- Chapitre 4 -

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Avant de fermer la porte, il me dit « repose-toi pour tout à l'heure, Persia, repose-toi bien, je vais rentrer vite... ».

Mon corps est frigorifié, je suis terrifiée. Je commence à comprendre que ma vie va devenir un enfer et que je ne pourrais jamais retrouver mes proches. Arès est tellement mauvais que je me demande d'où provient toute sa haine.

Je repense à ce que j'ai vécu en l'espace de quelques heures, tellement de douleurs physiques et psychologiques. Je me demande si je pourrais survivre à cela longtemps.

Le coup de poing qu'Arès m'a assené dans les côtes a formé un énorme hématome. Je repense aux paroles de l'homme... « tu l'as pas loupé celle-là ». Je comprend que je ne suis pas la première, le cri de la femme me revient en tête, la détonation et les cris qui se stoppent par la suite.

Beaucoup de choses me traversent l'esprit, la même idée me revient sans cesse... je vais mourir ici, il va finir par me tuer. Je regarde la brûlure qu'à laisser le fer sur moi, ma peau est à vif et est entrain de suinter. Je suis épuisée, je craque, encore. Je finis dans mes pensées à regarder dans le vide. Les heures passent, je n'ai pas hâte qu'il revienne. Je m'endors finalement, d'épuisement. Je rêve.

...

...

Nous sommes vendredi soir. Papa et maman sont installés dans le salon, ils se chamaillent pour savoir qui va choisir le programme de ce soir.

Mon téléphone vibre, un message d'Anya apparaît sur la conversation que nous avons avec les filles. Je le lis rapidement, elle nous invite à sa petite soirée d'anniversaire en comité restreint demain soir dès 21 h 00. Je ne réponds pas.

J'en parle avec mes parents, ils ne sont pas certains que ce soit une bonne idée, ils ne sont pas là demain soir donc papa ne pourra pas venir me récupérer. J'insiste en leur donnant un maximum d'arguments pour les convaincre...

« S'il vous plaît, dites-moi oui ! Je rentrerai avec les filles, c'est en petit comité et en plus vous me connaissez je ne bois pas... ».

Ils se regardent et me demande d'attendre avant de donner une réponse. Je les laisse en discuter quelques instants. Lorsque je reviens les voir, mon père me dit : « Persia, ma chérie, tu as dix neuf ans, nous savons que nous ne pouvons pas t'interdire de profiter de ta vie, nous acceptons mais tu connais la condition... ». Je ne me laisse pas finir et je lui réponds immédiatement : « oui papa... j'envoie un message quand j'arrive à la soirée et quand je suis rentrée... ne t'inquiète pas ».

Un flash me revient...

Juste avant la soirée, j'étais avec papa et maman dans la cuisine. J'étais prête à partir. Je leurs ai fait un câlin et leurs ai dit que je les aimais. Maman m'a caressé la joue et je l'entends me répéter : « tu es magnifique, Persia. »

...

...

Je me réveille, Arès est devant moi, il me caresse la joue en me répétant « tu es magnifique, Persia ». Il a l'air alcoolisé ou drogué, peut-être même les deux à la fois. Il continue de me caresser la joue, je recule pour ne pas qu'il me touche : « tu vois, je t'avais dit que j'allais rentrer vite... » il titube « tu es magnifique, Persia... dommage qu'on ne se soit pas rencontré avant, dans d'autres circonstances... ». Il retourne vers la porte et la verrouille. Il commence à retirer ses vêtements, il déboutonne sa chemise, desserre sa ceinture et la tirette de son pantalon. Il s'arrête, attrape mon collier et me demande ce que signifie mon prénom. Je lui réponds « Persia veut dire de Perse, mes parents l'ont choisi par rapport à nos origines iraniennes... ». Il attrape un fauteuil à côté de la cheminée, le tire jusqu'à le placer devant moi, il s'installe avec difficultés. Il est affalé, la chemise et le pantalon ouverts, les bras calés sur les accoudoirs et les jambes écartées : « Sais-tu ce que signifie mon prénom ? » je lui réponds que c'est le nom d'un dieu grec. « Effectivement » ajoute t-il « c'est le nom du dieu de la guerre, de la force brutale et de la violence... je trouve qu'il me convient parfaitement ».

J'ajoute : « il me semble qu'Arès était redouté », il me coupe la parole, fier, en me disant qu'il est toujours redouté. Je continue : « et qu'il n'était pas très aimé par ses parents ». Son sourire s'efface de son visage, il se lève brusquement : « qu'est-ce que tu cherches en disant cela ? » il appuie sur l'hématome qu'il m'a laissé quelques heures avant : « tu cherches ça ? ». Je lui réponds : « non, c'est ce dont je me rappelle, je n'insinue rien et ne cherche rien non plus... ».

« Je vais t'apprendre à la fermer ! ». Il se dirige vers l'armoire, son visage est complètement fermé, il sort une clé de la poche arrière de son pantalon et ouvre l'armoire. Je ne peux pas voir ce qu'il y a à l'intérieur de celle-ci, il se poste juste devant. Il cherche quelque chose. D'un coup, il claque les portes, un bruit sourd retentit. Il se retourne en gardant les mains dans son dos, lorsqu'il arrive face à moi, il me montre ce qu'il a dans la main et me demande si je sais ce que c'est et à quoi ça sert.
Dans sa main, il tient un genre de cylindre métallique légèrement plus grand que ses mains avec des emplacements pour caler ses doigts : « je ne sais pas ce que c'est... je ne voulais pas vous énerver... ». Il reprend : « c'est un kubotan, on le tient dans la main avant de porter un coup, ça permet de multiplier par quatre environ la force à l'impact, car le poing est beaucoup plus dur... je vais te montrer la différence... ». Il retire le kubotan de sa main et me donne un violent coup de poing sous ma brûlure : « ça c'était sans et ça... » il replace le kubotan dans sa main, serre le poing et lance son coup au même endroit : « c'est avec ». Une douleur indescriptible survient suivit de prêt par un craquement. Une de mes côtes vient de se briser, il sourit : « ton commentaire vient de te coûter une côte, remercie moi quand même car j'en ai butée pour moins que ça ». Ma respiration est à nouveau coupée, je m'étouffe, je suffoque, mes lèvres et mes gencives deviennent bleues. Il me regarde sans sourciller, il me regarde paniquer, il s'installe à nouveau dans le fauteuil.

Une sensation étrange me parcourt le corps, j'ai chaud, je me sens bien malgré la panique. Mon sang me brûle, ma vue se trouble, mon cœur ralentit, doucement. Je n'entends plus rien et je ne ressens plus rien. Mes pensées se confirment, il a finalement fini par me tuer, plus rapidement que ce que je pensais.

Je ne pense plus et me laisse partir...

PersiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant