- Chapitre 37 -

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Je referme la porte derrière moi.
C'est calme, c'est paisible. J'en profite quelques instants. Je regarde autour de moi et repère les mêmes joints de carrelages que dans la pièce précédente. Je récupère la brosse à dents et continue de limer le manche en la frottant vigoureusement contre le sol.

Pendant plusieurs minutes, je m'affaire à la rendre plus pointue et surtout plus tranchante.

Raph toque à la porte et me dit de me dépêcher. J'utilise rapidement les toilettes, tourne la clé dans la serrure et vais me laver les mains. Raph ouvre la porte et me dit qu'il est temps d'y aller. Je le suis, il me raccompagne jusqu'à la chambre, ouvre la porte et me fait signe d'y entrer. Je rentre, tête baissée. Raph referme la porte, avant qu'il ne la referme totalement j'y passe ma main et lui demande de surveiller Dario. Il acquiesce.

Je m'assois tout près de la porte, j'attrape la brosse à dents et la tiens fermement dans ma main. Je suis terrifiée, tétanisée à l'idée que Dario revienne et tente quelque chose, tétanisée à l'idée d'utiliser la brosse à dents pour me faire du mal. La pièce est toujours éclatante et la musique résonne encore comme en boîte de nuit. Je m'installe sur le côté, la tête au niveau de la porte pour l'entendre s'ouvrir au cas où quelqu'un rentrerait. Je me recroqueville et empoigne la brosse à dents. Je ferme les yeux. Je réfléchis longuement, je me dis que je vais arrêter de résister, que je vais laisser gagner Arès, me plier à ses souhaits et exigences. C'est ce que je dois faire si je veux avoir l'occasion de reprendre une vie normale, j'espère qu'Ares sera capable de gérer sa colère, ses problèmes et ne s'en prendra pas à moi à la moindre frustration. J'espère mais je ne pense pas une seconde qu'il en soit capable. Je verrai bien...

La musique s'éteint, j'ouvre les yeux, la lumière est éteinte également. J'en profite pour m'assoupir un petit peu. Je m'endors rapidement.

...

...

J'entends la porte s'ouvrir, le courant d'air venant du couloir me réveille immédiatement. J'angoisse. Je me relève doucement, tenant toujours la brosse à dent dans ma main. Je relève la tête et observe la personne qui vient de rentrer. La pièce est plongée dans le noir, seule la lumière du couloir brise cette obscurité. La personne titube et peine à se déplacer. Elle balaye la pièce du regard. Il s'agit d'un homme, il me cherche. Il s'avance au milieu de la pièce. J'entrevois la possibilité de sortir et de fuir. Je me lève doucement et me dirige délicatement dans le couloir, je m'avance rapidement, je traverse le couloir et arrive au niveau des escaliers. L'homme se retourne et m'interpelle : « Persia, c'est moi, je voulais voir... voir si tu allais... bien ». Je reconnais la voix de Raph, il semble alcoolisé, sa voix coïncide avec ses déplacements titubants. Je me retourne vers lui et lui dit « je suis désolée, je ne suis pas en sécurité ici. Dario a prévenu de revenir... il faut que je parte ». Il me rappelle combien Arès sera en colère si j'essaie de sortir d'ici, qu'il s'en prendra à moi et à lui aussi parce qu'il m'aura laissée sortir. Je ne fais pas un pas de plus et pense aux conséquences, je me ravise. Il a raison, j'ai déjà essayé de fuir, je n'ai pas réussi. Avec la puce que j'ai dans le cou je ne pense pas y arriver d'avantage.

Je me retourne et m'avance vers Raph. Au même moment, la porte en haut des escaliers s'ouvre, je croise le regard de Dario. Ça y est, il est revenu. Je me précipite vers Raph et lui dit que Dario est revenu, qu'il doit me protéger de lui. Je rentre dans la pièce, il ressort et referme la porte derrière lui. J'essaye d'écouter à travers la porte.

