21- Lumières rouges

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J'ai toujours eu un caractère affirmé face aux garçons, sauf dans les moments intimes. Mes expériences se sont faites loin de la SKZ Academy pour mon plus grand bien. Accompagner son père à travers le pays permet de rencontrer pas mal de jeunes assistants dans le milieu. Certains, à peine plus âgés que moi, ont pris le temps de discuter et de nouer une amitié qui s'est transformée en une relation plan cul. Et je préfère que ce soit ainsi: que ma fragilité soit entre les mains de personnes extérieures à mon quotidien.

Hors là, les voyants sont au rouge. C'est le cas de le dire avec ces leds hypnotisantes qui transforment la chambre de Hyunjin en un lieu de tentation délicieuse.

Mon hôte a dévoilé ses petits sachets argentés sans toutefois en avoir passé un. Son corps me surplombe dans sa masse imposante. Je ne peux qu'admirer ces muscles finement travaillés pour son métier de mannequin. Les mèches lui retombent sur le visage, couvrant en partie ses yeux et ce regard de braise.

J'ai envie de déclarer forfait dans notre lutte quotidienne mais je crois qu'il ne me laisserait pas abdiquer. Sa silhouette semble maîtriser la situation, or sa respiration est aussi irrégulière que la mienne. Je tremble et reviens à la réalité quand sa main s'approche du pan de serviette qui recouvre encore mon corps. Il me fixe afin de savoir s'il peut l'ouvrir mais je ne réagis pas, toujours en proie à des avis divergents. Cependant, j'ai l'impression que mon intimité prend le dessus.

La douceur avec laquelle il me dénude et se redresse pour m'admirer me laisse sans voix. J'ai l'impression de l'attirer, qu'il me désire, ne serait ce qu'un peu, ce qui est impossible pour ce petit arrogant qui possède déjà tout.

Son doigt effleure le creux entre mes seins avant de remonter pour titiller et faire émerger mes tétons. Je me sens entièrement impuissante mais si enivrée. Lorsqu'il me resserre les cuisses pour s'installer à cheval sur moi, je ne peux décrocher mon regard de ce pic qui se dresse fièrement entre nous. Il n'est pas d'une taille normale. Comment les cieux ont-ils pu se montrer aussi généreux avec lui sur le plan physique et sexuel? Certaines personnes ont tout et le savent.

— Sois patiente, me dit-il, en me faisant passer pour une gourmande insatiable alors que je ne suis qu'hypnotisée.

Sa bouche s'approche de mes seins qu'il a commencé à caresser avant de les honorer de sa langue. Ma respiration se coupe devant une déflagration de bien être que je n'avais pas anticipé. Je cherche de l'aide dans ses leds qui me rappellent que je brûle volontairement entre les mains de celui qui m'horripile. Je me mords les lèvres pour n'émettre aucun bruit lorsqu'il tournoie autour de cette pointe avant de la saisir entre ses dents sans jamais serrer de trop. Mais je n'avais pas vu la descente de sa main vers mon intimité, innocemment posée sur ma hanche il y a quelques secondes.

Mes cuisses ont beau être coincées, je sens chaque coulée de plaisir s'échapper de mes lèvres et lui indiquer l'extase que je vis. A peine a-t-il touché mon bouton de plaisir qu'un spasme me fait trembler et lui décroche un petit rire de satisfaction.

— Je crois que tu apprécies ce que je te fais, Mademoiselle Meena.

J'envisage de lui dire qu'il n'en est rien mais le mensonge serait trop flagrant. J'aime et ne désire qu'en avoir plus.

Il se recule, fier de l'effet qu'il me fait et passe à genoux , entre mes jambes qu'il replie. Je suis tentée de me relever pour qu'il n'ait pas une telle vision de mon corps mais sa main puissante me rabat sur ce lit. Le matelas moelleux accueille ma reddition sans me juger.

