- Chapitre 62 -

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Arès arrête la voiture devant l'entrée de la maison, les phares illuminant l'allée sombre. Je sens la tension dans l'air, et son silence m'inquiète. Il prend une profonde inspiration avant de couper le moteur, son visage dur et fermé. Il ouvre brusquement la portière et la laisse grande ouverte, s'assurant que je puisse entendre chaque mot qui va suivre.

Rapidement, ses hommes de main arrivent, le visage sévère et professionnel. Arès n'a pas besoin d'expliquer davantage ; ils savent que lorsque leur patron est dans cet état, il n'y a pas de place pour les erreurs. Il se tourne vers trois d'entre eux et, d'un ton tranchant, leur ordonne de s'occuper du type qui est encore inconscient dans le coffre. Les trois acquiescent silencieusement avant de se diriger vers l'arrière de la voiture, leur démarche assurée et déterminée.

Arès pointe ensuite un quatrième homme, celui en qui il semble avoir le plus de confiance. "Toi, raccompagne-la jusqu'à notre appartement," dit-il d'une voix glaciale. "Je ne veux personne d'autre pour cette tâche." L'homme hoche la tête, son expression aussi impassible que celle de son patron.

Puis, avec une lenteur délibérée, Arès fait le tour de la voiture pour rejoindre la portière côté passager. Je reste immobile, mon cœur s'accélérant, redoutant ce qu'il va faire. Il ouvre la portière en silence, son regard froid planté dans le mien. Sans dire un mot, il me fixe, ses yeux durs et brûlants d'une colère maîtrisée.

- Descends, ordonne-t-il d'une voix basse et autoritaire. 

Je déglutis, tremblante, et obéis sans un mot, descendant de la voiture avec une hésitation visible. Je jette un coup d'œil à l'homme de main désigné pour m'escorter, mais avant que je n'aie eu le temps de faire un pas, une main brutale me saisit. Arès m'attrape par le bras, ses doigts s'enfonçant dans ma peau comme des griffes de fer. Il me tire vers lui, me forçant à lui faire face.

Son souffle est chaud et rapide, et son regard, plein de possessivité, transperce le mien. Il ne dit rien pendant un instant, se contentant de me fixer, ses traits marqués par une rage qu'il ne tente même plus de cacher. Je lutte pour ne pas détourner les yeux, pour ne pas montrer la peur qui bat furieusement dans ma poitrine. Mais mon cœur martèle contre mes côtes, et ma respiration se fait difficile.

- Tu as beaucoup de choses à expliquer, Persia, dit-il enfin, sa voix tranchante. Tu t'es mise dans une situation que tu n'as pas mesurée, et je veux que tu sois convaincante dans tes explications. Sinon... tu sais très bien ce qui t'attend.

Sa menace flotte dans l'air, lourde de sens.

Je fronce les sourcils, ma peur montant d'un cran. 

- Qu'est-ce que vous voulez dire, Monsieur ? parviens-je à articuler, ma voix tremblante trahissant mon anxiété. Qu'est-ce que vous comptez faire ?

Il lâche un rire amer, un son qui résonne dans l'obscurité. 

- Je ne voulais plus me montrer violent avec toi, mais je n'ai pas toléré la décision que tu as prise en sortant de la voiture de mon père aussi bêtement. J'espère que tu es prête à me donner des arguments valables, je te laisse le bénéfice du doute, parce que je ne veux pas être obligé d'utiliser ma colère contre toi.

Je secoue la tête, essayant de rassembler mes pensées. 

- Mais je ne voulais pas... je ne voulais pas être dans cette situation. Je suis désolée !

Je cherche à me défendre, à lui montrer que je ne suis pas celle qui doit être punie.

Arès interrompt notre échange, sa voix ferme. 

- Ce n'est pas le lieu ni le moment pour ça.

Alors que je regarde ses hommes de main sortir l'homme du coffre et le mettre à genoux derrière la voiture, une boule d'angoisse se forme dans mon ventre. 

PersiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant