45- Déchaînement de haine

3.1K 325 66
                                    

Hyunjin

Je suis stupéfait de découvrir Meena aux côtés de ma mère alors qu'on s'apprêtait à déballer le sketch qu'on avait préparé avec Lia. L'idée était de lui menacer d'annoncer publiquement la fin de ma carrière de mannequinnat si elle ne me lâchait pas la grappe.

Pourtant, en la voyant avec celle qui m'obsède, mes voyants d'alerte s'allument. Cette femme diabolique ne produit rien de bon autour d'elle et vu la tête de Meena, quelque chose me dit qu'elle n'a pas dû vivre un moment très agréable.

— Meena?

— Oh Hyunjin chéri. Rentre avec ta petite copine. Vous devez être épuisés après avoir fait toutes ces bêtises cet après-midi. Les jeunes, je vous jure. Ça ne sait jamais être raisonnable quand ça se rapproche.

Je panique devant le nombre de sous-entendus qu'elle lance à la seconde mais Meena reste de marbre, le regard rivé sur le sol. Elle semble abattue. Ma mère a donc bien fait son travail avant que je n'arrive.

— Excusez-moi, Madame Hwang. Je vais rentrer chez moi.

— Oui, mon enfant. Toutes mes amitiés à ton père. Et rappelle-toi de nos petites confidences, je serai toujours de ton côté.

Je fusille du regard cette femme qui ne peut pas m'avoir mis au monde tant elle est pourrie de l'intérieur. Tandis que Meena fuit vers son jardin, je me dis qu'un règlement de compte s'impose avec ma génitrice.

— Qu'est ce que t'as fait!

Le visage qu'elle affichait il y a une seconde disparaît pour de la haine. Elle ne s'embarrasse pas de la présence de Lia qui est aussi insignifiante qu'un insecte à ses yeux.

— J'ai fait ton ménage. J'ai sorti les poubelles, Hyunjin. Et maintenant, tu vas arrêter de draguer toutes les petites pouilleuses du coin. Je dois déjà assez souvent me coltiner celle-là, dit-elle en pointant du doigt ma meilleure amie.

— Allez vous faire foutre, morue, lui répond Lia.

— Ne m'adresse pas la parole, sac à sperme. Tu me déçois tellement, Hyunjin. Je m'épuise à faire de ta vie une réussite et toi, tu détruis tout.

— Tu es complètement barge... Tu devrais t'entendre...

— Puisque tu ne sais pas t'arrêter de briser tous les coeurs, je te retire de ce lycée ridicule. Figure-toi que cette gamine aurait pu briser ta carrière avec son délire. Elle a débarqué ici en affirmant qu'elle voulait s'excuser car elle t'avait accusé à tord alors qu'elle savait maintenant que tu étais innocent. Tu t'en rends compte?! Je t'ai sauvé! Heureusement que ta maman est là.

Je n'écoute pas ses inepties. Meena me croit. Elle est venue s'excuser et c'est le plus important pour moi. Mais je dois savoir ce que l'autre dingue a raconté.

— Et bien sûr tu t'es chargé de lui rabâcher de la merde pour la dégoûter de moi...

— Je n'ai fait que dire la vérité concernant ta patineuse, ou cette dévergondée que tu appelles meilleure amie mais que tu dois sauter tous les quatre matins. J'espère que vous vous protégez car si tu la mets en cloque, je l'obligerai à avorter.

— Vous êtes complètement dérangée, s'offusque Lia.

— Toi, ne me parle pas. Tu prends déjà assez d'air et de coup de queue de mon fils alors n'en demande pas plus.

— Comment as-tu pu devenir quelqu'un d'aussi horrible, Hwang Sara? Dis-je pour lui faire comprendre qu'à partir de ce moment, je ne la considère plus comme ma mère. Je pense réellement que tu as besoin de te faire soigner car tu es en train de tout détruire autour de toi et il est hors de question que je continue à en payer les frais.

— Ne joue pas à l'adulte, Hyunjin. Tu es encore trop jeune pour savoir ce qui est bien pour toi. Plus tard, tu me remercieras et tu me supplieras de te pardonner pour ton attitude insolente.

— Je n'arrive même pas à savoir si tu crois en ce que tu dis.

— Ton père était trop faible pour t'imposer des limites pendant ton adolescence et voilà ce qu'il en est ressorti. Un rebelle pathétique. Heureusement que tu as ta beauté car tu n'as rien d'autres pour toi, mon fils.

— Taisez-vous, vieille coincée.

— Toi, la ferme, petite idiote.

Je claque la main qu'elle avance un peu trop à mon goût devant mon amie. Sa réaction est la fureur à l'état pur.

— Je vais m'en aller. Je ne veux plus avoir affaire à toi, Sara.

— Tu n'iras nulle part, Hyunjin. Tu es à moi. J'appellerai la police.

— Fais et tu verras débarquer les paparazzi. Je me ferai un plaisir d'expliquer ta folie.

— Hyunjin !

Elle hurle au fur et à mesure que nous quittons l'allée puis claque la porte comme à son habitude, de peur que les voisins ne sortent et découvrent un scandale lié à sa personne.

Cette femme a toujours craint le qu'en dira-t-on alors qu'elle n'a jamais été quelqu'un d'important.

J'éloigne Lia et patiente à l'abri d'un buisson, attendant que les secondes passent. Je ne veux pas que la furie me voit me ruer vers la maison de Meena.

— On fait quoi maintenant ? Tu veux venir vivre à la maison?

— On y réfléchira après. Tout d'abord, je dois aller réparer les conneries de la vieille peau.

— Ne t'en fais pas, je pense qu'elle est assez intelligente pour ne pas avoir tout gobé.

Du moins, je l'espère car si vous n'êtes pas prévenu, ma génitrice peut être quelqu'un de très convaincant. Je redoute le mal qu'elle aura fait à Meena.

Accroupis dans le jardin de ma voisine, nous avançons et sonnons à la porte.

Red LightsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant