- Chapitre 47 -

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Alors que la fatigue me gagne, je finis par sombrer dans un sommeil profond, blottie contre lui, entourée de la chaleur rassurante de son étreinte. La nuit s'étire paisiblement, mais je me réveille à un moment, encore enveloppée de cette douceur inédite. Un sentiment nouveau s'épanouit en moi, un désir tendre et spontané, que je n'ai jamais ressenti.

Je me tourne vers Arès, qui dort à mes côtés, la respiration calme et régulière. L'espace d'un instant, je l'observe, fascinée par la paix qui se dessine sur ses traits endormis, contrastant avec la tension et la dureté qui émane habituellement de lui. Doucement, je passe ma main sur son torse, effleurant sa peau avec légèreté,  mes doigts caressent ses pectoraux saillants avec curiosité.

Il ouvre lentement les yeux, son regard encore embrumé par le sommeil, mais une douce lueur s'y allume quand il réalise ma présence et prend conscience de ma caresse. Ma main glisse le long de son torse, jusqu'à son ventre puis son sexe. Sans un mot, il répond à mon invitation silencieuse, un sourire à peine perceptible sur les lèvres.

Nous nous retrouvons dans une intimité encore plus profonde, plus complice et tendre que quelques heures plus tôt, comme si la distance entre nous s'était totalement effacée. Nos gestes sont lents, chaque toucher exprimant une profondeur qui va au delà des mots. Dans l'obscurité de la nuit, tout semble plus intense, plus vrai, et je me laisse porter par cette chaleur nouvelle.

Je me place à califourchon sur lui, les mains sur son torse. Lui, attrape mes hanches et accompagne chacun de mes mouvements avec délicatesse. Il détache une de ses mains pour effleurer ma poitrine, je me penche vers lui, il caresse mes cheveux. Chaque gémissement rythme notre étreinte, chaque baiser étouffe le son de notre plaisir mutuel. Nous atteignons doucement le point d'arrivée. Comme pour me rappeler son rôle de dominant, il me fait basculer sur le côté. Il se retrouve derrière moi, attrape mes bras et me relève contre lui, sa main se place juste sous mon menton, sans agressivité, simplement d'une douceur implacable. Ma tête contre son épaule, je suis à genoux, ses vas et viens plus précis, font que je ne peux plus étouffer mes ressentis même si je tente de me retenir. Je pose ma main contre le mur pour ne pas perdre l'équilibre, il dépose la sienne dessus et accélère légèrement la cadence. Il n'essaye plus de retenir son plaisir, voyant que je suis sur le point de jouir, il détache sa main de la mienne et caresse mon sexe. Le simple toucher de ses doigts me fait gémir de plaisir, sentant ma retenue il continue plus vigoureusement.

- Lâche-toi, Persia, murmure-t-il au coin de mon oreille, je veux t'entendre.

A l'entente de ces mots, je me lâche et ne retiens plus aucuns de mes gémissements. Jusqu'à ce que nous finissions par jouir conjointement.

Quand nous nous rendormons, je me sens apaisée comme jamais je n'ai pu l'être ici, je me sens enveloppée de sa protection.

Le matin, je me réveille doucement, les rayons du soleil s'infiltrant dans la chambre, dessinant des éclats dorés sur les draps blancs. En me tournant, je remarque qu'Ares n'est plus là, c'est habituel chez lui de disparaître sans dire un mot. Je sens un souffle frais sur ma peau et je remarque que la fenêtre est ouverte, je ne pensais pas qu'elle pouvait s'ouvrir, un soupçon de liberté.

Mon regard tombe sur la table basse. Là, soigneusement disposés, se trouvent un plateau de petit déjeuner et un écrin en velours sombre. Intriguée, je me lève du lit et m'approche. Le plateau est rempli de fruits frais, de viennoiseries encore chaudes et d'une tasse de thé et de café encore fumant. Arès vient sûrement de quitter la chambre. Mais c'est l'écrin qui attire toute mon attention.

Je l'ouvre doucement et découvre, niché dans le velours, le collier portant mon nom, qu'Ares m'avait arraché d'un coup franc lorsque je suis arrivée. Ce collier, un souvenir précieux, était bien plus qu'un bijou : c'était un symbole de ma liberté, de ma vie passée. Voir cet objet entre mes mains, après tant de jours sans lui, me trouble plus que je ne saurais le dire.

Un mélange de gratitude et d'incrédulité m'envahit. Il m'a rendu un morceau de moi-même.

J'observe le collier, le fermoir, qui avait éclaté sous la pression et la violence d'un geste passé, a été réparé. Je passe le collier autour de mon cou, mes doigts tremblants légèrement alors que je ressens à nouveau le poids familier contre ma peau. Un sourire me vient, timide mais sincère. Ce collier, ce symbole de ma vie avant Arès, me semble à présent être plus qu'un simple bijou ; c'est une part de moi-même qui m'a été restituée.

Je savoure ensuite le petit-déjeuner en silence, goûtant chaque bouchée comme si elle marquait une petite victoire, un retour progressif à quelque chose d'essentiel. Puis, portée par cette légèreté nouvelle, je me dirige vers la salle de bain, le collier toujours contre ma peau, comme une promesse muette de la part d'Ares. Je fais couler l'eau et ajuste la température, m'assurant qu'elle soit aussi tiède que réconfortante. Enfin, je laisse tomber ma nuisette et me glisse sous le jet d'eau.

L'eau chaude ruisselle sur moi, effaçant en douceur les souvenirs des derniers jours, lavant peu à peu les traces de tensions encore présentes. Je ferme les yeux, me perdant dans le calme qui enveloppe tout mon corps. Ici, sous ce jet d'eau, il n'y a plus de peur ni de poids à porter, juste une sensation de bien-être que je m'autorise enfin à ressentir.

Ce que j'ignore, c'est qu'Ares est là, silencieux, dans l'encadrement de la porte. Je ne le remarque pas, absorbée par ce moment rare, perdue dans le murmure apaisant de l'eau. Mes doigts glissent machinalement dans mes cheveux humides, mes mains massant mes épaules et ma nuque pour détendre ce qui reste de tension.

S'il est là, il doit me voir comme jamais auparavant, fragile mais apaisée, loin de la rage ou de la peur que je ressens en sa présence. J'imagine qu'à cet instant, je pourrais être n'importe où, loin d'ici, dans une existence où rien de tout cela n'existe. Et tandis que je laisse échapper un soupir, je continue d'ignorer le regard qui me fixe, imprégnée d'une tendresse insoupçonnée, comme si, dans cet instant suspendu, il voyait en moi quelque chose de précieux.

Je reste sous le jet d'eau, les yeux fermés, savourant chaque goutte qui coule sur ma peau. Perdue dans mes pensées, dans ce moment de répit dont j'avais besoin, je ne l'entends pas entrer. Puis, soudain une présence familière m'enveloppe doucement.

Arès s'est glissé derrière moi, silencieux. Ses mains, d'abord hésitantes, viennent se poser délicatement sur mes épaules, glissant ensuite le long de mes bras, comme pour m'apprivoiser, me laissant le choix de me dégager si je le souhaitais. Son toucher est tendre, presque vulnérable, loin de ce que j'ai connu de lui jusqu'à présent. Il ne dit rien, mais dans son geste, il semble vouloir dire tout ce qu'il n'a jamais osé.

PersiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant