Immédiatement, les deux hommes me lâchent.
Je retourne me réfugier dans le coin, je touche mon cou puis m'adresse au médecin : « qu'est-ce que vous m'avez fait ? ».Il ne me répond pas, il ne me regarde pas.
J'hurle : « putain, qu'est-ce que vous m'avez fait tout à l'heure ? ».
Il sourit : « tout à l'heure ? » un rire lui échappe. « Ça fait deux jours que tu es là » ajoute-t-il.Il s'adresse maintenant aux deux hommes : « apportez lui de l'eau », il ajoute en insistant « tout à l'heure! ». Il remballe ses affaires dans un genre de grand sac, se relève et retourne vers la porte.
Je ne réagis pas à ce qu'il vient de me dire et lui demande à nouveau de me dire ce qu'il m'a fait.
Il me répond : « j'ai fait ce que le patron m'a demandé de faire » il continue en levant un doigt à chaque énumération : « examen médical, radio, puce, contraception et compte rendu ».Je l'interroge : « comment ça, puce et contraception ? ».
Il répond : « utilise ta tête et tu devrais comprendre ». À ces mots, il sort de la pièce, suivi des deux hommes.La pièce redevient sombre et silencieuse. J'enroule mes bras autour de mes jambes et pose ma tête contre mes genoux. Mes larmes coulent toutes seules, je reste silencieuse. Je comprends rapidement que le calvaire n'est pas terminé, qu'Arès ne va pas me tuer ou me faire tuer. Je vais lui servir à assouvir ses pulsions sexuelles jusqu'à ce qu'il décide de me retirer la vie car je ne lui servirais plus à rien. Ce sera donc ça, le reste de ma vie.
Je pense à tout ce qu'Ares m'a fait subir et ce que je vais encore endurer à l'avenir. Finalement, je me dis que je vis des moments d'accalmie actuellement et que je ferais mieux d'en profiter pour me reposer. Je suis ici depuis deux jours déjà. Deux jours qu'Ares ne m'a pas frappée, deux jours qu'il ne m'a pas violée. Finalement, je me sens plutôt bien ici, même si je suis vulnérable. Je me couche au sol et me couvre avec le drap. Je m'endors rapidement.
...
...
Je suis réveillée de la même façon que tout à l'heure, à cause de la lumière qui s'illumine dans la pièce. Cette fois, je reçois un coup au niveau de la cuisse : « Réveille-toi salope ! ». Je me relève et ouvre difficilement les yeux. Je reçois un autre coup de pied dans la cuisse. Ce sont à nouveau les deux hommes, celui qui me donne des coups de pieds, tient un verre d'eau dans sa main. Il me le tend, j'approche ma main lorsqu'il me donne un coup de genou dans le bras.
« Arrête Dario ! Donne lui et on se casse » lui dit l'autre homme.
Dario s'accroupit à mon niveau, il approche le verre de sa bouche et boit une gorgée. Il pose le verre au sol, puis approche sa main de ma joue et la caresse. Je le repousse vivement. Dario regarde l'autre homme et lui dit : « agressive, j'adore ça ! Franchement, tu n'as pas envie de la baiser ? ». Il se retourne vers moi, commence à toucher mes jambes, l'intérieur de mes cuisses. Je le repousse avec mon pied et lui dit de me laisser tranquille. Il manque de tomber à la renverse. L'autre homme lui attrape le bras et le tire pour partir : « Allez Dario, on y va ! ».Dario se relève, le pousse et lui dit : « tu fais chier, Raph ! Le patron n'est pas là c'est le moment de s'amuser un peu ! »
Raph rétorque et lui ordonne de quitter la pièce et de me laisser tranquille. Dario donne un coup de pied dans le verre d'eau, me regarde et me dit qu'il reviendra.
Puis ils sortent tous les deux de la pièce, la plongeant à nouveau dans le noir complet.Les heures passent. Je m'endors dans le noir et me réveille dans le noir. La pièce semble être insonorisée, il n'y a vraiment aucun bruit. Je peux entendre mon cœur battre. J'ai l'impression de perdre la tête... un bourdonnement retentit dans mes oreilles. J'ai l'impression de pouvoir entendre mon sang circuler dans mes veines, mes respirations font un bruit tel que je tente de retenir ma respiration le plus longtemps possible. Un véritable calvaire. Mes pensées se mélangent et tout devient de plus en plus confus. Je passe un long moment à pleurer. Puis je finis par me rendormir.
...
...
Plusieurs jours passent ainsi, je n'ai plus aucune notion de temps. Quelques fois, une personne passe me déposer un verre d'eau. Je dors, je me réveille, je réfléchis, je pleure, j'ai envie de mourir. Dans le noir complet, toujours.
...
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La lumière s'allume enfin, Raph entre dans la pièce. Il me demande de me lever et de le suivre. Je me lève, dans le coin de la pièce mais ne le suit pas. Je l'interroge : « pourquoi je dois vous suivre ? ». Il me répond immédiatement qu'il a reçu un ordre : « tu dois prendre une douche, je vais te montrer où se trouve la salle de bain ». Je m'avance pour le suivre. Il me devance dans un long couloir blanc, un sac de voyage à la main, il fini par ouvrir une porte sur la droite, y dépose le sac à l'intérieur et me fait signe d'y entrer. Je m'avance, il me barre le passage avec son bras, je me recule instantanément de peur d'avoir mal agit.
« N'aies pas peur, je voulais juste te dire que tu seras vraiment tranquille à l'intérieur, il y a un loquet, tu peux fermer la porte à clef et il n'y a pas de caméra, sois rassurée, j'attends devant la porte ». Il retire son bras pour me laisser entrer, j'entre et commence à refermer la porte, il l'arrête avec son pied et ajoute : « ne fais pas de conneries et ne reste pas trop longtemps, je n'ai pas envie d'avoir des problèmes et que tu en aies également ». Il attrape la poignée de la porte et la referme sans que je puisse avoir le temps de le remercier.Je suis dans la salle de bain, je ferme le loquet de la porte à clef. Je me sens enfin en sécurité, même si je sais qu'Arès pourrait défoncer la porte en moins de temps qu'il faut pour le dire. Je ramasse le sac et le dépose sur la jolie et grande coiffeuse. Je l'ouvre, sans grand étonnement, ce sont les produits que j'ai l'habitude d'utiliser, mon shampooing, mon après shampooing, mon gel douche, ma crème hydratante, il y a tout. En plus, il y a une crème dépilatoire. Ils sont malins, il ne faudrait pas que je me tranche les veines avec une lame de rasoir, même si Arès m'en avait offert une au début. Je regarde chaque recoin de la salle de bain, il n'y a effectivement aucune caméra, je retire le drap qui m'enveloppait et mes sous-vêtements. Je me regarde dans le miroir, mes joues sont creusées, mes côtes plus qu'apparentes, mes cheveux sont gras et emmêlés. J'ai des bleus récents sur les cuisses et sur les bras ceux que Dario m'a fait, d'autres sont entrain de jaunir et de disparaître progressivement, ceux qu'Ares m'a fait. Je relève mes cheveux et me tourne pour essayer de regarder ma nuque, je n'y parviens pas, je sais que le médecin m'a implanté une puce mais je ne comprends pas pourquoi.
Je finis par me diriger vers la douche, même si je l'avoue un bain m'aurait fait beaucoup de bien. Je n'ai pas le temps pour ça, Raph me l'a fait comprendre. Je ne veux pas qu'il ait des problèmes à cause de moi, il a l'air d'être quelqu'un de bien même si il se trouve au mauvais endroit pour le montrer. J'allume l'eau, elle est gelée sur le moment, je la laisse ruisseler le long de mes jambes. Elle devient progressivement de plus en plus chaude et je me glisse alors sous le jet. Immédiatement, de mauvais souvenirs refont surface et envahissent mon esprit, ce jour où Arès a tenté de me noyer ou encore lorsqu'il a violemment pris ce qu'une femme a de plus cher à donner. Je commence à me laver les cheveux, je les rince le tête remplie de mauvais moments. Comme pour oublier tout ça, je commence à me laver frénétiquement, je frotte de plus en plus fort, je me sens terriblement sale. Le frottement finit par me bruler la peau et je me dis que je n'ai pas à m'infliger ça, je rince le savon que j'ai sur le corps. J'utilise la crème dépilatoire et me dis que ça fait un bien fou de pouvoir se laver. Je rince la crème et me lave une seconde fois.
Une fois terminé, j'éteins l'eau, attrape le peignoir qui se trouve dans le sac et l'enfile, je le ferme et noue la ceinture autour de ma taille. J'attrape la brosse dans le sac. À ce moment, j'entends Raph parler avec quelqu'un, je tend l'oreille, je n'entends plus rien. Je m'approche doucement de la porte et y colle mon oreille, je l'entends dire : « oui, elle est là ».
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Persia
General Fiction⚠️ Trigger Warning - Traumas Avertissements⚠️ Chers lecteurs, chères lectrices, cet ouvrage contient des passages décrivant des actions ou propos pouvant déclencher une souffrance émotionnelle et réactiver un possible traumatisme. Notamment des des...