Je n'ai pas le temps de cogiter sur ce qu'il adviendra de moi, qu'il caresse ma peau en remontant de mes chevilles vers l'intérieur de mes cuisses. C'est alors que je comprends ce qu'il va se passer quand sa bouche se trouve si proche de mes lèvres inférieures.
J'ai beau avoir couché avec plusieurs garçons, cet acte intime ne m'a jamais été prodigué. La peur de l'inconnue commence à prendre le dessus. Comme s'il le sentait, il me tapote la cuisse tout en l'embrassant et en me susurrant:

— Je suis là. Je m'occupe de toi.

L'effet est immédiat sur mon corps qui se détend devant les mensonges de ce diable au corps d'Apollon.
Ainsi, lorsqu'il m'embrasse le clitoris, je gémis sans pouvoir me retenir et accepte enfin de me détendre pour le sentir longer mes lèvres avec une douceur infinie comme s'il savourait la découverte du terrain inconnu. Mon intimité se contracte à chaque sensation de sa langue contre moi. Je commence à onduler des hanches pour l'accompagner un peu plus à l'intérieur de mon corps à chaque passage et gémis de plus belle lorsque je le sens suçoter mon clitoris tandis que ses doigts se glissent en moi pour une danse enivrante. Je vibre à chaque entrée et soupire de plaisir à chaque sortie.

Mon coeur ne semble plus savoir si ce rythme me convient tant je sens cette résonnance dans ma tête et ma poitrine. Je décide de ne pas me priver et caresse mes seins en les accrochant et les serrant toujours un peu plus. Je ne suis pas la plus expérimentée sur le plan sexuel mais je sais que j'aime les moments fougueux et affirmés.
Comme si le prétentieux entre mes cuisses le devinait, je le sens poser ses crocs sur ma peau, avant de la couvrir avec douceur de baisers.

Je commence à prendre le rythme de cette allure régulière et m'offre le luxe de glisser ma main entre ses mèches. Mais je crois qu'il ne l'entend pas de la même façon puisqu'il me mord immédiatement et grogne de désapprobation.
Je regrette alors d'avoir baissé ma garde et le paie en sentant ses assauts prendre forme, me faisant sursauter et grincer ce lit. Je ne peux que plaquer ma main sur le drap légèrement trempé par la serviette et me cambre pour encaisser cette vague de plaisir qu'il m'impose.

Je ne suis plus la petite lycéenne qui a pénétré illégalement dans la chambre de son voisin à l'instant où cette chaleur me submerge. J'ouvre grand les yeux et fixe ces lumières rouges lorsqu'il m'offre un sublime orgasme dévastateur.

Je mets plusieurs secondes à retrouver le confort du lit et une respiration normale. Mais je me rends compte qu'il ne m'a pas quitté du regard pendant tout ce temps et jubile peut-être un peu trop.

J'envisage de l'insulter entre deux remerciements, le souffle court, quand le coup provenant de la porte attire notre attention.

— Hyunjin, c'est Lia au téléphone.

L'hôte de mes cuisses grimace et se penche vers sa table de chevet où il récupère son portable et découvre plusieurs appels en absence.

— Merde.

C'est un peu la sensation que j'ai alors que je quitte brutalement mon petit nuage. Je ne connais aucune Lia au lycée, ce qui signifie qu'il s'agit de quelqu'un d'assez proche pour le faire se redresser loin de mon corps dans la seconde.

— Euh, ok. Dis-lui que je la rappelle dans deux minutes.

Voilà donc le temps qu'il va me laisser pour disparaître de sa vie. J'enrage devant ma stupidité. Tandis que sa mère redescend les escaliers, je me dégage de son corps et me penche vers sa penderie. J'y attrape le premier t-shirt venu ainsi qu'un boxer et soulève la vitre pour atteindre le petit rebord.

— Attends...

Je ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase et saute sur cette branche pour m'enfuir le plus loin possible de ma stupidité.

Red LightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant