38- Discussion en tête à tête

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Le dimanche, je demande l'autorisation à mon père de recevoir Chris en fin de soirée chez nous pour une discussion pleine de sincérité. Sachant qu'il sera au travail, je préfère le prévenir à l'avance de ce qu'il verra sur les caméras.

Après mûre réflexion, je me dis qu'une amitié serait parfaite entre nous. Avant de m'ouvrir à Joy, Wendy et Irène, je ne pouvais pas garantir que je vivrais une si belle complicité. Dans la vie, rien n'est assuré, il faut parfois oser se lancer.
J'ai entendu les paroles de mon père et même si certaines personnes sont mal intentionnées, je suis certaine que Chris n'en fait pas partie.

Je l'accueille donc dans la villa sans craindre les caméras braquées sur nous.

— Tu veux un verre?

Il hausse les sourcils et suit du regard le grondement des petits objets qui filment. Je crois même entendre l'arrosage automatique se lancer. Peut-être que mon père l'a programmé pour une heure tardive ? Il paraît que c'est très écologique d'arroser le soir.

— T'es sûr que ton père serait d'accord? Il a l'air très... Il peut nous entendre au fait? Monsieur Jung, je vous adore! J'ai toujours eu une grande admiration pour vous et n'ai jamais voulu goûter à l'alcool. Pas avant la majorité bien entendu! Tout comme la cigarette. Et le sexe. Et la voiture...

— Détends-toi, ça ne fait que filmer et il me laisse boire.

Je me verse de la Tequila et lève le petit shot en direction de mon papounet qui doit bien me maudire d'être sa fille.

— Donc comme ça pas d'alcool, de baise ou de cigarette?

Chris se frotte la tête, gêné par les mensonges épinglés.

— J'ai peut-être menti sur deux-trois choses. Mais ton père est un dieu pour moi donc tu comprends que...

Je coupe court à la conversation et l'entraîne à l'étage, la bouteille et les verres à la main. Chris découvre mon antre que j'ai nettoyé de fond en comble pour ne pas qu'il tombe sur une de mes petites culottes et se rue vers la terrasse.

— La vue est magnifique.

— Dommage qu'on ait cette immondice devant nous, dis-je en pointant du doigt la villa et surtout la grosse tête rouge qui essaie de se cacher dans le coin de sa fenêtre.

— J'échange de suite nos places sans hésiter.

— T'inquiète, tu vivras tout ça très bientôt. J'vous ai vu vous entraîner avec les autres et je te parie ce que tu veux que tu l'auras ta place à JYP.

Il rougit et perd de suite de son sourire. Sa confiance est si fragile que cela me tue de le voir se dénigrer alors qu'il est si talentueux. Je n'hésite pas à le serrer dans mes bras pour lui transmettre toute mon énergie positive avant de lui prendre la main et de l'entraîner sur mon lit.

Une fois assis, je lui tends son verre et trinque.

— A une amitié naissante?

— Comme tu dis. Tu es tellement belle que je déplorerais de ne pas avoir trouvé grâce à tes yeux mais je ne regrette en rien cette nouvelle option que tu me proposes.

— Tu exagères toujours.

Il attrape mon verre pour finir le liquide qu'il y contenait. Dans un esprit de revanche, je le chatouille et commence à vouloir en faire de même pour lui.
Tout ceci est bon enfant. Je ne ressens strictement rien pour Chris et ça me touche qu'il l'ait compris. Ce n'est pas parce qu'il faisait partie de mon panel beauté de la SKZ Academy que cela doit signifier un engagement.

— Y a quelqu'un d'autre qui te plaît, je me trompe?

Je fuis son regard et m'allonge exhibant malencontreusement mon ventre. Il tente de tirer sur le tissu pour me couvrir mais ne fait que le remonter, sous mes éclats de rire.

— Et pourquoi est ce que ce type n'est pas encore officiellement à ton bras?

— Parce que c'est un trou du cul.

— Si t'as besoin, je le défonce. Maintenant qu'on est potes, je peux m'occuper de tous ceux qui te brisent le coeur.

— Comme un frère envers une soeur?

— C'est ça. Et dis-toi que t'en as d'autres des frangins qui vont m'aider, alors un mot et je lâche les chiens.

Je me redresse et hurle un nom.

— HYUNJIN.

— Quoi? Hyunjin ? Qu'est ce qu'il a affaire dans cette histoire?

Je pointe du doigt ma fenêtre pour désigner la vision d'horreur qui y apparaît. Je ne sais pas de quel film d'horreur il est sorti mais il est couvert de morceaux de bois, de fleurs de Sakura et d'herbes. On dirait le remake d'un grand monstre vert.

— Putain de merde... S'écrit Chris qui vient ouvrir la baie pour le faire entrer. Ça va, mec? Qu'est ce qui t'est arrivé?

Il nous pointe tour à tour avant d'appuyer sur le torse du grand costaud, comme un chien enragé.

— Toi, je vais te défoncer.

Nos visages grimacent devant l'incohérence des faits. Qu'est ce qu'il lui prend? Il débarque chez moi sans y être invité après avoir participé à ce satané pari et menace mon nouvel ami? Si y a quelqu'un qui doit défoncer un débile, ça sera moi.

— Attaque de la mante religieuse! Dis-je en poussant Chris sur le côté et en frappant la jambe tendue vers les bijoux de la grosse tomate pourrie.

Red LightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant