- Chapitre 21 -

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« - Maintenant, pour te féliciter de ton bon comportement, je te propose de venir avec moi.
- Venir où ?
- Dans la salle de bain. »

Il redescend la cage doucement, ouvre la porte et me tend la main pour m'aider à sortir.

Je sors de la cage sans prêter attention à la main qu'il vient de me tendre. Il souffle. Je suis debout, mes jambes me font mal, je m'étire. Mon dos craque comme si mes os s'étaient soudés entre eux.

Il me pousse avec sa main en direction de la salle de bain. J'avance. J'entre, il s'est fait couler un bain, de la buée rend les grands miroirs opaques. Il referme la porte. Je suis plantée en plein milieu de la pièce sans savoir ce qu'il attend de moi.

Il s'approche de ses affaires au sol et ramasse son pantalon, il fouille dans ses poches et récupère la télécommande qui lui permet de m'envoyer des décharges électriques.

Je me mets machinalement à ses pieds sans dignité : « Non, Arès, je t'en supplie, tu vas me tuer... ». Il me pousse et rejoint le bain, il dépose la télécommande sur la déserte juste à côté de lui.

« - Déshabille-toi !
- Pourquoi ? dis-je en bégayant. »

Sans un mot, il approche sa main de la télécommande et l'attrape.

« - Non, je vous en prie... ». Je commence à déboutonner la chemise que j'ai enfilé pendant ma course effrénée. Je me rends compte que je viens de le vouvoyer, je le regarde, il semble agréablement surpris. Je continue de déboutonner la chemise lentement, il n'en loupe pas une miette. Je me retrouve en sous-vêtements.

« - Allez, dépêche-toi ! m'ordonne t-il.
- Oui... »

Je dégrafe mon soutien-gorge et le laisse glisser le long de mes bras. Je cache ma poitrine avec mon bras gauche. Je retire ma culotte avec l'autre. Il m'observe minutieusement puis me demande d'arrêter de me cacher. Je m'exécute, il observe chaque centimètre de mon corps, il penche la tête en arrière et soupire, comme pour faire fuir ses pensées.

Il me fait signe de le rejoindre dans l'eau. J'avance, entre dans la baignoire à l'opposé de lui. L'eau est chaude, ça sent bon, la mousse flotte sur l'eau. Je m'assoie, les genoux recroquevillés contre ma poitrine, mes bras entourent mes jambes.

Il ne me lâche pas du regard. Moi, au contraire, je le fuis. Il sourit, il est satisfait. Il récupère la télécommande et se laisse glisser jusqu'à moi, Il ressert son étreinte. Ses doigts parcourent les boutons, je le regarde terrifiée.

« As-tu quelque chose à dire, Persia ? » lance t-il d'une voix calme.
« Ne me faites pas de mal, s'il vous plaît... vous avez dit que c'était une récompense. J'ai compris, je vous le jure... »
« Je le sais, Persia, j'en suis même sûr. C'est pour cela que je vais te montrer ma bonne foi »

À la suite de ces mots, il repose la télécommande sur la déserte avec sa main droite. Sa main gauche attrape mon cou et me tire jusqu'à lui. Il se place derrière moi, je sens son sexe dans le bas de mon dos, il me caresse. Il me tire vers l'arrière pour que je sois contre lui.

« J'aimerais que tu profites pleinement de ce moment, Persia. Repose-toi, reprend des forces et prépare toi pour les jours à venir. Ensuite, on repartira à zéro toi et moi. » me chuchote t-il.
« Je vous jure que je ne vous causerai plus aucun problème... j'ai compris... s'il vous plaît. » lui dis-je en lui attrapant la main.

Il rétorque en me disant : « je suis un homme de parole, lorsque je dis quelque chose, je le fais. Tu dois être punie pour ce que tu as fait et tu le seras ». Il attrape mes épaules avec ses mains et commence à me masser. Les écchymoses qu'il a laissé sur mon corps me font me tordre de douleur, il continue de me masser. Je sens sa force à travers chaque mouvement, je suis certaine qu'il pourrait briser chacun de mes os sans aucune peine.

Il me tient entre ses bras, s'allonge légèrement dans le bain. Il me caresse encore, les cheveux, le cou, les seins. Il fait tomber des gouttes le long de ses doigts sur ma poitrine. Je profite de cet instant même si je n'ai aucune envie d'être ici avec lui.

Sa voix sombre vient briser le silence dans la pièce, il me dit : « je te laisse profiter de ce bain, Persia. » puis il se lève et rejoint la douche. Il se lave, je l'observe. Il est impressionnant, ses muscles saillants se dessinent à chaque mouvement qu'il fait. Nos regards se croisent, je baisse immédiatement les yeux, il rigole.

« Regarde moi, Persia. Ne sois pas gênée. » me dit-il. Je relève les yeux, il se rince. Son regard transperce le mien, il est plein de désir et de violence à la fois. Il éteint l'eau, attrape une serviette et l'enroule autour de sa taille. Il s'approche de la baignoire, s'accroupit à mon niveau et me dit : « prends le temps qu'il te faut puis retourne dans ta cage ». Il se relève et retourne dans la chambre. Je soupire de soulagement, pose ma tête contre mes genoux et mes larmes se mettent à couler en silence. Je me couche dans la baignoire et laisse l'eau me recouvrir progressivement. Je suis sous l'eau et je ne peux m'empêcher de me dire que je ferai mieux de me laisser mourir maintenant. Je reste sous l'eau, de longues secondes, peut-être une minute. Je suis sortie de l'eau de force : « Qu'est-ce que tu fous, Persia ? » me dit Arès, le regard noir. Il reprend en disant : « Ne te noie pas, laisse moi ce plaisir ! ». Je ne répond pas, il me dit : « ne m'oblige pas à revenir ! ». J'acquiesce. Il sort de la salle de bain et s'assoit à son bureau.
Je reste dans l'eau pendant un long moment, jusqu'à ce que l'eau devienne froide.

J'attrape une serviette, sort du bain et laisse l'eau s'écouler. Je me dirige vers la douche pour me laver, je tourne le mitigeur, l'eau ne sort pas.
Je me dirige vers Arès : «  Monsieur Yrieix, je suis désolée de vous déranger, je souhaiterais prendre une douche mais l'eau... ». Il me regarde fixement et me coupe la parole : « l'eau ne coule pas, je sais. Je l'ai coupée pour que tu ne puisses pas la boire. Je vais la rallumer pour que tu puisses te doucher. »
Au fond de moi, je me demande comment s'est possible d'être vicieux à ce point. Il ouvre un petit boîtier à côté de l'armoire, l'eau coule à nouveau.
« Je vous remercie » lui dis-je en baissant la tête. Il esquisse un sourire en coin puis m'ordonne de ne pas boire l'eau car comme il me l'a déjà dit : « on n'a rien sans rien ici ». Il a l'air d'apprécier que je le vouvoie à nouveau, peut-être pense t-il que je le respecte davantage. J'essaie simplement de mettre une distance entre nous, je voulais lui montrer qu'il ne comptait pas pour moi.

Je me douche puis m'habille. Je retourne dans la chambre, il est toujours installé à son bureau, je m'apprête à retourner dans la cage quand il m'arrête sans même me regarder en m'ordonnant de m'asseoir sur le lit. Je m'exécute et j'attends.

J'attends plusieurs minutes avant qu'il ne se lève et se reproche de moi.

PersiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant