Red Lights

30- Un désir multiplié

Cette douche glacée me fait le plus grand bien, sur le moment. Elle me remet les idées en place. Je ne sais pas ce qu'il me prend, en ce moment, de ne plus rien contrôler et d'agir avec insouciance.
Pendant plus de deux ans, je me suis éloignée de toute tentation sexuelle au lycée. Et voilà que j'embrasse tour à tour mes deux partenaires de danse, en ayant envie d'aller plus loin. Je commence à me dire que mon père aurait dû réellement mettre ce contrôle parental.

J'ai officiellement craqué mon string. Mais mon entre-jambe s'en fiche royalement. Pour apaiser la tension grandissante, j'ai dû me toucher sous le jet d'eau pour être sûre qu'aucune tentation n'aurait raison de mon intimité une fois de retour en pyjama dans le salon. Mais à en croire les palpitations de mon coeur et l'humidité de retour dans ma culotte, c'est comme si je devais tout recommencer et mon index est assez fatigué.

Je regarde ma tenue qui ne m'aide pas à avancer dans la voie de la chasteté. A la base, je devais passer une soirée avec les filles. Pour les épater, je m'étais donc achetée un petit haut en soie très fin et un shorty tout mimi, afin de me la jouer sexy girl qui s'assume. Mais face à ces deux mâles, assis l'un à côté de l'autre dans le canapé, j'ai envie de me liquéfier.

Visiblement, il n'y a pas eu d'affrontement entre eux. Tout est calme. Peut-être un peu trop, même. Ils me regardent comme deux lions découvrant le menu du soir. Je suis un joli petit agneau qui débarque dans l'arène avec une clochette autour du cou et c'est la merde.

— Ça t'a fait du bien? Me demande Beomgyu.

Quoi donc? Mes doigts?

— Oui.

Mais j'en veux encore...
Et c'est mal!
Ma conscience est en train de me botter le cul pour les images perverses que je lui envoie. Dire qu'on avait convenu d'une sympathique soirée innocente à chanter des cantiques, le destin m'envoie un gros majeur en réponse.

— Viens t'asseoir près de nous, poursuit-il en plaçant un coussin non loin de leurs pieds.

Tout de suite, monsieur.
Beomgyu a une aura de mâle alpha. Il apaise les tensions dans la pièce tandis que Hyunjin semble prêt à me sauter dessus dans la seconde.

Je me pose à genoux au niveau de leurs jambes et réalise alors que cela a tout d'une position de soumise tandis qu'ils me surplombent depuis le canapé. Beomgyu se penche pour me caresser la joue et m'empêche de paniquer.

— On a beaucoup discuté et je pense que vu ce qu'il se passe dans cette pièce, il va falloir qu'on mette les choses au clair.

J'ai la sensation d'être une petite fille à qui on va dicter sa conduite, pourtant cela ne me gêne en rien, pour une fois.

— Je ne suis pas quelqu'un de très bavard. Tout ce qui concerne ma vie reste privée. C'est aussi le cas pour Hyunjin qui ne désire pas que ses faits et gestes soient étalés dans la presse.

Beomgyu me tend la main pour que je glisse légèrement en face de ses cuisses ouvertes. Je n'ai pas besoin de passer la main sur son jogging pour voir que son membre est dur. Pourtant, il poursuit ses paroles rassurantes en me caressant la joue comme si de rien n'était.

— Je crois qu'on est deux à avoir très envie de toi. Mais tu n'es obligée de rien. On peut tous aller se coucher chacun dans notre chambre et faire comme si tout cela n'avait jamais existé. Mais sache que si tu veux tenter quoique ce soit, avec l'un d'entre nous... Ou les deux... Tout ce qui se passera ici, restera entre nous.

Je hoche la tête lentement en me répétant les mots qu'il vient de prononcer car je n'arrive toujours pas à y croire.

— Tu ne seras pas jugée. On est juste trois jeunes célibataires qui ont toute la vie devant eux et ont envie de s'éclater en faisant de nouvelles expériences. Tu me comprends, mon coeur?