Je comprends qu'il bloque le passage à Dario.
- « Laisse la tranquille Dario » dit Raph.
- « Tu en n'as pas envie toi ? »
- « Envie de quoi ? »
- « De la... enfin t'as compris où je venais en venir ! Moi j'en ai envie ! »
- « Il te tuera si il l'apprend »
- « Elle ne dira rien, elle n'a rien dit avant non plus, pousse toi et pars ou entre avec moi »

Raph ne répond pas. J'espère que Dario ne l'a pas convaincu sinon je suis foutue...
Mon cœur s'accélère. J'entends à travers la porte des sons qui me font penser à un début de lutte.

Dario reprend : « Frérot, pousse-toi, t'es pas en état de la défendre, tu tiens pas debout. J'ai pas envie de me battre avec toi. »
Raph lui répond que ce n'est pas moi qu'il protège mais lui. Je crois qu'il le pousse à plusieurs reprises.

Ils finissent par se battre, c'est certain. Je me recule. Ça dure quelques secondes peut-être quelques minutes. Des échanges de coups, des insultes, des menaces, des gémissements. Puis tout s'arrête et mon cœur s'accélère encore.

Le loquet de la porte se tourne et j'espère voir apparaître Raph. J'entends le souffle éreinté à cause de la lutte de la personne qui ouvre la porte. La silhouette qui apparaît dans l'encadrement de la porte n'est clairement pas celle de Raph. C'est à mon tour de me battre, à mon tour de lutter pour que Dario ne me viole pas, parce que c'est clairement ce qu'il veut. Il s'avance dans la pièce, me regarde et lance : « à nous deux maintenant. ». Un frisson me parcourt le corps. Il me dit qu'il est prêt à me prendre de force mais que si je me laisse faire ça sera mieux pour nous deux. Je lui réponds qu'il peut encore changer d'avis.
« Je viens de me bastonner avec l'un de mes meilleurs potes et tu penses vraiment que je vais renoncer » me lance t'il froidement. Raph est au sol, inerte, je ne pense pas qu'il l'ait tué. Dario est posté devant la porte, aucun moyen de fuir. Il la referme et tourne la clé pour la verrouiller, il retire la clé du loquet et la glisse dans son pantalon. Il prend le temps d'inspirer et d'expirer, il reprend son souffle.

Tout en s'avançant, il défait sa ceinture, puis déboutonne son pantalon et passe sa main dans son caleçon. Il finit par descendre son pantalon et son caleçon au niveau de ses cuisses, son sexe est dur. Il s'avance encore. Je tente encore de le convaincre de ne rien faire. Il s'avance puis m'attrape par les bras.

La lutte commence. Il est fort, clairement plus fort que moi. Je le repousse violemment mais il revient immédiatement. Il me touche à plusieurs reprises, remonte ma robe au niveau de mes hanches et tente de me mettre au sol. Je l'en empêche et me débat encore. Je le pousse encore et encore. Je finis par lui asséner un violent coup avec la brosse à dent. Celle-ci se plante dans son bras, il s'arrête quelques secondes. Regarde la brosse à dent, puis l'arrache et la lance à l'autre bout de la pièce.

Il me donne un violent coup de poing au visage qui me projette au sol, il ne loupe pas l'opportunité de se mettre sur moi. Il écarte mes cuisses avec le poids de son corps, je sens son sexe contre mes cuisses. J'hurle, j'appelle à l'aide, j'appelle Raph, je me débat, je ne le laisserais pas faire. Il attrape mes bras et les remonte au dessus de ma tête. Je continue de me débattre comme je peux. Il tient mes bras avec une de ses mains, avec l'autre, il décale ma culotte sur le côté.

Il sourit, un sourire que je n'oublierai jamais. Il attrape son sexe, son doigt maintient ma culotte. Je me débat encore vigoureusement, ça l'énerve. Il m'assène encore un coup de poing au visage et reprend là où il en était.

PersiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant