir la porte, je fais le choix de me soumettre à sa demande.
Je tourne le loquet de la porte, attrape la poignée, l'abaisse et ouvre doucement la porte. Je le vois, il est là, c'est bien lui, tout de noir vêtu, son élégance contraste avec la violence qui peut émaner de lui.
Je baisse la tête, je ne le regarde pas.

« Bonjour » me dit-il froidement. Je lui réponds doucement, la voix presque étouffée par ma peur : « Bonjour monsieur Yrieix ». Il approche sa main de ma joue, caresse mes lèvres du bout de ses doigts et relève ma tête en soulevant mon menton, il veut que je le regarde dans les yeux. Nos regards se croisent et il reprend : « Bonjour, Persia ! » sur un ton encore plus froid que le précédent. Je le salue en le regardant dans les yeux cette fois-ci. Il esquisse un sourire, satisfait que je fasse ce qu'il attend de moi. Il pousse et ouvre un peu plus la porte, s'avance et me demande s'il peut entrer. Bien sûr, qu'il peut, car même si je n'en ai pas envie, il le fera quand même. Je me déplace sur le côté pour le laisser entrer, je regarde en face de moi, Raph est là. Nos regards se croisent, le mien terrifié, le sien qui se veut être apaisant, rassurant et aussi désolé. Il me chuchote à peine, dans le dos d'Ares : « écoute et obéis, ça va bien se passer ».

Une fois entré, Arès referme la porte et le loquet par la même occasion. Je suis tournée vers la porte, il attrape ma main et me tire légèrement pour me mettre face à lui. Il récupère la brosse à cheveux dans ma main, se dirige vers la coiffeuse et la dépose à côté du sac. Il ouvre mon gel douche et le sent. Il ajoute que c'est l'odeur qu'il avait hâte de sentir à nouveau. Il range les produits dans le sac en prenant soin de garder la crème hydratante, les vêtements et sous-vêtements, la brosse à cheveux. Il referme le sac et le jette au sol devant la porte, le bruit me fait sursauter. Il sourit. Je baisse la tête à nouveau mais je le vois retirer sa veste de costume. Il s'approche de moi et l'accroche sur la porte.

Je suis tendue, les jambes et les mains tremblantes. Il me terrifie. Il le constate. Il brise le silence pesant de la pièce : « tu m'as manqué, j'avais hâte de rentrer ». Pour moi, c'est tout le contraire, je le pense fortement mais ne dit rien, bien évidemment. Il finit par le dire de lui même avec un petit rire nerveux : « pour toi, ça doit être tout le contraire, hein ? ». Je ne réponds pas. Il est face à moi, ses mains attrapent la ceinture que j'ai nouée autour de ma taille. Délicatement, il défait le noeud, retire la ceinture et l'accroche à côté de sa veste. Le peignoir s'ouvre légèrement laissant apparaître mes cuisses, mon ventre. Il s'approche encore, il passe une de ses mains sous le peignoir et la pose sur ma hanche, il me ramène à lui. Son autre main, attrape ma nuque et ressert l'étreinte qu'il exerce sur moi. Il finit par embrasser mon cou, mes épaules, mes joues. Il prend beaucoup de plaisir à le faire, d'autant plus qu'il sent que je le crains. Il pose sa bouche sur la mienne et m'embrasse fougueusement, je ne m'oppose pas à lui, je le laisse faire. Il pousse le peignoir sur mes épaules jusqu'à ce que celui-ci glisse le long de mes bras. Je suis totalement nue, machinalement mes bras se referment sur moi-même pour cacher mes seins et mon sexe. Il les replace le long de mon corps en me disant qu'il veut juste me regarder, qu'il ne me fera rien même si il en a très envie : « Je te l'ai dit, tu m'as manqué Persia. J'avais besoin de te sentir, de te toucher, de te regarder. Ne t'en fais pas, je ne te ferai rien de plus ». Il caresse mon ventre, mes hanches et ma poitrine, le froid fait durcir mes tétons, qu'il prend le temps d'effleurer également. D'un seul coup, il se recule rapidement, prend sa tête dans ses mains et dit : « il faut que je me calme, je me vois te faire des dingueries, tu me rends fou ». Il me demande de me rhabiller, je m'exécute. Il s'assoit sur le siège de la coiffeuse et me regarde fixement. Il tient dans ses mains les vêtements qu'il a récupéré dans le sac, il me les tend pour que je puisse m'habiller. J'enfile rapidement le joli tanga en dentelle noir puis le soutien gorge assorti. Il se relève et se rapproche à nouveau, il récupère la petite robe noire que je m'apprête à mettre, se place derrière moi et embrasse mon dos, il dépose des baisers le long de ma colonne vertébrale. Ses mains attrapent mes hanches et me tirent contre lui, je sens son sexe durcit à travers son pantalon : « tu sens que j'ai terriblement envie de te baiser ? » me dit-il. J'acquiesce. Il me redonne la robe que j'enfile immédiatement. Il me montre du doigt le siège sur lequel il était assis en m'ordonnant de venir m'y assoir. J'obéis. Il récupère la brosse à cheveux et commence à me coiffer délicatement. Il brosse chaque noeud doucement. Une fois qu'il a terminé, il attrape la crème hydratante sur la coiffeuse et en mets quelques gouttes sur ses mains, il applique la crème sur mes épaules. Il a les mains chaudes, c'est très agréable. En me massant les épaules, il constate les bleus que j'ai sur les bras et les cuisses, il se tend et ses gestes deviennent brusques.
« Qui t'a fait ça ? » me demande t'il sur un ton énervé. Je lui réponds que je ne sais pas. Il continue en me demandant : « c'est le gars devant la porte qui t'a fait ça ? ». Je lui réponds que non, ce n'est pas lui. Il ajoute « t'es sûre ? Parce que je le tue de mes propres mains dans la minute si c'est lui ». J'attrape ses mains, le regarde droit dans les yeux et lui dit : « Monsieur Yrieix, je vous promets que ce n'est pas lui. ». Il me lâche, récupère sa veste et me dit de me dépêcher de finir de me préparer puis de sortir, qu'il m'attend devant la porte. J'obéis.

PersiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant