- Chapitre 13 -

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J'observe le visage d'Hadès. Des flashs me reviennent en tête. Je les entends se disputer mais c'est comme si mon esprit était ailleurs. Mon arme est toujours pointée vers Hadès, la sienne toujours pointée dans ma direction. Certains moments où j'ai été inconsciente me traversent l'esprit, comme si le fait de voir son visage avait relancé ma mémoire.

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J'ouvre les yeux. Hadès est sur moi, son poids m'étouffe. Il pose ses lèvres sur ma peau, parcourt mon corps avec ses mains. Il se relève, déboutonne son pantalon et le laisse tomber au sol. Je ne peux pas bouger.

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Je plane. Hadès a retiré son caleçon. Son sexe est caché par sa chemise. Il commence à retirer mes sous-vêtements. Il dégrafe mon soutien-gorge, passe ses doigts sous ma culotte et la tire doucement jusqu'à mes chevilles. Le tissu chatouille ma peau. Je ne peux pas bouger.

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Je flotte. Il remonte sur le lit. Se couche sur moi, m'embrasse encore. Son haleine est répugnante, ses lèvres sont rugueuses. Il attrape mes cuisses, les relève vers son torse. Ses doigts rêches caressent mon entrejambe. Je ne peux pas bouger.

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Je me sens mal. Il gémit de plaisir. Je sens son sexe humide et dur contre la peau de mes fesses. Ses doigts touchent mon clitoris et progresse jusqu'à l'entrée de mon vagin. Il tente d'y insérer un doigt. Je l'entends murmurer : « tu es sèche, Persia, je vais te faire mouiller, tu vas adorer ». Il retire sa main, l'a dirige vers sa bouche, lèche langoureusement ses doigts puis retourne toucher mon clitoris. Je ne peux pas bouger.

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J'ai envie de vomir. Hadès est debout au pied du lit, il se rhabille. Il s'engueule avec Arès. Arès lui pointe son arme dessus et lui hurle de s'en aller avant qu'il le tue. Hadès rigole et lui dit de se détendre : « Calme toi, mon frère ! Je te l'ai juste préparée ! Il faut que tu la démontes ! Les autres te trouvent faible depuis qu'elle est là ! Tu dois agir sinon ça va être le bordel ! ». Arès l'attrape au cou, il est furieux. Il le traîne en dehors de la chambre et claque la porte.

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Je suis sortie de mes pensées par Hadès : « Redonne lui son flingue ! Obéis espèce de petite pute ! ». Je le dévisage et lui fait face : « tu m'as v... » je laisse un silence terminer ma phrase, je n'ose pas prononcer ce mot, je me sens terriblement sale. Il me répond en riant : « je t'aurais fait tellement mal que tu t'en serais rappelé. Heureusement pour toi, Arès est arrivé à temps ». Ils avancent tous les deux en même temps, ils s'approchent de moi d'un pas déterminé, je panique, tremble et par mégarde j'appuie sur la détente. Le coup de feu est assourdissant, mes yeux se ferment instantanément, je lâche l'arme par terre et me recroqueville sur moi-même, les mains sur les oreilles. Je n'ose pas regarder la pièce. Je suis terrifiée, je n'ai pas voulu appuyer sur la détente même si ils l'auraient mérités. J'entends Arès récupérer son arme, il y insère une balle et demande à son frère si il va bien. Le bruit du barillet qui tourne et s'enclenche me tétanise.
Hadès s'approche rapidement de moi : « elle a failli me buter cette pute ! Je vais la tuer », il attrape mes cheveux et me traîne brusquement jusqu'au centre de la chambre. Arès le stoppe et lui dit qu'il va s'en charger, il me relève en tirant sur mes cheveux et m'ordonne de me mettre à genoux. Je m'exécute, je ne peux rien tenter face à eux. Il pointe son arme vers mon visage : « Ouvre ta bouche sale pute ! » je le supplie. Il entre son arme de force entre mes lèvres et l'enfonce violemment dans ma gorge, le métal est encore chaud à cause du coup de feu. Mes mains touchent les siennes, je le supplie mais je n'arrive pas à articuler. L'arme est grosse et m'empêche de m'exprimer.
« Regarde moi dans les yeux espèce de chienne » m'ordonne t'il. Je le regarde les yeux remplis de larmes, son regard est noir, furieux.
Je le supplie en lui disant que je n'ai pas fait exprès d'appuyer sur la détente. Les secondes s'écoulent et me paraissent durer une éternité. Hadès jubile : « Elle le mérite, fais le ! Elle aurait pu nous tuer ! ». Arès enfonce l'arme encore. Il laisse entrevoir aucuns sentiments, ni de la haine, ni de la peine.
Je sens qu'il va appuyer. Mon cœur s'accélère. Je le supplie encore et encore, je suis en pleurs, en vain. Je vais mourir. J'essaie d'hurler mais le canon m'étouffe. Il presse son doigt sur la détente. Je peux voir le chien de l'arme partir en arrière et revenir immédiatement. Le bruit sourd est terrifiant. Aucune balle ne sort. Le stress retombe immédiatement, mon corps me lâche, les larmes coulent à flots sur mes joues. Arès retire l'arme de ma bouche, il me cogne avec la poignée. J'ai la bouche en sang. Je tombe au sol. Arès m'attrape à nouveau les cheveux, me relève et me demande de me remettre à genoux. Hadès observe la scène sans en perdre une miette. Je baisse la tête, mon sang dégouline sur mes cuisses jusqu'au sol. Le marbre devient glissant, mes genoux patinent. Arès penche ma tête vers l'arrière : « Ouvre ta putain de bouche ! ». J'entrouvre mes lèvres, il y enfonce à nouveau l'arme. Il n'attend pas longtemps avant de presser la détente. Le son est toujours aussi angoissant. Il me frappe à nouveau avec la poignée. Mon visage est meurtri. Il recommencera deux fois sans qu'aucunes balles ne sortent. Il me force à attendre la mort en jouant à la roulette russe sans y participer.
Lorsqu'il arrive au cinquième coup, je vois la balle se placer dans l'alignement du canon. Je sais que c'est la fin. Je plonge mon regard dans le sien, je veux qu'il se souvienne de mon regard avant qu'il me tue, je veux qu'il se souvienne de la terreur dans mes yeux. La pression qu'il exerce sur la détente, enfonce l'arme toujours un peu plus au fond de ma gorge. La chien recule doucement, je ferme les yeux. J'inspire profondément, la mort ne sera certainement pas aussi douloureuse que les nombreux jours que j'ai passé ici. Ce sera certainement un soulagement. Une fraction de seconde, ma vie défile dans ma tête. Il appuie encore. Une dernière larme parcourt ma joue, je pose mes mains sur les siennes. Je sens son cœur battre, rapidement. Ses mains sont moites, malgré le fait qu'il semble sûr de lui. Je suis prête. Il retire brusquement l'arme de ma bouche et tire dans le matelas juste à côté de moi. Le coup de feu me bousille le tympan. Je ne bouge plus, ma respiration est coupée par la frayeur. Arès est devant moi, il range son arme à l'arrière de son pantalon. Il s'accroupit face à moi, récupère la balle logée dans le matelas. Il la fait rouler sur la paume de sa main, l'attrape avec deux doigts, et caresse mes lèvres avec. La balle est pleine de sang, il finit par la faire glisser entre mes seins pour la laisser dans mon soutien gorge. Il me regarde, soulève mon menton, retire les cheveux de mon visage et les calle derrière mon oreille. Il s'approche de mon oreille et me susurre : « Garde la. Et surtout n'oublie pas que je t'ai laissé la vie, que c'est grâce à moi que tu n'es pas morte ! ».

PersiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant