- Chapitre 34 -

265 11 0
                                    

Je suis vite rassasiée, je continuer de donner à manger à Arès. Il constate que je ne mange plus et me demande de prendre quelques bouchées supplémentaires. J'obéis et me prépare une autre fourchette.

Au moment où je porte la fourchette jusqu'à ma bouche, j'entends Hadès dire : « C'est bien de la nourrir Arès, elle va reprendre du poids. Mais Persia, il va falloir être obéissante pour que mon frère ne soit pas obligé de te frapper. Ou alors tu la frappera un peu moins pour éviter tous ces bleus ». À ces mots, Hadès touche mon bras, je m'effraie et sursaute. La fourchette que je tenais dans ma main tombe sur la veste qu'Ares a posé sur mes genoux et la tache.
- « Putain » dit Arès.
Je me retourne vers lui pendant que j'essaye de nettoyer sa veste pour m'excuser. Je suis terrifiée, dans ma tête j'imagine qu'il va s'emporter, s'énerver et sur fond d'alcool je risque de passer un sale quart d'heure.
- « Pardon, je suis vraiment désolée, je n'ai pas fait exprès, veuillez m'excuser, je vais la nettoyer » lui dis-je apeurée.
Il se lève d'un seul coup, je lui attrape les mains de peur qu'il me frappe. Il me dit de me lever pendant que je m'excuse encore et encore. Je me lève. Je tremble, il se rend compte que je le crains et que j'ai peur de sa réaction.
- « Assieds-toi à ma place » me dit-il puis il s'adresse à son frère « tu casses les couilles Hadès, pourquoi tu l'a touches ? »
« T'excite pas comme ça c'est bon, j'emmènerai ta veste au pressing » lui répond Hadès.
Arès s'assoit à ma place. Je m'assieds à la sienne. Je croise le regard de Raph, il a l'air énervé et tendu.
Arès pose sa main sur ma cuisse et dit : « ces bleus-là ne sont pas de moi ».
Son frère lui demande si il sait qui m'a frappé, Arès répond par la négative puis me redemande qui m'a fait ça.
Je sens la tension monter autour de la table, Dario ne me lâche pas du regard, il doit avoir peur que je dise que c'est lui qui m'a frappé. Raph attend ma réponse aussi. Je sais qu'Arès deviendra violent et pourrait le tuer, je n'ai pas envie de voir ça même si Dario mériterait qu'on lui remette les idées en place.
Je réponds : « je suis désolée mais je ne sais pas qui m'a fait ça ».
Dario soupire, de soulagement j'en suis certaine.

Arès me demande si j'ai encore faim, je lui réponds que non et le remercie pour ce repas. Il sourit.
La serveuse débarrasse la table.
Arès attrape ma main et se lève : « tu viens, je vais te raccompagner ». Je me lève. Il dit à son frère qu'il revient tout de suite.
Nous quittons la table et nous avançons pour sortir de la terrasse.

Je suppose qu'il va me ramener dans sa chambre, je suis à la fois soulagée car cette pièce en bas commençait à me rendre folle. Entre le fait d'être dans le noir toute la journée et ne pas avoir conscience du temps qui passe mais aussi d'entendre les plus petits sons perceptibles, je pense que je préférerais mourir. Je suis aussi angoissée de me retrouver toute seule avec Arès car je sais de quoi il est capable. À choisir, je préfère la chambre. C'est peut être idiot, mais je pense que vivre dans le noir est la chose la plus difficile que j'ai eu à subir ici.

Je suis Arès de près. Il marche vite et je me presse pour  ne pas l'énerver. Nous arrivons devant une porte, il l'ouvre et descend les escaliers. Je le suis. Il s'agit du sous-sol où j'étais avant.
- « Monsieur Yrieix... » ose-je timidement.
Il s'arrête d'avancer et se retourne. Mon cœur et ma respiration s'accélèrent parce que j'angoisse à l'idée de retourner dans cette pièce.
- « est-ce que vous allez m'enfermer dans la pièce à nouveau ? »
- « oui, pendant quelques jours »
Son téléphone sonne, il le récupère dans sa poche et le regarde et lit quelque chose dessus. Il me regarde dans la foulée et me dit que je dois me détendre car mon cœur bat trop vite. Il m'explique que la puce dans ma nuque est reliée à son téléphone et qu'il reçoit une notification quand mes constantes changent.
- « je vous en prie, je vais être obéissante, ne m'enfermez pas là bas. J'ai peur... »
- « Je sais Persia, mais je n'ai pas le choix, je veux être bien certain que tu auras compris la leçon quand je viendrais te récupérer »
Je m'approche de lui et me mets à genoux pour le supplier. Je fais de la peine à voir, supplier mon bourreau de pouvoir rester avec lui.
Il attrape mes mains et me relève, me plaque contre le mur et se colle à moi, il m'embrasse fougueusement. Il s'arrête, plonge son regard dans le mien et me dit : « j'adorerais Persia, vraiment j'adorerais te garder près de moi dès aujourd'hui mais ce n'est pas possible, je dois repartir pour quelques jours ».

Je comprends que je vais retourner à l'intérieur de cette pièce, dans le noir, sans un bruit. Je tente de lui expliquer ma peur et ce que j'ai ressenti, il me répond qu'il sait ce que ça fait mais que cette fois ce sera différent. Je me résigne et m'avance dans le couloir. Il m'interrompt : « As-tu besoin d'utiliser la salle de bain pour te rafraîchir ou pour autre chose ? ». J'acquiesce, c'est peut-être sa façon de me laisser un peu de temps pour me calmer. Il pousse la porte de la salle de bain avec son pied et me fait signe d'y entrer, j'entre et il referme la porte derrière moi

Je suis seule, il ne m'a pas suivi dans la salle de bain. Je respire à plein poumons pour tenter de me calmer. J'attrape le sac au sol et l'ouvre, je récupère un gant de toilette que j'humidifie avec de l'eau fraîche et me rafraîchis avec. Je prends également le dentifrice et la brosse à dent et en profite pour me laver les dents.

Je me dépêche même si je préférerais rester ici encore un peu. Je me rince la bouche avec de l'eau et range les affaires dans le sac. Au moment de ranger la brosse à dent, une pensée me suggère de la garder sur moi, je la cache donc dans mon soutien gorge sous mes seins en espérant qu'Ares ne s'en rende pas compte.
J'attrape des cotons et du démaquillant et me nettoie le visage puis je récupère la brosse à cheveux.
Arès rentre à ce moment, je m'effraie légèrement parce qu'à quelques secondes près il me prenait la main dans le sac à cacher la brosse à dent. Il s'assoit sur la chaise près de la coiffeuse et me regarde me brosser les cheveux.
Lorsque j'ai terminé, je range la brosse à cheveux dans le sac, le referme. Je me retourne le sac à la main vers Arès mais il est déjà là, juste devant moi. Je recule légèrement et lâche le sac mais je me retrouve coincée entre lui et le meuble du lavabo. Il s'avance encore, décale le sac d'un franc coup de pied, me soulève et m'assoit sur le meuble, il écarte mes jambes, se place entre, relève ma robe et me ramène à lui. Je le laisse faire même si je préférerais m'enfuir. Avec ses mains il attrape mon visage et m'embrasse à nouveau. Ses lèvres touchent les miennes, elles sont chaudes, douces et légèrement sucrées. Il sent l'alcool et son attitude coïncide parfaitement avec le nombre de verre qu'il a bu. J'arrive à percevoir son parfum, des notes boisées mélangées à une effluve marine. J'ai beau le détester du plus profond de mon cœur, c'est un bel homme, il est élégant et sait prendre soin de lui. Sa violence et sa noirceur le desservent énormément. Je lui rend son baiser, espérant qu'il change encore d'avis.
- « Ne fais pas ça, Persia... » me dit-il en me regardant droit dans les yeux, son visage à quelques centimètres du mien.
- « Faire quoi ? »
- « M'embrasser pour ne pas retourner là-bas »
- « Je tenais à vous remercier pour le repas et tout le reste... » dis-je doucement.
- « Tout le reste ? »
- « Vous m'avez permis de boire, vous avez trinqué avec moi, vous avez fait preuve de douceur et de bienveillance à mon égard, vous m'avez protégé du regard de cet homme, je vous remercie pour tout ça... ». Je baisse la tête, j'ai envie de me gifler, je suis en train de remercier l'homme qui m'a battue et violée pendant des jours, je me dégoûte.
Il relève ma tête, place mes cheveux derrière mes oreilles et m'embrasse à nouveau. J'espère qu'il a assez bu pour ne pas se rappeler de ça. Je sens qu'il a envie de plus qu'un baiser, j'appréhende ce moment où il va vriller et tente d'y échapper. Je place mes mains près de son cou, l'embrasse aussi, il apprécie. Finalement, je laisse glisser mes mains sur son torse, je sens ses pectoraux, il est extrêmement musclé et je ne pourrais rien contre lui s'il décide d'aller plus loin. Je le repousse délicatement, il sourit nerveusement et passe sa main sur son visage comme pour se changer les idées.

PersiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant