33- Un réveil humide

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Quel est l'imbécile qui n'a pas pensé à fermer les volets avant de s'endormir? Depuis que la lueur du jour a pointé le bout de leur nez, nous nous disputons avec Hyunjin pour ce petit bout de drap qui doit couvrir nos têtes. Il serait plus simple de se lever pour rendre la pièce opaque mais personne ne veut céder.

Après une énième dispute, la porte de la chambre s'ouvre enfin. Beomgyu nous regarde dépité.

— Y en a pas un pour rattraper l'autre... Vous savez que les murs sont si fins que j'avais l'impression que vous ronfliez dans ma chambre.

— C'est elle, le gros diesel!

— Non mais tu t'es entendu le camionneur?!

Beomgyu traverse la pièce pour faire enfin ce que l'on évitait et plonge la chambre dans le noir. Quel plaisir... Je prononce un remerciement timide que mon voisin acquiesce avant de sentir le drap s'envoler. Je hurle sous la fraîcheur saisissante et sens le matelas se mouvoir. Quelque chose se glisse sous le drap.

— Je crois qu'une punition s'impose, dit le plus mature de nous trois.

Personnellement, je n'ai strictement rien fait. Je suis l'innocence à l'état pur! Nous l'avons convenu hier soir avec Hyunjin avant qu'il ne menace de m'enfoncer son bâton télescopique dans le cul.

— Un, vous m'avez laissé dormir seul à côté.

Mon haut et mon shorty glissent d'un coup le long de mes jambes et volent à l'autre bout de la pièce. Hyunjin s'apprête à se moquer de moi mais quelque chose l'en empêche.

— Deux, vous m'avez réveillé avec vos bêtises.

Je crois que Beomgyu a pris option effeuillage au lycée car il retire le bas de mon voisin de lit avec une facilité déconcertante. L'obscurité ne me donne qu'une sombre idée des gestes qu'il effectue.

— Trois, je vais vous montrer ce que vous auriez pu avoir toute la nuit.

Quelqu'un me replie les jambes pour avoir accès à mon intimité. Sachant que Hyunjin est toujours aussi choqué que moi, cela ne peut être que notre troisième partenaire. Je sens la bouche de Beomgyu se poser sur mes lèvres inférieures et remonter de long en large tandis qu'il marmonne que j'ai très bon goût. Je n'ai jamais eu l'occasion de m'épanouir sexuellement le matin avec un partenaire mais aujourd'hui, je fais fort. C'est la première fois que je dors avec un homme et suis déshabillée par un autre aux premières lueurs.

Je me retrouve très vite tremblante, le souffle irrégulier, à chercher la moindre parcelle d'air dans cette chambre étroite.

Un regard vers mon voisin et j'aperçois sa bouche se tordre comme s'il souffrait ardemment. Je me demande si c'est le fait de me voir léchée par un autre.
J'hésite à mettre fin à cette torture pour ne pas qu'il soit embarrassé plus longtemps quand il attrape mes doigts et les porte à ses lèvres pour les embrasser puis les mordre.

Il est partagé par des émotions si contradictoires que je ne sais plus quoi faire...

— Meena... Souffle Hyunjin en se penchant pour me dévorer.

Il glisse nos mains le long de son torse et nous entraîne vers son membre tendu agité. Je réalise alors que Beomgyu est en train de le branler tandis qu'il me mange goulûment.
L'onde de plaisir qui me traverse provoque des spasmes entre mes cuisses, qui ravissent l'intrus qui y a élu domicile. J'ondule pour chercher l'extase qui pointe le bout de son nez et sens Hyunjin grogner de désaccord en comprenant dans quel état je m'apprête à entrer.

— Si vraiment elle t'appartient, Hyunjin, alors, prends ma place, souffle avec amusement Beomgyu.

Mon voisin n'hésite pas dans la seconde. Le drap est balancé et il bascule la tête en bas et les genoux à côté de mon visage. Je sens son membre me frôler la joue et décide de le glisser entre mes lèvres. Avec un mouvement de poignet, je le fais coulisser mais en le sentant se gonfler, je comprends qu'il n'est pas loin de rendre les armes.
Hyunjin se charge de recouvrir mes lèvres de sa salive comme s'il voulait effacer toute empreinte précédente et mordille mon clitoris en signe de protestation. Je suis à lui.
Cette idée me plaît alors que je me suis promise de me protéger.

Il s'acharne à tournoyer sur cette zone en accélérant la cadence de son bassin contre moi puis se libère dans plusieurs jets lorsque je gémis enfin de plaisir. Mon corps enchaîne les tressautements sous la puissance de l'orgasme. Je réalise alors que du liquide est parsemé sur mes lèvres et ma joue. Heureusement que l'obscurité cache cette vision obscène.

Mon partenaire se décide enfin à se redresser. Je m'attends à ce qu'il s'en aille, tout comme est en train de le faire Beomgyu mais il se redresse pour coller ses lèvres aux miennes, partageant ainsi sa substance.

— J'ai envie de te faire l'amour, t'imagine pas à quel point...

Je vibre d'une intensité écrasante. Mon ventre se serre sous les tournoiements des papillons tandis que mon intimité se montre prêt à une nouvelle danse.
J'écarte les jambes, prête à l'inviter à y entrer quand Beomgyu frappe contre la porte.

— Allez, on se lève. On a le dernier questionnaire à remplir, la choré à réviser et puis tu as dit que tu ne la baiserais pas sur un lit miteux hier soir donc contrôle-toi.

Je rougis de timidité. Les cloisons étaient vraiment très fines alors s'il a entendu ce passage.
Hyunjin consent enfin à quitter mon corps pour se diriger vers la salle de bain. Mon troisième partenaire n'a pas bougé et me fixe d'un regard intense. Je me sens vulnérable à ne rien contrôler et de tout ce qui se passe ici.

— Tu n'as pas à t'en faire, Meena. Je t'ai dit que tout ce qui se ferait ici resterait entre nous. Je suis quelqu'un de parole.

— Merci...

Je me redresse légèrement sur le lit pour paraître moins fragile et avoir une conversation plus égale avec lui.

— Je ne savais pas que tu étais...

— Bi? Tout simplement parce que c'est ma vie et que je n'ai pas de compte à rendre aux autres. Mais... Je ne mets pas vraiment d'étiquettes sur ce que je suis. Je prends du bon temps sans réfléchir.

Je hoche la tête, comprenant tout à fait sa réflexion.

— Si ça avait été une fille à ma place, est ce que tu te serais demandée si tu es bi? Je ne crois pas donc ne te formalise pas sur les choses. On est jeunes, on fait nos expériences. Tant que c'est dans le respect de l'autre, le jugement on s'en fiche.

J'admire sa sérénité et sa décontraction. Beomgyu est définitivement une très belle rencontre.

— On devra faire comme si on ne se connaissait pas au lycée?

— Pourquoi? Ça serait stupide. On agira comme des amis, tout simplement. Car quelque chose me dit qu'il n'y aura rien de plus entre nous car tu as autre chose en tête. N'est ce pas, ma belle?

Je me recroqueville dans mon mensonge et nie effrontement ce qu'il affirme. Cela a au moins le mérite de le faire éclater de rire et nous motiver à nous lever.

Red LightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant